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“Mon cher Zola, c’est de fameuses étrennes que vous m’avez donné là et votre remarquable article m’est très agréable ; il

arrive en temps opportun car on m’a jugé indigne de profiter comme tant d’autres des avantages de l’envoi sur liste, aussi

comme je n’augure rien de bon de mes juges je me garderai bien de leur envoyer mes tableaux. Ils n’auront qu’à me faire la

farce de ne m’en prendre qu’un ou deux et voilà pour le public, les autres bons à jetter aux chiens.

Je me décide à faire une exposition particulière. J’ai au moins une quarantaine de tableaux à montrer – on m’a déjà offert

des terrains très bien situés près du Champ-de-Mars. Je vais risquer le Parquet et secondé par des hommes comme vous je

compte bien réussir”

(2 janvier 1867).

“Cela ne peut que m’être agréable de voir votre brochure se vendre dans mon exposition, je voudrais même qu’il s’en

vendît beaucoup.

[…]

Je vous proposerais même si toutefois vous le trouviez bon de faire pour le mettre en tête mon portrait à l’eau-forte.

Dites-moi votre avis et envoyez le format de la brochure que je puisse faire faire le tirage de la gravure.

[…]

Voulez-vous que nous fassions l’affaire à nous deux ?

Je rouvre ma lettre. Je pense que j’ai fait dernièrement d’après Olympia un bois qui était destiné au Paris-guide de

Lacroix. Si cela pouvait ne pas nous coûter trop cher nous pourrions l’intercaler. Du reste le bois nous appartenant on

peut toujours à un moment donné le placer ailleurs avantageusement. Je vais écrire à un graveur assez habile pour en

faire quelque chose de bien”

(1867).

“Il faut penser que je puis être violemment attaqué. Ne vaut-il pas mieux faire quelque chose et ménager vos ou nos forces

pour ce moment-là ?

Nous réaliserons le projet de la première brochure pour la fin, après une réussite s’il y en a, ce sera affaire de

dilettantisme”

(1867).

“Bravo, mon cher Zola, voilà une rude préface et ce n’est pas seulement pour un groupe d’écrivains que vous y plaidez

mais pour tout un groupe d’artistes. Du reste, quand on peut se défendre comme vous savez le faire, ce ne peut être qu’un

plaisir d’être attaqué”

(avril ou mai 1868)

.

“Je suis allé quelques jours à Londres

[…].

J’y ai été très bien reçu. Il y a quelque chose à faire là-bas pour moi je crois et

je vais le tenter à la saison prochaine.

J’ai vu quelques artistes fort aimables qui m’ont fort engagé à me produire ! Il n’y a pas chez eux cette espèce de jalousie

ridicule qu’il y a chez nous, c’est presque tous des gentlemen.

[…]

Je crois qu’à un moment donné on pourra écouler la brochure là-bas”

(été 1868).

“Nous avons bien souffert ces derniers temps à Paris. J’apprends la mort du pauvre Bazille, j’en suis navré”

(2 février

1871).

“Mrs Mmes Pissarro, Sisley, Monet et Manet vous prient de leur faire le plaisir d’accepter à dîner le mercredi 11 courant.

7 h. Café anglais”

(4 décembre 1872).

“Je viens de lire le dernier numéro de l’Assommoir dans la Rép. des Lettres. Epatant”

(été 1876).

“Bergerat m’a demandé de lui faire pour sa publication deux dessins sur une nouvelle de vous

[…].

Faire des paysans à

Paris et l’hiver me semble impossible”

(décembre 1878).

“J’attendais avec impatience l’article de ce matin et j’espère être un des premiers à vous en féliciter. Vous avez été dans

toute cette campagne l’homme crâne, franc et honnête que j’aime depuis longtemps”

(22 septembre 1881 ?).

“Je viens de finir Pot-Bouille. C’est étonnant. Je me demande si ce n’est pas le plus fort de vous”

(avril-mai 1882).

Des deux lettres d’Eugène Manet, frère d’Édouard, jointes à la fin, celle datée du 7 mai 1883 remercie Zola

de sa présence aux obsèques du peintre et lui annonce le projet de rétrospective pour lequel il le sollicite.

La collection a été acquise par Pierre Bergé auprès des héritiers d’Émile Zola.

40 000 / 60 000 €