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les collections aristophil

littérature

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.A.S. « Voltaire », Paris 18 août 1746,

[au R.P. François

JACQUIER

] ; 2 pages

in-4 (taches et rousseurs) ; en italien

avec post-scriptum en français.

6 000 / 8 000 €

Belle lettre en italien, en son nom et celui

de la marquise DU CHÂTELET, au mathé-

maticien et physicien François JACQUIER

(1711-1788, minime à Rome et commentateur

de Newton).

« Il piccolo museo, porge ad Archimede le

piu vive grazie. Il pastore e la nimpha sono

molto obligati alla cura che havete presa cosi

benignamente d’accopiar Li. Ne ringraziero

il signor custode quanto

prima.In

tanto moi

caro padre, non tralasei la vostra somma

bonta verso di me, di favorir mi con alcune

informazioni in torno alle regole a cui sono

sottoposti in Roma tutti i virtuosi che exer-

citano la loro arte sulo teatro, siano impre-

sarii, ô comedianti ô cantori. Roma questo

venerando santuario della relligione, e encora

l’azilo di tutte le buone arti ; e credo che sia

per riunire cio che vien dovuto alla relligione

colla protezzione che si dee compartire alla

virtu. […] Urania vi ha scritto. Ma veramente

Urania devrebbe venire in Arcadia »…

[

Traduction

 :] « Le petit Musée adresse à

Archimède ses plus vifs remerciements. Le

pasteur et la nymphe vous sont très obligés

de la peine que vous avez prise avec tant de

bienveillance de les accueillir. Ils en remer-

cieront le sieur Custode incessamment.

Cependant, mon Père, ne relâchez pas votre

extrême bonté envers moi, et favorisez-moi

de quelques renseignements sur les règles

auxquelles sont soumis à Rome tous les

artistes pour exercer leur art sur le théâtre,

qu’ils soient entrepreneurs de spectacles,

comédiens ou chanteurs. Rome, ce vénérable

sanctuaire de la religion, est aussi l’asile de

tous les beaux-arts, et je crois que c’est parce

qu’elle réunit ce qui est dû à la religion avec

la protection qu’on doit accorder au mérite.

[…] Uranie [Émilie du CHÂTELET] vous a écrit.

Mais vraiment Uranie devrait bien venir en

Arcadie »…

Il ajoute en français qu’il joint à son envoi

ses lettres de remerciements au Custode

de l’Academia degli Arcadi et au R.P. BOS-

COVICH…

Succession M.R.B. (Mayenne 2 octobre 2005,

n° 39).

Correspondance

(Pléiade), t. II, p. 1128.

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VOLTAIRE (1694-1778).

L.A.S. « V », [Sceaux] « ce samedy »

[novembre-décembre 1747], à

François-Augustin Paradis de

MONCRIF, « l’un des quarante de

l’academie lecteur de la reine etc.

à Versailles » ; 1 page in-8, adresse

(rousseurs ; portrait gravé joint).

2 000 / 3 000 €

Jolie lettre lors de son séjour à Sceaux

chez la duchesse du Maine

.

[Après un incident au jeu de la Reine à

Fontainebleau, Voltaire et Mme du Châtelet

s’enfuirent précipitamment de la Cour pour

se cacher à Sceaux, chez la duchesse du

MAINE ; lors de ce séjour, les deux amants

jouèrent dans plusieurs représentations

théâtrales, dont la comédie-ballet

Zélindor

de MONCRIF, dont il est ici question.]

« Mon aimable Silphe, vous auriez été

content. Madame du Chastelet a chanté

Zirphé avec justesse, l’a joué avec noblesse

et avec grace. Quatre mille diamants fai-

soient son moindre ornement. Allez allez,

laissons dire, les beaux arts sont encor

honorez. On dansoit dans le Siecle de

Louis 14. On chante dans celuy de Louis 15.

Et moy je chante vos louanges avec ma voix

aussi enrouée que celle de M. de Richelieu,

mais c’est de bon cœur ».

Correspondance

(Pléiade), t. II, p. 1193.