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Voilà un

homme !

et un vrai

artiste !

FLAUBERT, Gustave.

Salammbô

.

Paris, Michel Lévy frères, 1863

.

Fort in-8 [230 x 148 mm] de (2) ff., 474 pp., (1) f. de table : maroquin prune, dos à nerfs orné

or et à froid, huit filets dorés et à froid encadrant les plats avec fleurons dorés dans les angles et

armes dorées au centre, coupes filetées or, dentelle dorée d’encadrement intérieur, tranches dorées,

couverture et dos conservés

(M. Lortic)

.

Édition originale : un des 25 exemplaires sur papier de Hollande, seul tirage de luxe.

Exceptionnel envoi autographe signé sur le faux-titre :

à Mr Hector Berlioz

Hommage de sympathie &

d’admiration

Gve Flaubert

Un des vingt-cinq exempl. tirés sur papier

de Hollande

“Voilà un homme ! et un vrai artiste ! Quelle haine de la médiocrité ! Quelles belles colères contre

l’infâme bourgeois !” En dépit de l’enthousiasme de Flaubert, exprimé dans une lettre à sa nièce

Caroline, l’écrivain n’eut que des relations assez distantes avec le compositeur, “mon ami Berlioz”

comme il le nomme ailleurs. Il est vrai qu’il ajoutait avec regret : “Je ne m’étonne plus de la sympathie

que nous avions l’un pour l’autre. Que ne l’ai-je mieux connu ! Je l’aurais adoré !” (Lettre à sa nièce

Caroline, 16 avril 1879).

Cet envoi admiratif est, semble-t il, le seul connu à l’adresse de Berlioz, son aîné de dix-huit ans.

Le compositeur lui répondit avec transport : “Votre livre m’a rempli d’admiration, d’étonnement,

de terreur même… J’en suis effrayé, j’en ai rêvé ces dernières nuits. Quel style ! Quelle science

archéologique ! Quelle imagination ! Oh ! votre Salammbô mystérieuse, et son secret amour

involontaire et si plein d’horreur pour l’ennemi qui l’a violée, est une invention de la plus haute

poésie, tout en restant dans la vérité la plus vraie” (Lettre adressée à Gustave Flaubert, 4 décembre

1862).

Quelques jours plus tard, dans le

Journal des débats

du 23 décembre, Berlioz publia un compte-rendu

élogieux, concluant : “Ce style calme dans sa force immense est si coloré qu’il donne au lecteur des

éblouissements.”

Enfin, en novembre 1863, Berlioz donnait la première des

Troyens

sous le titre des

Troyens à Carthage

.

Très bel exemplaire relié pour la duchesse de Camastra en maroquin décoré par Lortic fils.

Née Rose-Blanche-Mathilde Ney d’Elchingen (1871-1939), l’arrière-petite-fille du général Souham et

du maréchal Ney épousa en 1905 Ottavio, duc de Camastra. Elle réunit une bibliothèque formée avec

goût dans son hôtel particulier parisien, où elle recevait les personnalités politiques et intellectuelles

du temps. Elle fut la belle-sœur de Raymond Roussel. L’exemplaire porte ses armes dorées sur les

plats et son chiffre au dos.

L’exemplaire appartint ensuite à

Louis Cartier

(cat. Monaco, 1979, nº 1262) puis à

Jaime Ortiz-Patiño

(cat. 1998, nº 102).

Les couvertures et le dos ont été conservés ; ils ont été doublés et un petit manque dans la marge de

la première couverture a été comblé.

30 000 / 40 000 €