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Littérature
« pour la fin », une référence à chercher et à
ajouter, une citation à compléter, des mots
ou des phrases ajoutés, des remarques (« mal
écrit en Français », « Déguiser cela »), etc.
Le manuscrit a été lu, commenté et annoté
par des Italiens, rectifiant des erreurs,
nuançant, ou applaudissant : « bravo » ; on
peut lire à la fin au crayon : « tout ceci est fort
juste. Brochure à imprimer sans délai ». Mais
les annotations les plus importantes sont
celles de
Silvio PELLICO
(alors rédacteur
du périodique milanais
Il Conciliatore
) qui a
ajouté, principalement en français, de
longs
commentaires autographes
: une page sur
Alfieri (f. 9 v°), une demi-page sur l’apport du
Milanais à la langue italienne (f. 21 v°), une
défense de Mme de Staël et Chateaubriand
malmenés par Stendhal (f. 35 v°), une
remarque sur l’abus des superlatifs (f. 51 v°),
etc. On retiendra notamment ses remarques
sur
l’idée d’une langue européenne
. « L’Italie
est à l’Europe ce que Milan par exemple était
au reste de l’Italie. [...] l’Italie doit aujourd’hui
modifier sa langue sur celles des pays de
l’Europe qui ont plus de liberté et d’idées
qu’elle. – De là toutes les langues doivent
franciser et angliser » (f. 16 v°). Il développe
ce thème dans la longue conclusion où il
résume les idées que lui a inspirées la lecture
du manuscrit : « Il y a toutes les vérités que
l’on pourrait imprimer en Italie sur ce sujet.
[...] une langue européenne (la langue du
peuple le plus éclairé du Continent) exercera
une attraction invincible sur tous les esprits ;
elle donnera ses mots et ses tournures à tous
les autres idiomes qui ne garderont que leurs
désinences particulières. [...] On pourra alors
inventer une écriture commune à toutes les
langues de l’Europe. Les trois signes qu’un
français lira :
Guerre aux préjugés !
seront
lus par un italien :
Guerra ai pregiudizi !
Nous
sommes déjà aux trois quarts du chemin ;
il est presque déjà ridicule de croire que
le
parler
d’au-deçà des Alpes est une langue
différente du
parler
qui est au-delà ». Stendhal
ajoute : « Approuvé 10 Septembre 1818 »
et note en haut de la page : « to take for
Florence ».
Anciennes collections Édouard CHAMPION ;
puis Daniel SICKLES (II, 510).