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54

192.

Ernest RENAN

(1823-1892). L.A.S., Paris 5 janvier 1867, à Ferdinand

B

uisson

 ; 3 pages in-8.

150/200

« Une étude sur

C

astalion

[le théologien protestant Sébastien

C

astellion

] est un très beau sujet de thèse […] Ce n’est pas précisément

comme hébraïsant que Castalion est éminent. C’est comme helléniste, comme critique, comme protestant libéral. Il savait l’hébreu, et

même très bien. Quelques-unes de ses observations […] sont très justes et montrent que parfois il dépassait les rabbins. […] il vit la vraie

nature du Cantique des Cantiques et son caractère purement profane. Ses travaux sur le Nouveau Testament sont, du reste, à plusieurs

égards supérieurs à ses travaux sur l’Ancien. On sent un esprit vif, qui soulevait des questions et des solutions que son siècle entrevoyait

à peine. Mais en ce qui concerne la philologie hébraïque on ne peut pas dire qu’il lui ait fait faire de progrès. […] L’humaniste chez lui

a fait tort au philologue »…

O

n

joint

une L.A.S. à M. Michelant, et une photographie ancienne.

193.

Jules RENARD

(1864-1910).

M

anuscrit

autographe signé,

Le Verre d’eau

, [1906]

; 4 pages in-4 à l’encre violette, avec

qqs ratures et corrections.

700/800

A

musante

scène dialoguée

entre

M

onsieur

et

son

jardinier

P

hilippe

, publiée dans

Le Journal

du 31 août 1906, sous la rubrique « Les

Quatre Saisons » (le manuscrit a servi pour l’impression), puis remaniée et recueillie dans

Nos frères farouches. Ragotte

(Arthème Fayard,

1908).

Monsieur apprécie beaucoup un verre d’eau de son puits. Philippe préfère du vin, car l’eau est trop froide. Il explique comment il le

sait, avec force détails qui atténuent le plaisir de boire de Monsieur : il est descendu au fonds du puits ce matin, en sabots, barboter le

peu d’eau qui y restait, pour voir s’il y avait « des saletés »… Cette

première

version

conserve les noms des personnages (Monsieur et

Philippe) en face de chaque réplique ; pour

Nos frères farouches

, Renard mettra le récit à la première personne (

Monsieur

devenant

je

), et

remplacera cette présentation théâtrale par de simples tirets.

194.

Jules RENARD

. L.A.S.,

Paris

31 mai 1909, [à Lucien

D

escaves

] ; 1 page in-8 à son adresse.

150/200

« Marinette va bien. Restera encore au lit une dizaine de jours. Elle fait une petite jaunisse, c.à.d. une série de maux de cœur, car le

lait même ne passe pas sans difficulté. Mais il n’y a rien de grave. Quant à ma mère elle va peu à peu vers sa fin. J’ai vu

M

irbeau

auquel

j’étais tout fier d’annoncer votre fortune »…

195.

André de RICHAUD

(1907-1968). 4

dessins

originaux, dont 2 signés ; sur 2 ff. 27 x 21 cm et un de 21 x 29,5 cm.

200/250

Bouffon (dessin à la plume sur papier bleuté). Faune couché jouant de la flûte (mine de plomb, signé « André » ; au dos, esquisse à la

plume). Ronde de quatre personnages (plume, signé « Richaud », au dos, esquisse d’un monstre au crayon).

O

n

joint

20 lettres, cartes ou pièces : L.A.S. de Marcelle

F

onfreide

, Boris

P

ahor

(5) ; tapuscrit corrigé d’un entretien avec Pahor ;

photos de Jean-Pierre Chabrol et 3 de Bernard Noël ; prospectus, catalogues et cartons d’invitation du

Nouveau Commerce

(11 pièces).

196.

Édouard ROD

(1857-1910). 14 L.A.S., 1905-1906, à

sa

femme

V

alentine

 ; environ 35 pages principalement in-8 et 3 cartes

postales avec adresse, 5 enveloppes.

