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246

les collections aristophil

540

VERLAINE Paul (1844-1896).

RECUEIL de deux MANUSCRITS

autographes avec dessins, de 4 L.A.S.

dont 3 avec dessins, et de 5 DESSINS

originaux à la plume, la plupart

adressés à Ernest DELAHAYE, [1873-

1885 et s.d.] ; 15 pages sur 10 feuillets

la plupart in-8 ou in-12 (quelques

mouillures et réparations), intercalés

entre des feuillets blancs de papier

vélin d’Arches, le tout dans un album

relié demi-veau vert à coins, dos à

nerfs orné titré

Paul Verlaine. Dessins

originaux

(

Lanoë

).

30 000 / 40 000 €

Important ensemble de dessins originaux

de Verlaine, avec des lettres et manuscrits

illustrés de dessins

.

Ernest DELAHAYE (1853-1930), à qui les

lettres sont adressées, était le condisciple de

Rimbaud au collège de Charleville. Verlaine le

rencontra en novembre 1871 lors de la visite

qu’il rendit à Rimbaud.

1. DEUX DESSINS à l’encre brune au recto

et verso d’un feuillet oblong in-8 (13,2 x 20,5

cm, fentes réparées), intitulé

Bis repetita

placent

, [1873]. – Recto : à gauche, buste

de

L

azare

H

oche

au grand nez disant dans

une bulle « De moins en moins question

de moi ! Oùsqu’est mon sabre, de plus en

plus !!! » ; au pied du buste, panier rempli de

bouteilles de

Champagne frappé

. Au centre

du dessin, GAMBETTA debout sur une chaise

fait un « Discours » (marqué sur une bulle

s’échappant de son derrière), tenant un coq

dans sa main gauche (qui crie dans une bulle

« Nommez Coquelin ! ») ; sous le fauteuil

un personnage écrasé (bulle « nommez

p’ti’Jeanne, na ! ») et un encrier (avec étiquette

« il a rendu l’encrier » et bulle « nommez

Laboulaye ! »). À droite, des gens attablés,

avec légende « Centre gauche. Discours » ;

sur la table, une bouteille a les traits de

Thiers et est marquée « liqueur au patria ».

– Verso : caricature de THIERS appuyé sur

des béquilles, devant sa maison (panneau

Place George

), tenant un gros sac (marqué

1.000.000, une chaumière et un cœur

). À ses

pieds, MAC-MAHON, coiffé d’un bicorne,

montre sa tête ; commentaire : « Pour moi

je commence à envisager [flèche vers la tête]

celle-ci, de branche sans trop d’horreur,

à défaut de celle-là », une grande flèche

pointant un drapeau fleurdelysé et marqué

H V (aux coins :

Alsace

,

Lorraine

,

Algérie

,

La

Logique

). En haut, entourant Thiers, paroles

de chansons : « Chœur radical. Dansons la

rédingotte / Vive le son, vive le son, / Dansons

la rédingotte / Vive le son du picton », et

« Chœur centre gauche. Viv’l’libérateur (bis) /

C’esst le cri de la France / Il fut son sauveur

Il est son espérance !!! »… Dans le bas de

la page, ces deux notes : « Pardon de la

confusion des présents Jeanboudommer,

mais, vrai, la situation y prête – et même y

donne ! » ; et « Serait-ce là – grands Dieux – la

branche de ton scepticisme, à toi aussi ?? ».

2. L.A.S. « P.V. », [Londres] 24 mars 1876,

à Ernest Delahaye (1 p. in-8 très remplie

d’une écriture serrée). Il se réjouit de la

défaite électorale de Karchompe [Théodore

Karcher] : « pour mon malheur, j’ai jadis

vécu dans ce milieu-là, et j’en puis dire

des nouvelles. Que dis-je, n’ai-je pas en

compagnie de 3 ou 400 jeunes imbéciles,

assisté à un banquet (civisme et veau froid)

donné – il y a quelques 7 ou 8 ans de

cela, du temps où Badingue épanouissait

sa moustache é-nor-me – donné, dis-je

en l’honneur du “Cyclope” [Gambetta] qui

n’était alors qu’un sous Jules Favre – n’ai-je

pas entendu, flanqué à droite par Naquet,

à gauche par Longuet, le grand homme

dégobiller ses filandreuses platitudes. (Car

il est bête, et, au fond, plus bourgeois que