65
232. [
Marius-André AILLAUD
(1909-1972) peintre et graveur]. Environ 100 lettres ou pièces et photographies, plus de
nombreuses coupures de presse, 1930-1956 ; le tout monté (parfois au scotch) dans 2 albums in-4.
100/150
Carte d’élève et certificat d’inscription à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs (1930). Arrêtés d’aptitude à l’enseignement
du dessin (1932). Certificat de récompenses à l’École des Beaux-Arts (1938). Carte d’élève aux Beaux-Arts (1939). Premier état d’une
aquatinte (autoportrait). Documents relatifs à son séjour à l’Académie de France à Rome en 1939-1940. Liste d’œuvres exposées à l’Art
français, avec prix manuscrits (1947). Correspondances émanant des ministères des Colonies et de l’Instruction publique et des Beaux-
arts, de l’Institut de France, de musées ; félicitations sur son Prix de Rome, commandes, etc. Lettres et documents par Adolphe Boschot,
Charles Couyba, Jacques Ibert, Paul Landowski, Jean Médecin, Robert Pougheon, Robert Rey, etc., avec qqs minutes autogr. d’Aillaud.
Cartons d’invitation, photographies originales d’Aillaud dans son atelier, avec des camarades et ses élèves... Nombreuses coupures de
presse.
233.
Lou ALBERT-LASARD
(1885-1969) peintre, amie de Rainer-Maria Rilke. L.A.S., Paris 15 janvier 1954, à son ami M.
V
erspoor
à Hilversum ; 2 pages in-fol., enveloppe.
150/200
A
u
sujet de
son ouvrage
U
ne
image de
R
ilke
.
« Je demanderai le livre allemand, […] mes amis vous prêteront sûrement leur exemplaire
de
Wege mit Rilke
. Ce n’est au fond qu’une traduction du texte français qui n’a que l’avantage d’avoir les inédits dans le texte original,
par contre il manquent les nombreux poèmes que j’ai traduit »... Elle parle de ses expositions en Hollande, à Rotterdam et Utrecht. Elle
exposera le 6 mars à la Kunsthalle de Mannheim … « Je profite du temps pour peindre dans mon atelier, car quand l’été arrive l’oiseau
voyageur éternel prendra son vol »…
O
n
joint
une L.A.S de Rosa BONHEUR (1 page in-8, portrait joint), demandant « une permission pour aller prendre les eaux d’Hems
[Ems] j’ai retardé jusqu’à présent pensant éviter ce dérangement mais ma santé l’exige »…
234.
BEAUX-ARTS
. 7 L.A.S. et 1 L.S., au galeriste René
M
endès
-F
rance
.
250/300
Camille
B
ryen
, Luis
F
ernandez
(2, de Cantenac, parlant de Miró et d’un tableau), Ladislas
J
ahl
, Sigismond
K
olosvari
, André
L
evel
(1929, parlant de Picasso et de Max Jacob),
M
ané
-K
atz
, Geza
S
zobel
(l.s.).
O
n
joint
le fac-similé d’une lettre de Picasso à Béla Czobel,
la copie d’un texte de Jean Cassou sur Jules Lefranc, et le catalogue d’exposition des
Surindépendants
(1957).
235.
Gaston CHAISSAC
(1910-1964). 7 L.A.S. et 1 P.A.S., [Boulogne-par-les-Essarts (Vendée) 1948], à Jean
B
ouret
; environ
16 pages formats divers, la plupart petit in-4 sur feuillets de cahier d’écolier.
2 000/2 500
T
rès
belle
et
intéressante
correspondance
sur
ses
écrits
et
sur
sa
peinture
,
avec
le
critique
d
’
art
J
ean
B
ouret
, du journal
Ce Soir
.
