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les collections aristophil

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GONCOURT Edmond de (1822-

1896).

L.A.S. « Edmond de Goncourt »,

Dimanche 9 mai [1880, à son ami

Claudius

POPELIN

] ; demi-page in-8.

500 / 700 €

Organisation de son départ pour les

funérailles de Flaubert.

« Voulez-vous partir demain lundi par le

rapide

de 1 heure qui nous jettera à Rouen

à 3 heures 25. Nous aurons le temps de faire

une visite à Mme Comanville, de nous offrir

pour je ne sais quoi. Je trouve que dans

les rapports d’amitié qui nous unissaient

à FLAUBERT, notre apparition juste pour

l’enterrement, c’est un peu bref. Pensez-vous

de même et ce départ vous convient-il ? »…

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GUITRY Sacha (1885-1957).

MANUSCRIT

autographe signé, [

Ma

défense

], Drancy 13 octobre 1944

;

[1]-29 pages in-8 au crayon.

10 000 / 15 000 €

Précieux document : justificatif de sa

conduite pendant l’Occupation et réponse

aux accusations de collaboration, rédigé

au camp d’internement de Drancy, et remis

au commissaire Duez

.

Dans

Soixante jours de prison

, Guitry note, le

8 octobre 1944 (au lendemain de la rencontre

d’un homme qui, montrant la copie d’une

lettre de Guitry à Albert Willemetz, s’écriait :

« Avec ça, on vous tient ! ») : « j’ai passé ma

journée entière à prendre, à cet égard, des

notes. Il n’est peut-être pas mauvais que je

réponde moi-même à ma lettre ! » Le lundi 9

octobre, Guitry est appelé par le commissaire

DUEZ

 : « J’étais allé, par écrit, au-devant de

toutes les questions qui pouvaient m’être

posées et je lui confie les notes manuscrites

que j’ai prises hier. Je rectifie là toutes les

erreurs volontairement commises par les

journaux depuis six semaines – et M. Duez

en paraît fort impressionné ». Le 12, il est à

nouveau appelé par le commissaire Duez,

qui lui annonce qu’il va être inculpé, et qui

a lu ses notes dont il a fait faire une copie

dactylographiée qu’il remet à Guitry : « Vous

avez là des arguments qui sont irréfutables

[…] Vos notes elles-mêmes, je les garde… et

ce n’est pas seulement pour le plaisir d’avoir

un autographe de vous, mais je tiens à les

conserver parce qu’elles apportent certains

éclaircissements nécessaires »…

Le manuscrit est rédigé d’une traite, au

crayon, avec quelques rares ratures et

corrections, paginé de 1 à 29, et signé en fin. Il

est précédé d’un feuillet avec les initiales S.G.,

sur lequel Guitry a inscrit ensuite à l’encre

bleue cette dédicace au commissaire

DUEZ

 :

« à Monsieur Duez Triste et cordial souvenir

Sacha Guitry Drancy 13.10.44 ».

Arrêté chez lui le 23 août au matin par « six

hommes armés jusqu’aux dents », mais

dépourvus de mandat d’amener, Guitry

promet de raconter plus tard en détail cette

arrestation arbitraire, son séjour au dépôt

et au Vel’ d’Hiv’, et son arrivée à Drancy où

il est interné depuis six semaines. « Quand

je demande ce dont je suis accusé, on me