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200.
Maurice SACHS
. L.A.S. « Maurice », et
manuscrit
autographe ; 1 page in-8 et 1 page in-4.
200/300
« As-tu pris ton abonnement de lecture ? As-tu commencé
Le Rouge et le Noir
? Il faudra également lire les maximes de La Rochefoucauld
en marquant d’un trait de crayon celles qui te plaisent le plus, et les lire non pas en ouvrant le livre au hazard, mais d’un bout à
l’autre »… – Court « chapitre dernier », portant en exergue un extrait de
Dominique
de Fromentin. C’est une scène d’adieux, avec ratures
et corrections : « J’irai m’enterrer quelque part. Sans doute trouverai-je la route qui va vers Dieu. Elle peut naître de moi. Chaque homme
a la sienne propre qui le mène au but universel et qu’il devrait savoir lire en son cœur. – Ne vous chagrinez pas ; je ne serai pas un jour
sans penser à vous et j’aurai un compagnon : Enfant »…
O
n
joint
2 l.a.s. du jeune James
G
ulley
à lui adressées, Londres 6 septembre 1927 (en anglais) et 31 juillet.
201.
Alexis Saint-Léger Léger, dit SAINT-JOHN PERSE
(1887-1975). L.A.S. « S
t
L. Leger », 9 novembre 1926, à une amie ;
4 pages in-8, en-tête
Affaires Étrangères, Cabinet du Ministre
.
300/400
« Je sais, pour un être de votre nature morale, ce que signifie la douleur que vous portez au cœur. Vous m’aviez parlé de votre frère. [...]
La vie sait nous frapper au meilleur de nous-mêmes. Mais contre sa cruauté il y a le refuge du cœur lui-même, et vous n’y êtes point
seule. Je connais votre force morale : vous saurez l’accroître encore en pensant qu’elle est utile à celui auprès de qui vous vous tenez »...
202.
Alexis Saint-Léger Léger, dit SAINT-JOHN PERSE
. L.A.S. « Alexis Léger », “Les Vigneaux”, La Polynésie, presqu’île
de Giens (Var) 30 juillet [1959], au critique André
R
ousseaux
; 3 pages in-4, enveloppe.
600/800
B
elle
lettre
. « J’entends que vous avez eu à Aix un accident qui aurait pu être sérieux. J’espère que vous ne vous ressentez pas trop
des suites de ce traumatisme, car j’imagine aisément combien la moindre migraine, ou le moindre choc nerveux, doit être intolérable à
une activité d’esprit comme la vôtre. Je garde un trop réel souvenir de l’être que j’ai connu, si brièvement, en vous, pour n’avoir pas à
cœur de vous exprimer un peu de ma sympathie. [...] Nous réévoquons souvent, ma femme et moi, l’incomparable journée provençale
que nous vous devons à tous deux. J’aimais déjà, comme vous, la ferveur, le tranchant, de cette Provence spirituelle, dénuée de toute
complaisance. La belle course rapide, et d’une seule traite, que nous avons pu faire en quelques heures sous l’autorité sportive et la rare
maîtrise de notre animatrice et guide, laisse encore en nous son lumineux sillage. Elle m’aide à dégager, sous la douceur provençale, les
premières lignes de force dont j’avais besoin pour combattre loyalement un vieux préjugé antiméditerranéen »...
203.
SAINT-POL-ROUX
(1861-1940). L.A.S., 5 septembre 1891, à Alfred
V
allette
; 3 pages in-8.
150/200
Vallette recevra le mois suivant une ou deux cotisations pour le
Mercure.
« Ne voulant point abuser, je n’envoie cette fois ni vers ni
prose. Si toutefois vous manque de la copie pour parfaire le numéro, vous me trouverez à votre disposition totale. Vous manquiez, ainsi
que votre Dame à la représentation Asnières. Curieux à observer le public asinal ! Les fortes têtes de là-bas se roulaient devant
L’Intruse
et
La Main coupée
; le
Margaritas ante porcos
dans toute sa splendeur ! »…
O
n
joint
une L.A.S., Manoir de Cœcilian, Camaret 24 décembre, [au photographe George-Louis
A
rlaud
] (2 p. in-4) : « Il est doux que,
par le monde, de chères fleurs se tendent vers nous. La plus fraîche est en l’Ile d’Yeu »...
204.
Charles-Augustin SAINTE-BEUVE
(1804-1869). L.A.S., 27 janvier [1863 ?, à Jeanne de
T
ourbey
] ; 1 page in-8.
100/120
« On a beau être jolie d’une manière plus rare dans la maladie, il n’est rien de tel que d’être bien portante »… Il est heureux de savoir
qu’elle se porte mieux : « Vous avez cette chose essentielle, un médecin habile et ami ; écoutez-le,
obéissez lui en tout
, prévenez-le à
temps dans vos moindres pressentiments, et ne laissez ni hiver, ni automne, ni canicule vous atteindre. Faites notre soleil et notre beau
temps. Enfin soignez-vous pour vos amis »…
Correspondance générale, lettres retrouvées
, t. II, p. 121.
205.
Claire SAINTE-SOLINE
(1891-1967) romancière. 7 L.A.S., 1962 et s.d., à Robert
L
évesque
; 10 pages in‑4 ou in‑8, une
enveloppe.
100/150
B
elle
correspondance
amicale
et
littéraire
. Elle parle de ses vacances et de ses voyages en Bourgogne, en Corse, à Athènes, à Rome
où elle s’est rendue pour un congrès du Pen Club et qui a « un tel charme qu’on souhaiterait y vivre »... Elle évoque le Maroc (Lévesque
est professeur à Fez) où la misère et le chômage restent les mêmes, jusqu’à l’Inde, « ce drapeau de la non violence » qui devient enragée.
Elle compte publier un livre de nouvelles, envoie son recueil
De la rive étrangère
, des revues et un ouvrage de
M
ontherlant
« comme
toujours irritant et savoureux »... Elle est allée voir
La Paix
d’Aristophane montée par Jean
V
ilar
qui lui a paru indigente et d’un goût
affreux : « le régime n’a rien à craindre d’une pointe si faible et si émoussée » ; elle a également vu le film d’Alain
R
esnais
L’Année
dernière à Marienbad
: « quelle volonté de faire saugrenu ! Il faut voir le public [...] il sort exténué, knock out » ; quant à la Biennale au
Palais de Tokyo, c’est « affreux, désespérant »… Etc.
O
n
joint
8 lettres ou cartes diverses adr. à Robert Lévesque.
206.
George SAND
(1804-1876). L.A.S. « G », [Nohant 2 juillet 1835], à Jules
B
oucoiran
à Paris ; 3 pages in-8, adresse (petite
déchir. par bris de cachet).
600/800
A
près
la
rupture
définitive
avec
M
usset
et
au
début
de
ses
amours
avec
M
ichel
de
B
ourges
.
« Mon cher enfant, je ne vous ai pas écrit parce que je voulais vous dire mes projets. Mais le fait est que toujours à la veille de partir
je n’ai pas encore fixé le but de mon voyage. Je me laisse aller à paresser, à dormir, à me reposer de mes fatigues. J’ai eu quelques jours
de fièvre. Maintenant je travaille pour
B
uloz
. Mais dans très peu de jours je partirai pour la Suisse ou pour la Bretagne. Ne dites rien de
ce dernier caprice à personne. On m’accable de lettres et je serais enchantée qu’on ne sût où me prendre. N’en dites même rien à Buloz.
Laissez-lui croire que je vais à Genève. Dites-lui bien positivement par manière de conversation, si vous avez occasion de causer avec lui,