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ACADÉMIE FRANÇAISE

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[VALÉRY Paul]. ROLAND-MANUEL

(1891-1966) compositeur et

musicologue.

MANUSCRIT autographe,

Valéry

, 6

juillet 1927 ; 6 pages in12 au crayon.

400 / 500 €

Intéressantes notes sur la musique et la

poésie, prises par Roland-Manuel lors d’un

entretien avec le poète.

« Je n’entends pas grand chose à la musique.

[...] Toute musique me semble être soit faite

pour la bouche, soit pour la jambe ». Valéry

devine en WAGNER « un esprit de combi-

naison qui me paraît plus puissant que chez

tous les autres » ; chez DEBUSSY, le souffle

est plus court, « il n’entame pas l’écorce ». Il

distingue deux espèces de musique : « celle

qui partant d’un thème donné lui fait subir

mainte transformation [...] celle qui s’accorde

aux mouvements de l’âme et du corps de

son créateur »... Son prétendu archaïsme

ne tient nullement à une érudition livresque

qu’il ne possède pas, mais à l’étude même

du langage « et donc le souci de remonter le

sens ses mots. La poésie est un jeu de pri-

mitifs ou de raffinés »... Il est encore question

de son discours de réception à l’Académie

Française, « une critique d’Anatole », de

L’Âme et la Danse

et d’

Eupalinos

, du

Sylphe

fait pour être mis en musique, de BACH que

Valéry trouve vite assommant… Etc.

On joint

une carte de visite de Valéry avec 4

mots autographes [3 juin 1927] et enveloppe,

plus la copie dactyl. d’une lettre de lui à

Roland-Manuel (1927).

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[VALÉRY Paul]. ROUVEYRE André

(1879-1962) écrivain et dessinateur.

MANUSCRIT autographe signé

« André Rouveyre »,

Discours

d’expulsion de M. Paul Valéry à

l’Académie Française

, [1927] ; 13

pages in-4 avec nombreuses ratures,

corrections et additions.

500 / 700 €

Violent article contre Paul Valéry

, publié

dans

Le Crapouillot

de novembre 1927 (pho-

tocopie jointe).

Rouveyre se moque de l’académicien qui a

commandé son costume à Lanvin, au lieu

d’avoir fait retoucher celui d’un défunt col-

lègue. « Lors de sa réception officielle, nous

avons vu ce petit vieillard ligneux […] pétil-

lant de la jubilation d’être caressé, redressé

à force dans un uniforme coupé comme

pour un tardif gigolo »… Il raille le vaniteux

reprenant du lustre dans cet « asile crépus-

culaire à la décrépitude des favoris. Là les

malheureux gratte-papier usés au labeur de

plaire achèvent de se réunir dans une sénile,

inoffensive, misérable et moliéresque flatterie

mutuelle »… Quant à sa production littéraire,

l’inspiration est absente de ces « composi-

tions pénibles, désséchées, techniques »,

sans substance ni cœur, « affectant un lyrisme

excité » : cela donne « un grand vomissement

excentrique de toutes les figures de la rhéto-

rique poétique qu’il fait suer, sous son forçage

de brute intelligente et insensible »… Etc.

On joint

3 L.A.S. à Jean GALTIER-BOISSIÈRE,

rédacteur du

Crapouillot

, à propos du second

article de Rouveyre sur Valéry dans cette

revue (numéro de janvier 1928). – André

ROUVEYRE, proposant des « Répugnantes

nouvelles littéraires ». – François MAURIAC

(19 janvier 1928) : «

V

OUS

VOUS

TROMPEZ

»,

Valéry est « un des écrivains qui honorent

le plus sûrement notre époque »… – Jacques

BOULENGER (3 février 1928) : cette campagne

contre Valéry est « injuste »...

VALÉRY Paul

: voir n° 879.