700/800

I

ntéressante

correspondance

à

sa

femme

« V

ally

 »

pendant

ses

voyages

en

I

talie

.

Rome 11 janvier 1905

. Il parle de son vieux projet sur Laurent de Médicis, de sa rencontre au Vatican avec le Cardinal

M

erry

D

el

V

al

,

« qui m’a fait une impression extrêmement sympathique. Il est beau, fin, élégant, parle le français à la perfection ». Il espère être reçu

par le Pape…

18 janvier

. Il se rend à un banquet organisé en son honneur

par La Nueva Antologia

 ; il renonce à la Sicile, mais constate

que l’Italie lui fait du bien : « si l’on peut être heureux quelque part, cela doit être en Italie et ne peut être que là ». Quant à la politique

française, il lit à peine les journaux, juste assez pour comprendre que le cabinet est mort…

Pistoia 7 mars

. Le temps est maussade et il

commence à se lasser du voyage : « la curiosité s’effrite ». Il raconte les somptueux palais de Bologne, « mais la ville est froide ». Il a assisté

à une leçon de

C

averni

, grand spécialiste de Dante, très vieux, qui peine à trouver ses mots et ses idées. Il pense rentrer à Florence où

il retrouvera son ami le poète

F

ogazzaro

Novembre 1905-janvier 1906

 : nouveau séjour en Italie, de Turin à la Sicile, en compagnie de sa fille Marie.

Vicence 3 décembre 1905

.

Après un charmant séjour chez le poète

F

ogazzaro

, ils s’apprêtent à partir pour Padoue, Ferrare et Ravenne…

Florence 9 décembre

.

« Nous voici dans la ville des fleurs et des souvenirs ». Il admire les paysages toscans, mais préfère la campagne romaine. « Le matin

appartient au travail ; je tâche de faire un article, et c’est bien difficile quand on a le ciel de l’Italie au-dessus de soi ». Il parle de ses

enfants…

Rome 21 décembre

. Visite au Vatican avec

S

oderini

, où il rencontre à nouveau le C

al

M

erry

D

el

V

al

. Il part pour la Sicile…

Catane 27 décembre

. Il est chez Giovanni

V

erga

. Ils quitteront Palerme le 4 ou le 5 pour rejoindre Rome. « Marie jouit extrêmement de

son voyage, moi aussi ». Il commence pourtant à avoir un peu envie de rentrer et « maugrée contre les quatre conférences que j’ai encore

à faire en Suisse ». Ils ont visité Taormina, « c’est magnifique »…

Palerme 30 décembre

. Visite de Palerme, sous la pluie, et de Monreale

avec le Prince et la Princesse de

T

rabia

, qui les ont conduits en automobile et les ont invités à réveillonner…

Rome 6 janvier 1906

. Il

profite du mauvais temps pour avancer sa correspondance et corriger ses épreuves. Il annonce la maladie de Nancy

V

uille

, qui semble

s’aggraver. Il a été très bien reçu à Turin et a retrouvé des amis à Rome... Etc.

Avril 1906

 : déprimé après le décès de son amie Nancy Vuille, Rod entreprend un nouveau et bref séjour dans le Nord de l’Italie.

[Milan 21 avril]

. Il part pour Ravenne ; sa famille lui manque : « j’ai plus besoin d’affection que de paysages 

»… Ravenne 23 avril

. Il

s’inquiète pour la santé de son fils Francis. Il ne sait ce qu’il va faire : rentrer à Paris, ou bien aller à Salsomaggiore. « Cette ville est

ce qu’on peut trouver de mieux dans un état comme le mien »…

26-27 avril

. Il attend de leurs nouvelles, inquiet pour Francis. Hier il

avait décidé d’aller à Rome, aujourd’hui il décide de rentrer à Paris…

28 avril

. Rassuré sur leur compte, il va accompagner

B

rewster

à

Salsomaggiore…