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247

Littérature

Thiers, l’ami à Karchomphe) n’ai-je pas, ô

éternelle rigolade quand j’y pense, collaboré

au

Rappel

(peu et peu payé, je dois le dire)

n’ai-je pas, enfin, ô comble du gâtisme ! voté,

oui, voté dans mon temps pour la vieille

bourrique de Garibaldoche ! Tout ça pour

te dire que quel que soit ton dégoût des

hommes et des choses, le mien se renforce

encore de toute l’expérience acquise... à

mes dépens »... Sa mère et venue le voir Il

va bientôt partir pour Boston (Lincolnshire)

« où vais essayer un trimestre, après quoi,

soit que réintègre cette noble ville ou me

rabatte en des Dublin, Edinbourgh ou tout

bêtement London – me paierai, de juillet à

octaubre, congés frrançais bien achetés - au

fond »... (

Correspondance générale

, 76-7).

3. Lettre autographe (fragment), [Boston

(Lincolnshire) 11 avril 1876], à Ernest Delahaye,

avec DESSIN original à l’encre brune au verso

(1 feuillet in-8 recto-verso à l’encre brune, 13,2

x 20,5 cm). Il décrit Boston : « une espèce

de Rethel. – Sauf l’église “paroissial” qui

est splendide (vieux reste de ce “barbare”

moyen-âge) la ville n’a rien de remarquable.

Mal pavée, bâtie de briques, mais avec de

magnifiques campagnes, un peu trop

jolies

peut-être. Ma grande distraction, en dehors

de mes leçons, des promenades dans les

campagnes avoisinantes, ou jusqu’à la station

ousquygnia un bouquinisse et un chand

d’journals. Inutile d’ajouter qu’“en ville”,

toujours le même soldier (le SEUL garnisaire

d’ici !!!), toujours le même policeman, le

même tablier, la même demoiselle de

magasomphe et son p’tit sac ousquygnia

son p’tit diner, toujours le même clergyman,

le même caniche, les mêmes lévriers, les

mêmes chats noirs gros comme des rats,

les mêmes “pauper school boy and girl”

– tout ce monde s’esclaffant de rire à la

vue de mon imperturbable pétase », dont

il a fait au dos « illustrécheune ». Quant à

Germain NOUVEAU, « il espère entrer bientôt

en qualité de reporter, échotier, etc. ès la

cuisine d’un journal PAYANT en train de se

former. Naturellement ses projets anglais sont

à l’eau »… Au dos, le dessin intitulé

L’homme

au Chapeau

 : Verlaine se représente coiffé

d’un énorme chapeau melon, avec un

parapluie sous le bras, lisant

The Standard

devant une série de personnages, décrits

dans sa lettre, souriant et lui tirant la langue

(

Correspondance générale

, 76-8).

4. Manuscrit autographe, recopiant pour

Ernest Delahaye le poème d’Edgar Allan POE,

Hymn

, [Boston 23 mai 1876] (1 feuillet in-8 à

l’encre brune recto verso, 13,2 x 20,5 cm),

avec cette note : « Si tu veux, la prochaine fois

je t’enverrai

Le Corbeau

– merveille d’art et

d’anglais ». En dessous du poème, DESSIN de

Verlaine dans lequel il se représente portant

sur son dos son parapluie et sa valise à

l’adresse « M

r

Verlhuppe. Londomphe », à

gauche une esquisse de Londres (

Londe

) et

à droite de Boston (

Bostel

). Au verso, autre

DESSIN à pleine page, légendé : « Mercredi

16 mai. Regain de la Foire. Gaités champêtres.

Pas soiffards les ruraux d’ici, non ! » ; Verlaine

s’est représenté debout à gauche, coiffé de

son grand chapeau, avec son parapluie et un

album

dans les mains, entouré de plusieurs

Anglais se promenant en famille, et au fond

l’usine

leo

(

Correspondance générale

, partie

du 76-10).

5. L.A.S. « P.V. », Jeudi 9 [janvier 1879], à Ernest

Delahaye (1 feuillet in-8 à l’encre brune recto

verso, 13,2 x 20,5 cm), lettre remplie de jeux

de mots : « Reçu ton mot du 5

très-en retard

.

O les postes frrançaises en Jannemard !

T’envoie

illiquiùs quàm possibiliùs

livre

demandé tout battant neuf. Mais on ne

fait pas d’omelettes sans NŒUFs ! (horror,

horror, horror ! comme dirait Chespire).

Nulle nouve de Nouve [Germain NOUVEAU].

Que devient cette vache ? Moi renonce à

l’y récrire parce que blessant et bête à la

fin des fins »... Au verso, DESSIN à pleine

page représentant Verlaine étendu dans un

fauteuil, les pieds (pantoufles légendées « mes

chaussards ! ») sur sa table de travail entouré

de livres d’allemand, en train de fumer la pipe.

Légende en haut à droite : « Ça c’est moi

.../...