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les collections aristophil

littérature

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SADE DONATIEN-ALPHONSE-FRANÇOIS,

MARQUIS DE (1740-1814).

L.A.S. « Citoyen Sade homme de lettres », Paris 5 octobre

1793, à Jean-Baptiste QUINQUIN « le vœuf » à Avignon ; 2

pages in-4, adresse.

4 000 / 5 000 €

Lettre du citoyen Sade qui veut vendre sa terre de Mazan pour

acheter une maison à Paris

.

Quinquin l’a mis « dans une mortelle inquietude » au sujet de son

notaire GAUFRIDY, dont il venait de recevoir une lettre, « dans laquelle

il avait placé les 2620 livres que je lui demandois ainsi qu’à vous ;

il me temoigne quelqu’inquiétude pour son fils, lequel est absent,

mais lui, ne parait en avoir aucune, il est à la campagne, et va, me

mandetil, retourner tranquilement chez lui ; si vous avés quelques

nouvelles plus fraiches, mandés les moi je vous conjure, et ne me

donnés pas à l’avenir de pareils coups de foudre quand vous ne serés

pas sur de votre fait. Il me semble que l’émigration de RIPERT et la

saisie de ses biens n’empeche pas que je ne doive retirer du mien

ce qui m’appartient très certainement. Il m’est du de cette partie, et

vous m’obligerés sensiblement d’en raisoner un peu avec Gauffridi

qui compte beaucoup sur cet objet pour me compter mon quartier

prochain. Engagés le de même à finir les comptes de Lions qui, me

mande-ton, a de l’argent à moi, et ne veut pas s’en desaisir sans qu’on

ait apuré ses comptes. Votre idée sur la campagne Gauffridi est fort

bonne, il faut tenir toujours les acquéreurs en haleine, et garder cela

pour completer la somme si nous sommes assés malheureux pour

n’en pouvoir venir à bout sans cela. Travaillés toujours, je vous en

conjure. L’offre qu’on fait de la maison de Mazan, la plus belle de la

ville sans doute, est complètement ridicule. Mon intention étant d’y

joindre le jardin, je me flatte qu’on doit en offrir beaucoup davantage.

Ce qu’il y a de bien sur, c’est que je ne le laisserai surement pas à ce

prix là. Si je trouvais un bon prix de toute la terre de Mazan, assuré-

ment, je le vendrois volontiers, pour acheter ici, où je puis faire une

excellente acquisition. Sachés me dire ce qu’on m’offre de la totalité

de la terre de Mazan ». Il recommande ses intérêts auprès de sa

tante [Henriette-Victoire de Martignan, marquise de VILLENEUVE],

qui pourrait lui prêter « la somme de quarante mille francs dont j’ai

besoin. Si elle me la prêtoit à vie, je lui en fairois une bonne rente

et à vous un joli pot de vin, mon cher citoyen si vous faisiés reussir

cette affaire »… Il donne son adresse : « au Citoyen sade homme de

lettres rue de la Ferme des Mathurins n° 871 Chaussée d’Antin ».

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SADE DONATIEN-ALPHONSE-FRANÇOIS,

MARQUIS DE (1740-1814).

L.A., [Paris] 4 ventose (22 février 1795), [à son avocat et

notaire Gaspard GAUFRIDY] ; 2 pages in-4 (petit trou,

signature apocryphe ajoutée).

3 000 / 4 000 €

Sur ses négociations avec sa tante Mme de Villeneuve concernant sa

terre de Mazan

.

Il réagit à « l’indecente proposition » que lui fait sa tante. « Cependant, voyés

la sur le champ, je dis plus,

tatés lui le poulx

et si vous imaginés qu’elle ne

puisse pas aller à deux ans conclués sur le champ. […] quoique je refuse,

je vous laisse pourtant le maitre d’accepter si vous jugés que son état

soit tel que le marché devienne bon pour moi ; […] il faut affermer Mazan

huit mille francs par an à cause des assignats, et si cela est, comme cela

doit être, Md de Villeneuve [Henriette-Victoire de Martignan, marquise

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SADE DONATIEN-ALPHONSE-FRANÇOIS,

MARQUIS DE (1740-1814).

3 P.A.S. « Sade », Charenton 1808-1812 ; 1 page et demie

petit in-4, et 2 pages oblong in-8 et in-12.

3 000 / 4 000 €

Intéressant témoignage sur son état de santé à la fin de sa vie,

alors qu’il est interné à Charenton ; et reçus de la pension que

lui verse son fils

.

