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les collections aristophil
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HUGO Victor (1802-1885).
L.A.S. « Victor », Lundi 1
er
octobre
[1821], à Alexandre GUIRAUD ; 1 page
in-4, adresse.
1 000 / 1 500 €
Belle lettre évocatrice des tout jeunes
romantiques
.
[Alexandre GUIRAUD (1788-1847) vient d’écrire
une tragédie en 5 actes,
Les Macchabées, ou
le Martyre
, qui sera créée à Paris le 14 juin
1822 à l’Odéon, et en a remis le manuscrit à
Victor Hugo et à son ami Gaspard de PONS
(1798-1861) afin qu’ils en fassent une relecture.
Tous allaient fonder en 1823, avec Émile
Deschamps et Vigny, la revue des jeunes
romantiques,
La Muse française
.]
« Émile [DESCHAMPS] m’écrivait hier, mon
cher Guiraud, que votre tragédie
ne ferait
jamais le supplice que des envieux
. Je me
range non parmi les envieux ; mais parmi les
jaloux d’un si beau talent. Je ne saurais vous
dire combien de plaisir m’a fait éprouver
votre
Martyre
. Je vous renvoie à regret ce
bel ouvrage. Je voudrais le garder pour le
relire, j’y découvrirais sans doute encore de
nouvelles beautés ; cependant je ne crois
pas en vérité que ce soit possible. Adieu,
Gaspard de Pons qui vous a lu et admiré avec
moi, désire vous en dire qques mots et je
le garde pour la bonne bouche, il achèvera
ce billet. Bon voyage, ennuyez vous bien là
bas pour revenir bien vite et n’oubliez pas
votre ami de la rue Mézières, n° 10 »… [où
habitait alors Hugo].
Gaspard de
PONS
ajoute quelques lignes
à la suite de la lettre de Victor Hugo (et
rédige l’adresse) : «
Ma mère, vous pleurez
!
Parbleu, je le crois bien. Moi, l’admirateur
né et le chantre obligé de tous les crimes, si
le respect humain ne m’avait retenu, j’aurais
pleuré comme un honnête homme ou
comme un faiseur de romances. Mais il n’y a
point de considération sur la terre qui puisse
m’empêcher d’admirer vos spartiates Juifs, et
de témoigner hautement mon respect pour
eux et mon amitié pour l’auteur. […] Victor et
moi, nous avons marqué nos corrections
très peu nombreuses avec des chevrons ».
459
HUGO Victor (1802-1885).
L.A.S. « Victor H », 19 novembre 1825,
à Urbain CANEL ; 2 pages et demie
in-8, adresse avec cachet de cire
rouge à ses armes.
1 500 / 2 000 €
Lettre à son éditeur au sujet de la
publication de
Bug-Jargal
.
Alphonse RABBE lui a « expliqué le fait
relatif à M
r
Ponthieu […] C’est une erreur de
nom, et personne n’a tort que ma mauvaise
mémoire. Il me semble que la
faveur
que me
demande Monsieur Canel est toute accordée
dans nos conventions. Mon nom pour un
roman est
l’Auteur de Han d’Islande
comme
(sans comparaison) celui de Walter Scott
est
l’Auteur de Wawerley
. Monsieur Canel
n’a donc rien à désirer de ce côté ; je me
suis engagé verbalement, et un engagement
verbal est sacré pour moi, à mettre sur le titre,
Bug-Jargal par l’auteur de Han d’Islande
, ce
qui certainement pour la vente d’un
roman
vaut beaucoup mieux que le nom de
Victor
Hugo
, puisque
Han d’Islande
n’en a pas été
signé et que beaucoup de lecteurs de romans
connaissent ce livre sans en connaître
l’auteur. Au reste, je combats ici des moulins,
et dans son propre intérêt ce n’est pas là
ce que peut vouloir Monsieur U. Canel. Je
pense que l’ouvrage bon ou mauvais, aura
plus de succès encore que
Han d’Islande
,
mais Monsieur U. Canel pensera comme
moi que ce serait une grande folie que de
renoncer au succès de
Han d’Islande
pour
accroître celui-ci »…
460
HUGO Victor (1802-1885).
Manuscrit autographe signé
« Victor H. » ; demi-page oblong in-4
(petites fentes aux plis).
1 000 / 1 500 €
Page d’album
.
Strophe extraite de
La Prière pour tous
(
Les
Feuilles d’automne
, XXXVII).
« L’âme en vivant s’altère, et, bien qu’en
toute chose
La fin soit transparente et laisse voir la
cause,
On vieillit, sous le vice et l’erreur
abattu ;
À force de marcher, l’homme erre,
l’esprit doute.
Tous laissent quelque chose aux
buissons de la route,
Les troupeaux leur toison, et l’homme
sa vertu »…
461
HUGO Victor (1802-1885).
Manuscrit autographe signé
« Victor Hugo » ; demi-page in-4, avec
le nom
Victor Hugo
inscrit en tête en
lettres gothiques dorées.
1 000 / 1 500 €
Belle page d’album
.
Strophe finale de la pièce XIV « Ô mes
lettres d
’amour !
»… du recueil
Les Feuilles
d’automne
(1831), où elle est datée de mai
1830.
« Oublions ! oublions ! quand la
jeunesse est morte,
Laissons-nous emporter par le vent
qui l’emporte
À l’horizon obscur !
Rien ne reste de nous, notre œuvre
est un problème.
L’homme, fantôme errant, passe, sans
laisser même
Son ombre sur le mur. »
462
HUGO Victor (1802-1885).
L.A.S. « Victor Hugo », [vers 1840 ?],
à Louis DESNOYERS ; 1 page in-8 au
chiffre AH couronné, adresse.
1 000 / 1 500 €
Recommandation en faveur de Petrus Borel
.
[Louis DESNOYERS (1802-1868) dirigeait le
journal
Le Siècle
. Victor Hugo lui recommande
Petrus BOREL, le « Lycanthrope » du
mouvement romantique.]
« Vous ne connaissez sans doute encore
M. Petrus Borel que comme un écrivain
d’imagination et de fantaisie. Vous
l’apprécierez prochainement comme un
homme de science et d’études positives,
si vous ferez lecture d’un article spécial
qu’il vous apporte et qui me paraît très
intéressant et très curieux. Je crois que cet
article conviendrait parfaitement au
Siècle
,
et je serais charmé que vous eussiez à me
remercier un jour de vous avoir fait faire la
connaissance de M. Borel. Je suis sûr qu’il
me remerciera toujours de lui avoir procuré
la vôtre »…