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ACADÉMIE FRANÇAISE
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VALÉRY Paul
(1871-1945) [AF 1925, 38
e
f].
L.A.S. « Paul Valéry », Vendredi [1931], à Léon
BÉRARD
;
7 pages in8.
600 / 800 €
Polémique sur l’Histoire après
Regards sur le monde actuel
.
Il n’a voulu que rappeler (en langue vulgaire) : « En histoire, il y a
à boire et à manger. Et encore : le passé – pour autant qu’on le
connaisse – n’est utilisable que dans la mesure où l’on suppose qu’il
ressemble au présent. Or notre présent (1890-1931) tourne vite et
fort »… L’historien doit connaître le présent et en tirer un questionnaire…
« D’ailleurs – songez à “photographier” ce qui se passe dans la tête
des gens qui lisent l’histoire. C’est le cinéma, c’est l’opéra. […] Nous
avons vu les États-majors s’échauffer sur Napoléon, et tomber enfin
dans des trous – Dieu sait s’ils connaissaient leur Histoire ! Austerlitz
heure par heure, et Clausewitz, page par page ! ». Il faut faire attention
à la Marine, et se méfier des « 23 500 tonnes, pièges à milliards, à
torpilles et à bombes tombées du ciel ! [...] Il ne nous faut que des
insectes vifs et très venimeux et une forte flotte de paquebots à très
grande vitesse. [...] En 99, j’étais rond-de-cuir à la Guerre, matériel
de l’artillerie. Surgit l’affaire de Fachoda (une véritable opérette dans
les bureaux compétents). Je fis alors cette réflexion : si nous sommes
coupés de l’Algérie et l’Algérie menacée, que se passerait-il […] du
côté du
matériel
? Ils n’auraient pas de quoi faire une gargousse, un
obus, une pièce de fusil. La situation, je crains bien, est la même »…
Puis il évoque la rumeur d’une promotion au grade de Commandeur
de la Légion d’Honneur, mais on préfère le vieux Francis PLANTÉ,
« 93 ans »...
On joint
la minute autographe de cette lettre (2 p. in-4) avec d’in-
téressantes variantes ; plus la minute autographe d’une autre lettre
(1 p. ¼ in-8) à Léon Bérard en novembre 1925, après son élection à
l’Académie Française contre lui : « Mon premier mouvement fut de
vous écrire. Mais comment expliquer l’ennui de vaincre ? […] Je vous
assure toutefois du malaise intérieur qui m’a éprouvé quand je me
suis trouvé agir contre mes sympathies, traverser les désirs de de
Flers et les vôtres, et ressentir une épine très intime dans cette région
de la conscience où la politique des résultats n’est pas prisée »…
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VALÉRY Paul
(1871-1945) [AF 1925, 38
e
f].
2 POÈMES autographes signés « Paul Valéry » ; sur 1 page
in-8 chaque, la première à en-tête
Académie Française
.
800 / 1 000 €
Trois vers de la dernière strophe du
Cimetière marin
:
« Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre
La vague en poudre ose jaillir des rocs. »
Quatrain du
Cantique des colonnes
(dans
Charmes
) :
« Filles des nombres d’or,
Fortes des lois du ciel
Sur vous tombe et s’endort
Un dieu couleur de miel. »