[1.VII.1948]
. Il demande à Bouret de lui accorder « une préface pour un recueil de mes écrits », dont il lui enverrait le manuscrit. Il lui
fait part de ses malheurs : « J’ai bien pâti. Et ces 5 dernières années que je viens de passer ici où je suis le cordonnier sans clientelle […]
m’ont passablement déprimé. C’est pas drôle tous les jours ». Il donne son adresse à Boulogne-par-les-Essarts (Vendée), et ajoute qu’il
part chercher du « bois mort pour cuire la soupe »…
Il apprend par un journal que « les Vendéens disent qu’ils ont un grand évêque et un petit préfet. […] tout ce que je sais c’est que
Monseigneur
C
azeau
ne m’a pas accordé la préface que je lui avais demandée pour mes poëmes hippoboscaliens (dont ma Libellule
au tambour fait partie) et que le préfet ne m’a pas accordé un secours pour me permettre de poursuivre mes recherches picturales et
scupturales » ; il aurait peut-être dû demander la préface au préfet et le secours à l’évêque… C’est en Vendée qu’il a écrit ses « poëmes
hippoboscaliens » dont quelques-uns doivent paraître dans une anthologie de Jean
L’A
nselme
. Il a fait la connaissance de Marcel
C
habot
,
un libraire-poète, qui vend aussi des instruments de musique dans sa librairie du chef-lieu, un homme charmant qui « a la foi et il vibre
comme ces instruments à cordes qu’il vend » ; et dont le dernier opus,
Fidélia,
semble avoir un certain succès dans la région, malgré son
réalisme, etc. Il parle des personnages politiques, du clergé de la région et du problème des écoles en Vendée, qui sont trop éloignées (il
aimerait en voir ouvrir une aux Essarts) : « Le maire d’içi me semble très toqué des écoles libres mais peut-être espère-t-il arriver à leur
redonner leur authenticité d’antan. En Vendée on a un faible marqué pour tout ce qui est inauthentique et le Vendéen n’est d’ailleurs
jamais un novateur mais toujours un suiveur ». Il est allé acheter des couleurs, car on lui a commandé la décoration murale d’un cabaret
« içi même chez des gens qui ont connu des jours extrêment dificiles car l’homme est un de ces très bon artisan qu’on dédaigne et la
femme a de ces folles audaces comme de me charger de décorer son cabaret ». Il raconte cet endroit, l’excentricité de sa propriétaire,
etc. Le vernissage de ces décors muraux aura lieu le dimanche 4 juillet 1948. Il transcrit pour finir son poème
La Libellule au tambour
…
Il écrit de nombreuses lettres à « toutes sortes de gens », et même à la châtelaine d’un domaine voisin où il avait remarqué « de vieilles
souches d’arbres que j’utilise depuis quelques temps pour fabriquer des statuettes pour l’art brut, Galerie Drouin », pour lui demander
la permission de ramasser « ces souches si magnifiquement sculptées par le temps ». Il n’a pas manqué de dire à cette dame toute son
admiration pour ses souches : « Car il faut être honnête, sinon lorsqu’on peint par exemple on a trop tendance à en plagier pour en
mettre plein la vue aux clients et leur faire ouvrir le gousset. Et en faire
des recéleurs car je ne vois pas quel autre nom donner à qui achète
de l’inauthentique
pareil. On ne doit rien cacher non plus et c’est pourquoi j’avoue dessiner non pas avec ma main gauche mais avec
ma bouche »… Il précise qu’il n’est pas Vendéen mais « Yonnais de l’Yonne ». Il part sur une longue digression élogieuse sur le peintre
vendéen Léopold
M
arbœuf
, de La Roche-sur-Yon, qui peint des tableaux religieux, etc., avant de revenir à lui : « Par içi on ne me prend
probablement ni pour un peintre ni pour un cordonnier car non seulement on ne m’achète pas de tableaux et on ne me fait pas réparer
de souliers mais il y a : “sans proffession” d’inscrit sur ma carte d’électeur ce qui montre sans doute qu’on ne me prend pas davantage
non plus pour un littérateur. […] C’est faute de souliers à réparer que j’écris à Pierre et Paul pour m’occuper. Je ne peux pas rester à rien
BEAUX-ARTS
… / …