61
213.
George SAND
. L.A.S. « GS », [Nohant 21 juillet 1859, à Gustave
V
aëz
] ; 1 page in-8 à son chiffre.
250/300
« Si vous avez besoin de moi. Je ne vas pas au bain et je suis dans la bibliothèque, faisant une brochure sur la paix, où je regrette qu’il
ne me soit pas permis de prendre pour épigraphe
M. pour le P
. [Merde pour le Pape] Avez-vous de la bièrre ? Bon courage ! » [Pendant
que Vaëz travaille au livret de
La Mare au diable
, G. Sand commence une brochure politique sur la situation italienne,
La Paix
.]
Lettres retrouvées
, n° 161.
214.
Michel Jean SEDAINE
(1719-1797) poète, auteur dramatique et librettiste.
M
anuscrit
autographe ; 5 pages et demie
in-fol. (bords un peu effrangés).
300/400
É
bauche
des
premières
scènes
d
’
une
fête
villageoise
mettant en scène Leandro et sa sœur Camille, membres d’une troupe de théâtre
ambulante. Alors qu’il répétait son rôle tragique, Leandro – « pour avoir trop bien représenté » – a été appréhendé et mis en prison par
des gardes ayant pris ses propos pour la réalité. « Je voudrois que Le Diable emportât le poète qui a fait mon rôle il y a ces deux vers
maudits :
Je l’attends dans ces lieux, j’en seray l’assassin / Oui je veux luy plonger un poignard dans le sein.
Pour ne point louper la scène
du poignard j’ay tiré mon couteau de chasse et j’ay gesticulé avec toute la bonne foy d’un homme qui n’est pas vu et tout l’enthousiasme
d’un excellent comédien. Les coquins n’ont point discerné l’art d’avec la nature et un cachot a été la récompense de mes talents »… La
deuxième scène fait intervenir l’auteur en question, La Ronflardière, auquel Leandro fait ses reproches mais que sa sœur défend… [Une
note d’une autre écriture en marge de la première page atteste l’authenticité de l’écriture de Sedaine et résume le fragment].
215.
Claude SIMON
(1913-2005). L.A.S., Paris 4 novembre 1957, à Émile
P
erez
à La Goulette (Tunisie) ; 2 pages in-4,
enveloppe (photographie jointe).
300/400
B
elle
lettre
sur
le
roman
,
à
propos de
L
e
V
ent
. T
entative
de
restitution
d
’
un
retable
baroque
. Il remercie pour la critique de son livre.
«
Chef d’œuvre,
toutefois, me semble un bien grand mot. Certainement je crois avoir écrit un bon roman (sans quoi je n’aurais pas publié)
mais […] je pense plutôt que, comme pour le vin, il faut attendre un peu pour voir si [les œuvres] vieillissent bien ». Il ne sait comment
répondre à ses questions : « Se commenter soi-même est passablement ridicule. […] Mon propos est résolument et essentiellement réaliste.
Un peu, si vous voulez, comme celui des cubistes qui ont essayé de montrer
en même temps
un objet sous divers angles et ses divers aspects.
Contrairement à mon ami
R
obbe
-G
rillet
je pense que le roman consiste à
raconter une histoire
. Seulement c’est ici que les difficultés
commencent car, contrairement aussi à
S
artre
qui prétend que le romancier en sait toujours plus qu’il n’en dit, il me semble évident que
nous en savons toujours
beaucoup moins
que nous en disons […] et tout le travail consiste précisément à distinguer entre ce que l’on sait
réellement et ce que l’on
croit
savoir. […] Naturellement tout cela est ambigu. Comme la vie même »… Son réalisme – qui, « évidemment ne
peut que remettre en question l’ordre établi et, partant, le langage – doit probablement déconcerter ses lecteurs…
216.
Philippe SOUPAULT
(1897-1990).
D
essin
original à la plume, daté en bas à gauche « 11 septembre 1948 » ; 21,5 x 28 cm,
au verso de papier à en-tête du
Journal of Applied Physics
.
500/700
D
essin
automatique
[8/9], avant-dernier d’une série de neuf dessins automatiques exécutés en septembre 1948, et reproduits en culs-
de-lampe dans
Mémoires de l’oubli 1914-1923
(Paris, Lachenal & Ritter, 1981), ainsi que dans une suite tirée à 25 exemplaires (numérotés
I à XXV) et jointe aux exemplaires de tête.
Ancienne collection Lydie
L
achenal
(21 mars 2007, n° 393).
217.
Henri Beyle, dit STENDHAL
(1783-1842).
M
anuscrit
autographe, 6-12
mai 1827 ; 2 pages in-8.
2 500/3 000
N
otes
préparatoires
pour
une
nouvelle
édition
de
R
ome
, N
aples
et
F
lorence
.
[Au début de 1827, paraissait la « troisième » édition (en fait la seconde), revue et
augmentée, de
Rome, Naples et Florence
(Paris, Delaunay, 1826) ; Stendhal, qui fit tirer
aussitôt des cartons pour la corriger mais aussi pour masquer ou supprimer des termes
pouvant sembler dangereux à la censure, songea bien vite à une nouvelle édition
corrigée, comme le montre cette précieuse note, peut-être inscrite sur le feuillet de
garde du tome I de son propre exemplaire.]
«
6 mai 1827.
J’ai la faiblesse d’avoir de l’humeur pendant deux heures parce que cet
exemplaire est indignement maculé. Je noterai : 1° les corrections de sens et de stile
à introduire dans le texte s’il y avait une 4
me
édition. – 2° Les mots qui doivent rester
voilés par des points et que je note pour ne pas les oublier.
O
pinions
.
Hier 5 mai, M. Duquetpar [Achille
D
uparquet
] me dit : Les femmes de
ma connaissance s’arrachent the book. Mais pourquoi n’en parle-t-on pas dans les
journaux
.
Critique verte de Clara G [
M
érimée
].
M.
F
iore
me dit qu’il fait les délices
du vénérable Inquisit. Painsselme (?). M.
L
ebrun
Marie Stuart
est content du stile à
plaisir (?) poli.
S
tile
critique générale
. Besane [Adolphe de
M
areste
] vient de me dire que la dame
russe (Mme Bozev) d’hier soir lui a dit n’avoir pas lu M. de S[tendh]al. Je viens de lire
son ouvrage cela me fait l’effet de plaisanteries de coteries (cela doit être compris dans
la société où vit l’auteur). M.
D
elécluze
a dit la même chose. Donc augmenter encore
la clarté des narrations, ajouter des mots pour augmenter le pittoresque pour faciliter
Littérature
… / …