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GIDE, André.

Paludes

.

Paris, Librairie de l’Art indépendant, 1895

.

Grand in-8 carré [200 x 188 mm] de (4) ff., 100 pp., (2) ff. : maroquin tabac, dos à nerfs orné

de caissons de filets dorés, quadruple filet doré s’entrecroisant dans les angles encadrant les plats,

coupes filetées or,

doublures et gardes de maroquin tabac

, tranches dorées sur témoins, couverture et

dos conservés

(Huser)

.

Édition originale.

Elle a été publiée à compte d’auteur, à petit tirage : 400 exemplaires, plus 9 exemplaires hors

commerce – 6 sur papier de Chine et 3 sur papier vert.

Un des 388 sur Hollande antique (nº 395), paraphé “A.W.” [André Walter].

Roman pionnier de la modernité littéraire.

Le roman ou plutôt la

sotie

, pour reprendre le terme que Gide affectionnait, est une satire enjouée

des cénacles parisiens et du climat oppressant des milieux symbolistes dans laquelle Gide ne

s’épargne pas lui-même.

Le retentissement de

Paludes

fut quasi nul, mais la vogue du Nouveau roman devait contribuer à sa

fortune littéraire. L’œuvre si “moderne” du point de vue formel a été consacrée par Roland Barthes

dans

Le Plaisir du texte

, puis placée par Nathalie Sarraute au rang des “cinq ou six œuvres les plus

importantes de notre temps”.

Remarquable envoi autographe signé sur le faux-titre :

à Jacques Emile Blanche

son ami

André Gide

Sit Tityrus Orpheus

Virgile (Egl. VIII, 55)

Peintre, critique d’art et romancier, Jacques-Émile Blanche (1861-1942) rencontra Gide en 1890

et le peignit à trois reprises, de même qu’il a laissé des portraits célèbres de Proust, Cocteau,

Morand, Stravinsky ou Joyce.

“Personne autant qu’André Gide n’aura eu de prise sur moi”, confesse Blanche dans ses Mémoires.

Très bel exemplaire en maroquin doublé de Huser.

De la bibliothèque

Charles Hayoit

, avec ex-libris (IV, 2001, n° 719). Quelques piqûres.

On a relié en tête deux lettres autographes d’André Gide adressées à Pierre Louÿs,

dont une à propos de

Paludes

:

La lettre répond méthodiquement aux questions de Pierre Louÿs à la suite du silence épistolaire de

Gide qui séjournait alors dans l’oasis algérienne de Biskra :“

Notre amitié m’amuse autant que je l’aime ;

c’est dangereux, mais nous mènerons fort bien cela.

Il vient de trouver le titre et l’épigraphe du livre qu’il est en train d’écrire et qui attend sa

publication dans la

Revue blanche

: “

Ce sont surtout des vers qui ne sont pas ce que tu peux croire.

Puis il confesse, avec une surprenante liberté de ton : “

Nous avons avec nous un domestique nègre de treize

ans, qui s’appelle Aarthman, ce qui ne veut rien dire ; il porte une chemise de soie rouge comme un jour fût la tienne,

et nous ne forniquons pas avec lui. Nous nous plaisons aux aventures et je suis admirablement joyeux.

Il ajoute en post scriptum : “

Que pourrions nous donc faire ensemble, qui associerait nos deux noms dans les

critiques ? Envoie moi les pages 24 et 25 de Paludes.

(Lettre autographe signée

A.G, Biskra, sans date

[1894]. 3 pages in-12, enveloppe avec cachet postal

de 1894.)

Le second document est un billet autographe non signé : “

Où vas tu/ Où vas tu/ urgent besoin de le/

savoir./ tibi/ Tityre recubans.

” (½ page petit in-12, enveloppe avec cachet postal d’août 1893).

6 000 / 8 000 €