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Littérature

369.

VOLTAIRE

. L.S. « V. » avec

3

lignes

autographes

, [Ferney] 16 avril 1767, [à Philippe-Antoine de Claris, marquis de

F

lorian

] ; la lettre est écrite par son secrétaire Jean-Louis

W

agnière

 ; 3 pages petit in-4.

3 500/4 000

I

mportante

lettre

sur

les

affaires

S

irven

et

C

alas

,

et

les

troubles

de

G

enève

.

« Le succez de l’affaire des

S

irven

me parait infaillible,

quoi qu’en dise

F

réron

. La calomnie absurde contre cette

pauvre servante des

C

alas

ne peut servir qu’à indigner

tout le conseil que cette calomnie attaquait vivement

en suposant qu’il avait protégé des coupables contre

un parlement équitable et judicieux. Plus la rage du

fanatisme exhale de poison plus elle rend service à la

vérité. Rien n’est plus heureux que de réduire ses ennemis

à mentir »… Il signale une intervention de

F

rédéric

II

en faveur de Morival, compagnon de

L

a

B

arre

, « cette

abominable aventure que j’ai toujours sur le cœur ».

Puis il évoque des embarras à Ferney : vexations

des commis, batailles continuelles avec les fermiers

généraux : « il faut quelque fois savoir boire la lie de son

vin »… Quant au Docteur

T

ronchin

, il l’eût souhaité

« plus médecin que politique ; qu’il se fut moins occupé

des tracasseries d’une ville qu’il a abandonnée. S’il a pris

parti dans ces troubles il devait me connaître assez pour

savoir que je me moque de tous les partis. Quoi qu’il en

soit, il est plaisant que Tronchin soit à Paris et moi aux

portes de Genève,

R

ousseau

en Angleterre, et l’abbé de

Caveyrac à Rome. Voilà comme la fortune ballote le genre

humain. Je demande à Monsieur le grand Turc pourquoi

son Baron Du Tott est à Neufchatel. Dites moi, je vous

prie, mon Turc, si ce Turc Du Tott vous a donné de bons

mémoires sur le gouvernement de ses turcs ? N’êtes vous

pas bien faché qu’Athènes et Corinthe soient sous les loix

d’un Bacha ou d’un Pacha ? »…

Puis il prend lui-même la plume : « Mille amitiés a tous.

Le turc est prié d’écrire un mot, le jeune conseiller est

prié de dire si le boiteux de procureur agit. V. »

Correspondance

(Pléiade), t. VIII, p. 1087.

370. [

VOLTAIRE

.

Louise-Dorothée, duchesse de SAXE-GOTHA

(1710-1767)]. Copies anciennes de 6 lettres, avec

signatures rapportées « L.D.D.S. », Gotha 1752-1756, à

V

oltaire

 ; 12 pages et quart in-4.

500/700

B

el

ensemble

de

lettres

à

V

oltaire

par

celle qu

il

appelait

« 

la

M

inerve

de

l

’A

llemagne

 »

.

17 février 1752

. Admiration pour

Le Siècle de Louis XIV 

: « j’en suis transportée », et le livre ne sort guère de ses mains : « jugés,

Monsieur, si je ne dois pas souhaiter avec ardeur que mon fils en profite »…

13 août 1753

. Elle lit « jusqu’à me faire mal aux yeux pour

attraper une seule de vos idées ; mais inutilement : vous êtes unique dans le siecle ou nous vivons ; connaissez vous, Monsieur, la

Psycantropie, ou la Théorie de l’homme […] : et puis je continue la lecture de l’Arioste qui n’approche de beaucoup près à certaine pucelle

ravissante ; la Grande Maîtresse des cœurs la conte le plus joliment du monde »…

15 septembre 1753

. Elle a prié le comte de Gotter, qui

se rend à Berlin, de tout faire pour remettre Voltaire dans l’esprit du Roi, car ce qui se passe paraît « comme un dépit amoureux »… La

duchesse donne écho à ce que le comte raconte du Roi (« encore piqué »), de sa sœur la margravine de Bayreuth (désireux de leur « faire

la paix »), et des courtisans (trop lâches pour parler en faveur de Voltaire), et demande s’il est l’auteur d’un

Appel à toutes les universités

d’Allemagne

10 avril 1754

. Expression de plaisir et de « ravissement incomparable » à la lecture des

Annales de l’Empire

, dont le tome

II est « digne du Père de l’aimable Jeanne ». « Je viens de faire la connaissance d’un de vos élèves qui idolatre véritablement votre génie

et vos talents, c’est D’Arnaud »…

15 août 1754

. Sur le point de se rendre à Altenbourg, elle regrette de ne pouvoir l’y loger, mais compte

lui écrire. « Bien des amitiés de ma part à Mad. Denis »…

17 janvier 1756

. Hommage à ses vers : « la grande maîtresse et moi, nous avons

lu vôtre petit poëme ou sermon, avec une admiration, avec un saisisement, avec un fremissement inexprimable ; tout y est grand hardi

et pathétique, c’est le fidèle tableau de la funeste catastrophe »… Elle regrette seulement de ne pas y voir rétablies les voies de la divine

Providence, et elle partage son indignation « contre ce libraire qui a imprimé à votre inscu l’histoire de la guerre de l’année 1741 »…

371.

Émile ZOLA

(1840-1902). L.A.S., Médan 25 novembre 1884, à un confrère [Henri

F

ouquier

] ; 1 page et demie in-8.

1 500/2 000

B

elle

lettre

écrite

le

jour même

commence

la

publication

de

G

erminal

dans

G

il

B

las

.

« Vous êtes encore bien aimable, mon cher confrère, et j’ai à vous remercier de toutes les choses trop belles que vous pensez de

L’Assommoir

. Mais je crains bien que

Germinal

ne vous fâche, car je n’ai malheureusement pas votre optimisme, je crois que le mal est