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158

les collections aristophil

458

HUGO Victor (1802-1885).

L.A.S. « Victor », Lundi 1

er

octobre

[1821], à Alexandre GUIRAUD ; 1 page

in-4, adresse.

1 000 / 1 500 €

Belle lettre évocatrice des tout jeunes

romantiques

.

[Alexandre GUIRAUD (1788-1847) vient d’écrire

une tragédie en 5 actes,

Les Macchabées, ou

le Martyre

, qui sera créée à Paris le 14 juin

1822 à l’Odéon, et en a remis le manuscrit à

Victor Hugo et à son ami Gaspard de PONS

(1798-1861) afin qu’ils en fassent une relecture.

Tous allaient fonder en 1823, avec Émile

Deschamps et Vigny, la revue des jeunes

romantiques,

La Muse française

.]

« Émile [DESCHAMPS] m’écrivait hier, mon

cher Guiraud, que votre tragédie

ne ferait

jamais le supplice que des envieux

. Je me

range non parmi les envieux ; mais parmi les

jaloux d’un si beau talent. Je ne saurais vous

dire combien de plaisir m’a fait éprouver

votre

Martyre

. Je vous renvoie à regret ce

bel ouvrage. Je voudrais le garder pour le

relire, j’y découvrirais sans doute encore de

nouvelles beautés ; cependant je ne crois

pas en vérité que ce soit possible. Adieu,

Gaspard de Pons qui vous a lu et admiré avec

moi, désire vous en dire qques mots et je

le garde pour la bonne bouche, il achèvera

ce billet. Bon voyage, ennuyez vous bien là

bas pour revenir bien vite et n’oubliez pas

votre ami de la rue Mézières, n° 10 »… [où

habitait alors Hugo].

Gaspard de

PONS

ajoute quelques lignes

à la suite de la lettre de Victor Hugo (et

rédige l’adresse) : «

Ma mère, vous pleurez

!

Parbleu, je le crois bien. Moi, l’admirateur

né et le chantre obligé de tous les crimes, si

le respect humain ne m’avait retenu, j’aurais

pleuré comme un honnête homme ou

comme un faiseur de romances. Mais il n’y a

point de considération sur la terre qui puisse

m’empêcher d’admirer vos spartiates Juifs, et

de témoigner hautement mon respect pour

eux et mon amitié pour l’auteur. […] Victor et

moi, nous avons marqué nos corrections

très peu nombreuses avec des chevrons ».

459

HUGO Victor (1802-1885).

L.A.S. « Victor H », 19 novembre 1825,

à Urbain CANEL ; 2 pages et demie

in-8, adresse avec cachet de cire

rouge à ses armes.

1 500 / 2 000 €

Lettre à son éditeur au sujet de la

publication de

Bug-Jargal

.

Alphonse RABBE lui a « expliqué le fait

relatif à M

r

Ponthieu […] C’est une erreur de

nom, et personne n’a tort que ma mauvaise

mémoire. Il me semble que la

faveur

que me

demande Monsieur Canel est toute accordée

dans nos conventions. Mon nom pour un

roman est

l’Auteur de Han d’Islande

comme

(sans comparaison) celui de Walter Scott

est

l’Auteur de Wawerley

. Monsieur Canel

n’a donc rien à désirer de ce côté ; je me

suis engagé verbalement, et un engagement

verbal est sacré pour moi, à mettre sur le titre,

Bug-Jargal par l’auteur de Han d’Islande

, ce

qui certainement pour la vente d’un

roman

vaut beaucoup mieux que le nom de

Victor

Hugo

, puisque

Han d’Islande

n’en a pas été

signé et que beaucoup de lecteurs de romans

connaissent ce livre sans en connaître

l’auteur. Au reste, je combats ici des moulins,

et dans son propre intérêt ce n’est pas là

ce que peut vouloir Monsieur U. Canel. Je

pense que l’ouvrage bon ou mauvais, aura

plus de succès encore que

Han d’Islande

,

mais Monsieur U. Canel pensera comme

moi que ce serait une grande folie que de

renoncer au succès de

Han d’Islande

pour

accroître celui-ci »…

460

HUGO Victor (1802-1885).

Manuscrit autographe signé

« Victor H. » ; demi-page oblong in-4

(petites fentes aux plis).

1 000 / 1 500 €

Page d’album

.

Strophe extraite de

La Prière pour tous

(

Les

Feuilles d’automne

, XXXVII).

« L’âme en vivant s’altère, et, bien qu’en

toute chose

La fin soit transparente et laisse voir la

cause,

On vieillit, sous le vice et l’erreur

abattu ;

À force de marcher, l’homme erre,

l’esprit doute.

Tous laissent quelque chose aux

buissons de la route,

Les troupeaux leur toison, et l’homme

sa vertu »…

461

HUGO Victor (1802-1885).

Manuscrit autographe signé

« Victor Hugo » ; demi-page in-4, avec

le nom

Victor Hugo

inscrit en tête en

lettres gothiques dorées.

1 000 / 1 500 €

Belle page d’album

.

Strophe finale de la pièce XIV « Ô mes

lettres d

’amour !

 »… du recueil

Les Feuilles

d’automne

(1831), où elle est datée de mai

1830.

« Oublions ! oublions ! quand la

jeunesse est morte,

Laissons-nous emporter par le vent

qui l’emporte

À l’horizon obscur !

Rien ne reste de nous, notre œuvre

est un problème.

L’homme, fantôme errant, passe, sans

laisser même

Son ombre sur le mur. »

462

HUGO Victor (1802-1885).

L.A.S. « Victor Hugo », [vers 1840 ?],

à Louis DESNOYERS ; 1 page in-8 au

chiffre AH couronné, adresse.

1 000 / 1 500 €

Recommandation en faveur de Petrus Borel

.

[Louis DESNOYERS (1802-1868) dirigeait le

journal

Le Siècle

. Victor Hugo lui recommande

Petrus BOREL, le « Lycanthrope » du

mouvement romantique.]

« Vous ne connaissez sans doute encore

M. Petrus Borel que comme un écrivain

d’imagination et de fantaisie. Vous

l’apprécierez prochainement comme un

homme de science et d’études positives,

si vous ferez lecture d’un article spécial

qu’il vous apporte et qui me paraît très

intéressant et très curieux. Je crois que cet

article conviendrait parfaitement au

Siècle

,

et je serais charmé que vous eussiez à me

remercier un jour de vous avoir fait faire la

connaissance de M. Borel. Je suis sûr qu’il

me remerciera toujours de lui avoir procuré

la vôtre »…