Charenton 22 octobre 1808

. « Copie du certificat que m’a delivré M. de

Guise [DEGUISE, médecin-chef de l’hospice de Charenton], conforme

à l’original ». François Deguise, « docteur en medecine nommé par

le gouvernement medecin de l’hospice de Charenton », certifie que

« le Sieur de Sade pensionaire au dit etablissement est attaqué d’un

rhumatisme aigu et vague qui se porte particulierement du coté de

la poitrine, alors palpitation &c ou à la tete, de la tournoyement qui

le font trebucher ; de plus il a la jambe droite qui enfle surtout le

soir. L’etat de plectore ou est le Sieur de Sade, demande des soins

particuliers, et il y aurait à craindre pour ses jours s’il changeait ses

habitudes et sa manière de vivre »… Il recopie la signature de Deguise

et la légalisation par le maire de Charenton, et ajoute : « Je certifie le

tout conforme à l’original Sade ».

Charenton 24 août 1811

 : « Je soussigné reconnois avoir recu des

mains de Monsieur Corbin propriétaire [l’ancien avoué de sa femme] la

somme de cent cinquante francs pour le mois d’aoust, conformement

aux arrangemens pris entre mon fils et moi »… Il signe « de Sade ».

18 août 1812

 : « Je reconnais avoir recu de mon fils la somme de cent

cinquante francs pour le mois d’aout »…

On joint

un acte notarié (expédition signée par le notaire Finot), Cha-

renton Saint-Maurice 21 ventose XII (12 mars 1804 ; 2 pages et demie

in-fol.), par lequel « Donatien Alphonse François Desade homme

de lettres, demeurant ordinairement à S

t

Ouen […] et présentement

pensionnaire à la Maison nationale de santé de ladite Commune de

Charenton », reconnaît devoir au négociant parisien Claude DIARD la

somme de 7.7672 francs que ce dernier lui a prêtée, et qu’il promet

de rembourser au 15 messidor (4 juillet) « en especes metalliques

d’or ou d’argent ayant cours et non en aucuns papiers billets de

banque ou autres effets quelconques » ; en garantie, il hypothèque

ses domaines de la Malmaison à Emancé (Seine-et-Oise), et de

Grandvilliers à Viabon (Eure-et-Loir). Au dos de l’acte, Sade a noté

de sa main : « Affaires Diart ».

de VILLENEUVE, sa tante] avec ses 15000 ne mettra que deux années, or

m’assurés vous qu’elle mourra dans deux ans, c’est ce que je ne crois, ni

ne desire, si cependant vous le croyiés, terminés ; puisque vous la verrés

vous êtes plus à même de décider cela que moi, et je m’en rapporte

absolument à vous ».

Il évoque ses droits à la succession Murs : « mais vos torts de n’avoir

pas fait acte de representation dès qu’il a eu les yeux fermés, n’en sont

pas moins réels. Et après tout ce que vous m’aviés promis sur cela, je ne

conçois pas comment vous vous étiés endormi ; […] réveillés sur le champ

cette affaire je vous conjure ; et tirés moi de là tout ce que vous pourrés,

[…] dites moi pourquoi vous êtes vis-à-vis de moi resté en silence sur

un objet aussi important que celui de cette succession, cela me tourne

la tête. J’en suis toujours à n’avoir encore reçu que 1300 sur les 2400

annoncés », et il a besoin d’argent…

Il est accablé de lettres par un Sade de Cucuron : « il dit que j’ai beaucoup

de crédit, il se trompe fort ; je suis tout au plus l’ami d’une femme qui en

a mais que diable veut il que je fasse pour lui ». Il se plaint des « imperti-

nences » de la Soton (une fille de La Coste) : « si elle persiste, elle ne sera

pas longtemps à aller à l’hopital ». Puis il revient sur la terre deMazan : « il

s’agit d’affermer, et certes je n’affermerai pas Mazan moins de huit mille

francs en assignats, ou quatre mil francs en ecus, […] il y a trop longtemps

que je suis dupe des fermiers, je ne veux plus l’être »...

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SADE DONATIEN-ALPHONSE-FRANÇOIS,

MARQUIS DE (1740-1814).

L.A., Saumane 20 août [1797], à M.

R

ipert

fils à Mazan ;

1 page in-4, adresse.

2 000 / 2 500 €

Vigoureuse lettre pour la vérification des comptes de son fermier

.

« Je ne sais comment et de quelle maniere, il faut que je m’y prenne

pour faire comprendre à Monsieur Ripert que je ne puis faire ses

comptes sans les avoir eu quelque temps auparavant en ma dis-

position pour les examiner ; voila 6 semaines que je les demande

sans pouvoir les obtenir. Les gens francs et clairs qui n’ont pas de

pretentions louches et ridicules à mettre en avant marchent plus à

decouvert que cela. Je previens Mr Ripert que sous trois semaines je

pars pour Paris et que si je quitte ce pais ci sans verifier ses comptes

il pourra bien s’écouler bon nombre d’années avant que cette ope-

ration la ne sentreprenne »…

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