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les collections aristophil
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HUGO Victor (1802-1885).
DESSIN original avec légende
autographe,
Souvenir d’Apreville
;
encre brune, plume et lavis, 25 x 19,5
cm, encadrement sous verre.
12 000 / 15 000 €
Village médiéval au pied d’un château
.
Il n’existe apparemment pas d’Apreville, mais
c’est la forme ancienne d’Épreville, nom de
plusieurs villages normands, et la forme
francisée du lieu-dit breton Kergaro. Ce peut
être aussi une façon de désigner un village
d’aspect rébarbatif.
Victor Hugo a dessiné des paysages lors
de ses voyages en France, en Espagne,
en Belgique et Hollande, en Allemagne,
mais aussi des « souvenirs » rétrospectifs,
principalement exécutés en exil à Guernesey
et Jersey, comme les
Souvenir d’Espagne
ou
Souvenir de Chelles
(Maison de Victor
Hugo). Enfin, il a composé de nombreux
paysages imaginaires, souvent inspiré du
Moyen-Âge : villes fortifiées, ruines, burgs...
Ces burgs hantent parallèlement son œuvre
littéraire, tel le château de Corbus du poème
Eviradnus
dans
La Légende des siècles
(1859),
qui pourrait parfaitement évoquer ce dessin :
« Car les gens des hameaux tremblent
facilement ;
Les légendes toujours mêlent quelque
fantôme
À l’obscure vapeur qui sort des toits de
chaume,
L’âtre enfante le rêve, et l’on voit ondoyer
L’effroi dans la fumée errante du foyer »…
Théophile Gautier a fort bien évoqué Hugo
dessinateur dans sa Préface au recueil des
Dessins de Victor Hugo
(1863) : « Que de
fois, lorsqu’il nous était donné d’être admis
presque tous les jours dans l’intimité de
l’illustre écrivain, n’avons-nous pas suivi d’un
œil émerveillé la transformation d’une tache
d’encre ou de café sur une enveloppe de
lettre, sur le premier bout de papier venu,
en paysage, en château, en marine d’une
originalité étrange, où, du choc des rayons
et des ombres, naissait un effet inattendu,
saisissant, mystérieux, et qui étonnait même
les peintres de profession... Il n’est pas
difficile de deviner, au prodigieux sentiment
plastique de l’écrivain, qu’il eût été aussi
aisément grand peintre que grand poète ;
la puissance d’objectivité qu’il possède lui
eût servi pour des tableaux comme elle lui
sert pour des pages et pour des livres »... «
Provenance
: collection André SCHOELLER
(selon la mention manuscrite en espagnol au
bas de la page par son acquéreur en 1947) ;
collection Pierre et Franca BELFOND (14
février 2012, n° 51).
Expositions
:
Dessins d’écrivains français du
XIXe siècle
(Paris, Maison de Balzac, 4 avril-21
mai 1984, n° 75).
El poeta como artista
(Las
Palmas, Centro Atlantico de Arte Moderno,
4 avril-21 mai 1999, p. 59).
Bibliographie
: LASTER (Arnaud),
Victor
Hugo
(Belfond, 1984, p. 6). FAUCHEREAU
(Serge),
Peintures et dessins d’écrivains
(Belfond, 1991, p. 47) ;
Dessins d’écrivains
(Chêne, 2003, p. 15).