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118

365.

Alfred de VIGNY

. 2 L.A.S., Paris 1855-

1856, à Émile

C

hatrousse

 ; 4 et 3 pages in-8.

1 300/1 500

B

elle correspondance à

l

auteur d

une médaille

sur

C

inq

-M

ars

et

de

T

hou

,

qui

est

jointe

à

ces

lettres

,

le

sculpteur

É

mile

C

hatrousse

(1829-

1896).

9 janvier 1855

. Il veut depuis longtemps

remercier Chatrousse et lui témoigner « combien

j’avais trouvé votre pensée heureuse et touchante

sur ces deux pauvres jeunes gens martyrs de

l’amitié et de l’honneur. Vous avez résumé leur

vie et leur mort par un bas-relief ingénieux.

L’attitude de la tête de M

r

de Thou est bien celle

de l’ami qui voulut mourir le second et baisa le

sang de Cinq-Mars sur l’échaffaud avant de s’y

coucher. La hache qui les unit dans la mort porte

le chiffre de Richelieu et son chapeau rouge de Cardinal. Rien n’est omis par vous et je n’ai rien oublié non plus de cet envoi que vous

m’aviez fait en silence, de cet ouvrage qui pourrait être la médaille consacrée à ce double martyre. Vous me l’avez

envoyé en 1848, au moment où je partais pour la Charente. J’y ai passé, chez moi, beaucoup de temps. […]

On vient de découvrir pour moi votre atelier. Permettez que j’aille vous y serrer la main un matin »…

16 mai 1856

. « Ne vous a-t-on rien dit sur moi lorsque vous avez bien voulu m’apporter ce médaillon

de bronze ? – N’a-t-on pas dit que depuis le 10 mars j’étais au lit, blessé à la jambe par un cheval

qui s’est emporté au moment où je descendais de voiture, que j’ai passé ainsi

soixante-quatre jours

,

(on les compte lentement dans ces cas-là) priant que l’on me laissât voir tous mes amis. Vous auriez

dû monter, avec ce petit bas-relief qui est à mes yeux un monument portatif. Je vous remercie

bien d’avoir encore songé à moi et de me l’avoir réservé. Je vois en effet que l’ombre du plâtre est

trop pâle et ne fait pas assez voir les formes caractérisées de la sculpture. Le dernier regard de ces

yeux mourans échangé au moment du dernier soupir est plus visible dans le bronze et le tableau

est plus sombre et plus en accord avec cette scène funèbre ». Il commence à pouvoir sortir, et invite

Chatrousse à le visiter : « Vous savez quel plaisir j’aurais à parler encore avec vous des beautés de

l’art »…

O

n

joint

le médaillon

en

bronze

d’Émile Chatrousse, légendé

C

inq

-M

ars

et de

T

hou

.12

septembre

1642

sur le pourtour et signé et daté dans le bas «

É

mile

C

hatrousse

– 1848

L

yon

 ». Diamètre : 12 cm.

On joint aussi 4 L.A.S. adressées à Chatrousse par Louis

B

lanc

(1871, sur un « projet de monument

dédié aux martyrs

de l’indépendance nationale

 »), Hippolyte

C

arnot

(2, 1884) et Jules

G

aillard

(1872).

366.

Alfred de VIGNY

.

P

oème

autographe signé,

Le Bateau

, septembre 1859 ; 2 pages oblong in-4 en tête d’un album «

Cahier

de dessin

 » de 33 feuillets (dont 9 vierges), cartonnage papier glacé vert, étiquette de titre sur le plat sup. (18 x 28 cm, les

deux premiers feuillets détachés – ou ajoutés – et remontés au papier gommé, qqs serpentes usagées).

800/1 000

P

oème

inscrit

en

tête

de

l

album

d

’A

ugusta

B

ouvard

,

le

« 

dernier

amour

 »

de

V

igny

.

Vigny a inscrit, dans une superbe calligraphie à l’encre brune, chacune sur une page, les deux strophes (de 9 vers chacune), numérotées

I et II, de ce poème de 1831, qui fut mis en musique par Marie Menessier-Nodier et publié (avec la partition musicale) dans la

Revue

des deux mondes

du 1

er

juillet 1831 (une version augmentée d’une strophe médiane fut révélée après la mort du poète). Ce manuscrit

présente quelques variantes ; il porte à la fin une grande et belle signature, et la date : « 7

bre

1859 ».

« Viens sur la mer, jeune fille !

Sois sans effroi

Viens sans trésor, sans famille

Seule avec moi. […]

Pour l’esclave on fit la terre

O ma Beauté !

Mais pour l’homme libre austère

l’immensité

Chaque flot sait un mystère

de volupté

Leur soupir involontaire

veut dire : Amour solitaire

et Liberté. »

Cet album avait été utilisé par Augusta

F

roustey

dite

B

ouvard

(1836-1882) lors d’un long voyage comme préceptrice en Allemagne

et en Suisse. L’étiquette porte l’inscription en partie effacée « Cannstadt 7 Décembre 1858 ». Elle y a fait 13

dessins

à la mine de plomb,

principalement des paysages ou vues de monuments pittoresques, certains datés (21 et 31 mai 1859) ou légendés : « Maison de la baronne