57
que je ne laisserai point insérer
Mauprat
dans la Revue ni aucune des nouvelles qui
sont désormais en dehors de mon traité – à
moins qu’il ne me paye chaque exemplaire
de la Revue comme un exemplaire de
volume, car je serais bien dupe à présent
(si je laissais aller les publications comme
celle d’
André
). […] sans qu’il se méfie de
vous, faites-lui dire combien il a tiré
d’exemplaires d’
André
et combien il en a
vendu »... elle demande de lui envoyer sa
croix, des médaillons, et « mon manteau
dont j’ai regretté l’absence aux variations
du temps et ma jupe d’amazone. […] Je ne
ferai qu’une promenade au lieu d’un voyage
que je comptais faire, ce sera toujours
cela. Voyez mes enfants bien souvent et
surveillez-les dans leurs sorties. […] ne
laissez point Maurice trop abandonné à ses
petites fantaisies. Adieu, mon cher enfant,
je vous embrasse de cœur »...
Correspondance
, t. III, p. 7.
207.
George SAND
. L.A., [Nohant 31 (?) janvier 1837], à son amie Rozanne
B
ourgoing
à La Châtre ; 3 pages in-8, adresse
(petite déchir. par bris de cachet).
500/600
« Chère Rozane, je t’envoye une livraison de ma collection. Je te prie si tu as un n° de la
Gazette musicale
où est
le Contrebandier
de
me le renvoyer ». Qu’elle ne vienne la voir que dans une semaine : « Tous mes domestiques sont grippés et je présume que Don José
n’est pas si fort sur la confection du dîner que sur l’absorption. Notre petite réunion de famille n’aura donc pas lieu cette semaine mais
je saisis cette occasion pour te dire que tu es bien sauvage, ou bien paresseuse. Moi je ne me conduis pas mieux. J’ai été à La Châtre une
seule fois et au moment où j’allais chez toi vers quatre heures il s’est mis à tomber une petite neige froide qui m’a fait peur, car j’étais
à cheval et je suis très rhumatisée cette année. Je me suis donc sauvée vilainement comptant re[venir] exprès pour toi au premier jour.
Mais je suis écrasée de travail, il fait un froid de chien, je souffre continuellement et Maurice est encore au lit avec la fièvre »…
Correspondance
, t. III, p. 676.
208.
George SAND
. L.A.S. « George »,
Paris
[vers le 10 novembre 1841], à son amie Rozanne
B
ourgoing
à Roanne ; 2 pages
et quart in-8 à en-tête de
La Revue indépendante
, adresse.
500/700
B
elle
lettre
sur
L
a
R
evue
indépendante
qu’elle vient de fonder avec Pierre Leroux et Louis Viardot.
« Chère Rozanne, Tu vas me faire le plaisir de t’abonner à ma revue. Je suis bien aise d’avoir une occasion de réveiller ta vieille amitié
engourdie par l’absence peut-être. La mienne est toujours fidèle au poste, et tu la retrouveras quand tu frapperas. Maintenant nous
faisons une œuvre de propagande, il nous faut des sympathies, et aussi des abonnés, non pour faire prospérer une
spéculation
, tu sais
bien que ce n’est pas là notre but, mais pour nous soutenir, et trouver dans l’argent, ce
nerf de la guerre
, le moyen de propager nos idées
par la presse. Ainsi prends un abonnement et fais en prendre à tous ceux de tes amis qui en auront le moyen. Tu nous rendras service
au point de vue de
la foi
»…
Correspondance
, t. V, p. 491.
209.
George SAND
. 136 L.A.S., Paris ou Nohant 1844-1858, à son homme d’affaires Gabriel
F
alampin
; environ 210 pages la
plupart in-8, montées sur onglets et reliées en un volume in-8 demi-veau fauve.
12 000/15 000
I
mportante
correspondance
à
son
homme
d
’
affaires
,
qui
jette
un
jour
nouveau
sur
les
conditions
d
’
existence
de
G
eorge
S
and
,
sur
sa
fortune
et
sur
ses
biens
,
sur
ses
revenus
et
sur
ses
problèmes
d
’
argent
(
rentrées
difficiles
,
nombreuses
dettes
),
ses
dépenses
et
ses
besoins
, etc. Nous ne pouvons en donner ici qu’un trop bref aperçu.
Elle charge Falampin de faire rentrer l’argent qui lui est dû par des journaux et revues (
La Réforme
), d’examiner ses traités avec les
éditeurs
P
errotin
,
G
arnier
ou
H
etzel
. Falampin était également directeur artistique de
L’Illustration
. Elle le prie de commander des vers
au poète-ouvrier Charles
P
oncy
: « il n’y a aucun moyen de lui faire accepter de l’argent si ce n’est en payement de son travail de maçon
ou de poète »… Elle écrit pour lui un article sur les tapisseries de
B
oussac
(
la Dame à la Licorne
), et elle lui envoie des dessins de
son
fils
M
aurice
, notamment « un aspect très fidèles des pierres
jômatres
, ce cromlech celtique qui figure dans
Jeanne
»...
À la fin de 1847, elle le charge de négocier avec l’industriel
D
elatouche
la vente d’
Histoire de ma vie
, « une série de souvenirs et
de réflexions, où je tâcherai de mettre quelque intérêt et quelque utilité pour toutes les classes de lecteurs. Ce ne seront point des
confessions
à la Jean-Jacques, ouvrage que je blâme autant que je l’admire, et où il
confesse
tout le monde, ce que je trouve assez sournois
Littérature
… / …