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les collections aristophil
(Arsène Garnier)
, ainsi qu’un groupe de
sonneurs de cloches gallois ; 11 cartes de
visite, dont 2 autographes (par Léopold
Flameng et Mme Rattazzi), et 2 signatures
tenant lieu de carte (Ladislas Mickiewicz et
Judith Mendès) ; des coupures de presse et
billets à lui adressés ; un télégramme de son
fils François-Victor ; un fragment autographe
de comptes, etc.
Il y a également collé un
dessin
original à
la mine de plomb, représentant la tête de
proue de « la
Louise
. 18 X
bre
1872 quai du
port » (112 v°).
Un autre
dessin
original, à la plume, figure
à la fin de l’entrée du 22 août : il représente
de profil la petite-fille du poète, Jeanne,
coiffée d’un chapeau « improvisé » par son
grand-père.
De ce carnet très riche en détails de sa vie
quotidienne, émaillé d’anecdotes sur ses
contemporains, nous ne pouvons donner
que quelques extraits.
Citons intégralement la première page, bien
caractéristique des notations de ce carnet :
« 15 juin. – Je prends aujourd’hui mes
habitudes d’été. J’ai fait enlever les cendres
et fermer ma cheminée.
Je prends mes effusions d’eau froide
désormais au saut du lit.
– photographies achetées hier et aujourd’hui
rue Lafayette –– 8-55
– La marchande m’a pris pour un peintre
et s’est offerte à moi comme modèle. Elle
est veuve depuis deux mois. C’est en me
voyant regarder un tableau, faux Watteau,
qu’elle veut vendre qu’elle m’a dit : – Je crois
reconnaître “Monsieur”. Monsieur n’est-il pas
peintre ? – J’ai répondu par hasard oui. –
Cette insouciance m’a valu l’offre.
– J’ai écrit pour M. Ernest Blum qui désire la
direction de l’Odéon, une lettre à M. Herold,
dont il paraît que cela dépend.
– Visite de M
elle
Carle Léone actrice, 120, r.
S
t
Lazare – m’a dit
la Tisbé
.
– Visite de M
elle
Nelly, l’amie de Jules Favre.
– m’a dit le 1
er
acte de
Marie Tudor
.
– touché chez Hachette les derniers 1000
F
échus le 15 juin aux termes de notre traité.
– barbe et cheveux ——— 90
c
– Nous avons eu à diner M. et M
me
Paul
Meurice, Charles Blanc, Ernest Blum, M. et
M
me
Louis Blanc.
– Après le dîner beaucoup de monde. »
Juin
.
16
, note sur sa fille Adèle folle : « Ma
pauvre enfant, que j’ai vue avant-hier, me
paraît décidément un peu mieux. Elle a été
presque tendre, et m’a témoigné un vrai désir
de me voir souvent »…
17
, visite de Sarah
BERNHARDT, « venue me remercier de ce
que je fais pour la troupe de l’Odéon » ; dîner
avec Georges et Jeanne : « Après le dîner
je leur ai conté le conte de
la bébête qui
remet un bouton au gilet de papapa
».
19
:
« Nous avons eu à dîner Gambetta, Spuller,
Vacquerie, Meurice, E. Lockroy ». 21, à Saint-
Mandé avec Juliette Drouet, « elle voir sa
fille morte, moi voir ma fille, hélas, plus que
morte. – Profond deuil ».
23
: « M
me
Judith
Mendès. Nous avons parlé de son père
qui est malade et travaille pour vivre. Je lui
[ai] offert de prendre Théophile GAUTIER
avec moi, chez moi à Hauteville house, et
d’être son hôte, son garde-malade et son
frère, jusqu’à la fin de lui ou de moi »…
24
.
Visite à Louise Colet malade ; soirée aux
Français, avec
Les Femmes savantes
« dont
l’idée-mère est une erreur de Molière », et
Le Mariage forcé
, « œuvre très fantasque
avec un fond de vrai éternel J’ai écrit à Jules
Simon pour Théophile Gautier. […] Mme
Judith Mendès avait vu Jules Simon et en
était fort blessée. Il paraît que Jules Simon ne
sait pas ce que c’est que Théophile Gautier ».
25
. « M
me
Rastoul est venue. Son mari a été
transféré avec Rochefort à l’île d’Oléron. Ils
sont là tous deux dans une casemate avec
cinquante autres prisonniers, en promiscuité,
c’est épouvantable. Que faire ? Je vais tâcher
de mettre en mouvement cette gauche, si
difficile à remuer ».
26
, il a réussi à obtenir
des secours pour Théophile Gautier ; projet
de reprise du
Roi s’amuse
.
30
: « J’ai mis en
ordre le manuscrit de
l’Année Terrible
pour
l’emporter ».
Juillet
.
1
er
. Mot de Jeanne au sujet d’une
tête de mort.
3
, conversation avec Peyrat,
Brisson et Naquet « pour l’amélioration de la
situation des détenus politiques ».
5
, travail
au milieu des petits-enfants qui jouent.
7
:
« Encore deux fusillés hier matin, Baudouin et
Rouillac » ; visite d’un horticulteur apportant
un géranium baptisé
le Victor Hugo
qui « se
vend par milliers,
parce que ou quoique
Victor Hugo
».
10
, dîner avec Théophile
Gautier et sa fille Judith Mendès ; Mismer,
de retour de Turquie, pousse Hugo à y
aller : « J’y serais bien accueilli, à ce qu’il
paraît. En Égypte, le Khédive lui a dit :
Si M.
Victor Hugo vient ici, il sera reçu comme
un souverain
. – Edmond Adam est allé voir
ROCHEFORT à l’île d’Oléron. Rochefort est
affreusement mal, couché et enfermé dans
une casemate, lui cinquantième, rongé de
vermines, buvant au bidon, mangeant à
la gamelle »…
11
: « Aujourd’hui beaucoup
de visites d’Américains et d’Anglais. Une
américaine, venue de New-York pour me
voir, M
me
Fanny Aikin-Hartright m’a baisé la
main et m’a dit : –
C’est vous qui êtes le roi de
France
. – Du reste, recrudescence d’insultes
dans les journaux royalistès, catholiques
et bonapartistes. Cela se fait équilibre »…
12
, MOUNET-SULLY « est venu me répéter
Hernani ».
14
: « Il y a aujourd’hui deux ans
j’ai planté dans mon jardin le chêne des
États-Unis d’Europe. Tu y étais, Charles ! –
J’ai commencé aujourd’hui, à la grande joie
de Georges et de Jeanne, mes spectateurs,
le dessin à la plume du cadre destiné au
grand dessin de moi que j’ai donné à Paul
Meurice ».
17
, FLAMENG fait son portrait
« pour les illustrations de
l’Année Terrible
».
18
, comptes avec HETZEL.
19
, récit d’un
rêve.
20
: « Il y a juste un an aujourd’hui à
Vianden, Jeanne a marché pour la première
fois, elle m’a fait ce cadeau pour ma fête ».
25
, différends avec Hetzel sur les comptes ;
« tour du lac du Bois de Boulogne que je
voyais pour la première fois ».
30
. « Cette
nuit, vers deux heures du matin, trois forts
frappements à mon chevet. […] M
me
Judith
Mendès est venue me voir avec Grimace.
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