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le travail de l’imagination qui se figure. Quant aux idées proprement dites, j’aime mieux paraître un peu obscur à certaines gens que
verbeux à d’autres. Ces livres-ci sont faits pour peu de gens, il faut de l’âme, l’amour du beau &c. 12 mai 1827 ».
En tête, annotation d’un ancien propriétaire : « Autographe de Stendhal (Henry Beyle). Eud. Villemin ».
[Ces notes ont été publiées par V. Del Litto dans
Stendhal Club
, n°105, 1984, p. 1-5.]
218. [
Léon TOLSTOÏ
].
Jules LEMAITRE
(1853-1914).
M
anuscrit
autographe signé,
Le nouveau roman de Tolstoï
, [mars
1899]
; 4 pages et demie in-4 avec ratures et corrections (découpées pour impression et remontées).
150/200
S
ur
R
ésurrection
de
T
olstoï
: « c’est très probablement un chef-d’œuvre, et d’une espèce rare. Car, d’abord, c’est un chef-d’œuvre
involontaire. Vous savez quel est, depuis douze ou quinze ans, l’état d’esprit de Tolstoï. Il a certes, renoncé à toute vanité d’auteur. Il a
condamné
Anna Karénine
, jugeant que, dans ce livre, qui n’a cependant rien de frivole, il y a encore trop de détails qui ne sont que
pour
plaire
ou pour émouvoir sans fruit. […] ce roman est bien un roman, une
histoire
, un récit propre à éveiller, d’un bout à l’autre, l’intérêt
de curiosité. […] on a rarement décrit avec autant de finesse et de puissance
les passions de l’amour
»…
219. [
Paul-Jean TOULET
(1867-1920)]. L.A.S. de sa femme Marie, Etcheberria Guéthary dimanche 6 mars [avril 1919 ?] ; 4
pages in-8.
80/100
Chargée par son mari souffrant de répondre à ses lettres, elle remercie de s’être « adressé directement aux
Écrits nouveaux
pour les
deux actes qui lui ont fait cornaquer toute la maison en vain. Mr
M
artineau
a répondu voilà quelques jours et bien entendu par une
autorisation complète, que l’état de mon mari l’a empêché de vous envoyer plus tôt. C’est donc à lui que vous aurez désormais à faire
comme pour le reste. Il préfèrerait que l’on publie le
Souper interrompu
avant la traduction de Shakespeare et en tous cas
Les Ombres
chinoises
tout de suite. Il voudrait que vous fissiez la plus grande diligence possible (s’il y a un possible) pour lui faire tenir les 500 frs,
vu les temps désertiques qu’il traverse actuellement »... Elle se plaint, en dehors de son mari, que les
Écrits
lui aient fait « des mufleries ».
220.
Paul VALÉRY
(1871-1945). L.A.S. « PV », [17 janvier 1907], à Pierre
L
ouÿs
; 2 pages in-8 à l’encre violette, enveloppe
(lég. mouill.).
300/400
Il est désolé de l’avoir mal reçu à cause de la maladie de son fils : « Je t’ai reçu hier comme un autre que moi, recevant un autre que
toi. Pardonne- moi. J’étais tout entier et nous tous, dans une angoisse qui est devenue affollement à mesure que la nuit s’avançant nous
voyions monter la température du petit. Cette terreur, quand on regarde le thermomètre [...] Mais quelle nuit ! je l’avais déjà dans mes
nerfs quand tu es venu. Je ne sais trop ce que je t’écris, je ne suis à cette heure que le reste d’un cauchemar »…
O
n
joint
une L.A.S. de Jean PAULHAN, mardi 28 [janvier 1958, à André
B
oucourechliev
] (demi-page in-8 à en-tête de la
nrf
), au
sujet d’une chronique musicale qu’il attend : « Sur le ballet de Sagan ? sur “Domaine musical” ? Sur… Vous en déciderez »…
221.
Paul VALÉRY
. L.A. (minute), [27 juin 1916, à Pierre
L
ouÿs
]
; 2 pages in-8.
300/400
C
e
fragment
renvoie à une
longue
lettre de
conseils
et de mise au
point de
L
ouÿs
pour
ce qui deviendra
L
a
J
eune
P
arque
: « J’ajoute
(pour
Poëtique
) que ces 3 vers : Je te chéris ... reconnaissant – me sont venus comme champignons il y a quinze jours, tout faits par
la Muse et sans liaison attendue ou demandée avec le reste »... Il accepte certaines suggestions de Louÿs, mais ne saisit pas ce qu’il
veut dire par « obscurcir par contraste ? – je sens qu’il me serait très utile de comprendre, mais j’aimerais que tu précises ce point
très
important
, et qui l’est bien plus encore, je crains, dans les parties honteuses du poème qui ne t’ont pas été révélées. / Posséder, par la
rhétorique, le droit d’asservir le langage. Très bien. Ici d’accord, tu as mis un garde-fou. Je préfèrerais (pour le public, pour un certain
public) un autre mot, pourtant, que rhétorique. […] Le sens de ton précepte est le suivant, tel que je le comprends : Fais ce que tu
voudras du langage et de ses lois actuelles, – à condition, ami, que tu aies précisément à toi seul la même force et le
même genre
de
force
individuée
que celle dont l’action statistique, populaire, fait chaque jour non férié le langage. Ouf ! »…
222.
Paul VALÉRY
. 3 L.A.S., 1926, à George
B
arbier
; 1 page in-4, en-tête
La Polynésie
, et 4 pages in-8, enveloppes. 500/600
S
ur
sa
candidature
à
l
’A
cadémie
française
,
et
le
projet
d
’
édition
de
P
oèmes
en
prose
de
M
aurice
de
G
uérin
, précédés d’une petite
lettre sur les mythes de Paul Valéry, illustrations par George Barbier (A. Blaizot, 1928).
[2 novembre 1925]
. Il part pour Bruxelles, et aurait voulu causer du projet ; quant à sa candidature : « Je vous dis (entre nous, pour ce
soir) que je change de
place
[de sa candidature au fauteuil d’Haussonville, à celui d’Anatole France]. On m’y pousse et presque on m’y
contraint. Je n’avais plus aucune chance, sur l’autre position »…
Vendredi [5 février 1926]
. Il se plaint de sa santé et de ses insomnies ; il
doit faire une conférence à Lyon, et aurait voulu avant de partir parler à Barbier « au sujet du
Centaure
. Êtes-vous arrivé à vous accorder
avec Bl[aizot] ? – Vous m’aviez demandé une lettre sur la mythologie de 1200 mots environ, pour le 20 mars. Tout ceci est-il convenu
avec lui ? Que donne-t-il en fait d’argent et d’exemplaires ? Je n’ai vu qu’une fois cet éditeur, et je n’ai pas infiniment à me louer avec lui.
Mais enfin nous avons coutume de travailler pour le diable »…
La Polynésie (Giens)
Samedi [27 février 1926]
. Au sujet de ses conditions
et des difficultés avec Blaizot : « Ce n’est pas lui qui paye, c’est l’acheteur. Ce que je ne veux pas, c’est stipuler un prix en
francs
– c.
à d. un prix indéterminé. Si le franc baisse, l’éditeur peut élever son prix de vente ; il est juste que nous suivions le mouvement. Je
maintiens donc mes conditions qui ne sont que naturelles – 5% sur le prix de toute édition (prix fort). C’est 6 semaines de travail que
je devrai intercaler dans le travail en train qui est déjà accablant pour moi »…
223.
Paul VALÉRY
. 2 L.A.S., [1927-1928], à une amie ; 1 page in-4 à en-tête de
La Polynésie
à Giens, et 2 pages petit in-4 sur
papier arraché d’un cahier d’écolier (petites traces de rouille).
250/300
La Polynésie [20 avril 1927].
« L’œil sur la mer qui est pâle, (vu qu’il est 5 h du matin) et calme après les belles tempêtes récentes. Je
baille comme un lion du Jardin des Plantes. Le discours est sous ce bloc. Je n’en finirai jamais. Je pleure d’ennui. C’est un supplice