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162

les collections aristophil

(Arsène Garnier)

, ainsi qu’un groupe de

sonneurs de cloches gallois ; 11 cartes de

visite, dont 2 autographes (par Léopold

Flameng et Mme Rattazzi), et 2 signatures

tenant lieu de carte (Ladislas Mickiewicz et

Judith Mendès) ; des coupures de presse et

billets à lui adressés ; un télégramme de son

fils François-Victor ; un fragment autographe

de comptes, etc.

Il y a également collé un

dessin

original à

la mine de plomb, représentant la tête de

proue de « la

Louise

. 18 X

bre

1872 quai du

port » (112 v°).

Un autre

dessin

original, à la plume, figure

à la fin de l’entrée du 22 août : il représente

de profil la petite-fille du poète, Jeanne,

coiffée d’un chapeau « improvisé » par son

grand-père.

De ce carnet très riche en détails de sa vie

quotidienne, émaillé d’anecdotes sur ses

contemporains, nous ne pouvons donner

que quelques extraits.

Citons intégralement la première page, bien

caractéristique des notations de ce carnet :

« 15 juin. – Je prends aujourd’hui mes

habitudes d’été. J’ai fait enlever les cendres

et fermer ma cheminée.

Je prends mes effusions d’eau froide

désormais au saut du lit.

– photographies achetées hier et aujourd’hui

rue Lafayette –– 8-55

– La marchande m’a pris pour un peintre

et s’est offerte à moi comme modèle. Elle

est veuve depuis deux mois. C’est en me

voyant regarder un tableau, faux Watteau,

qu’elle veut vendre qu’elle m’a dit : – Je crois

reconnaître “Monsieur”. Monsieur n’est-il pas

peintre ? – J’ai répondu par hasard oui. –

Cette insouciance m’a valu l’offre.

– J’ai écrit pour M. Ernest Blum qui désire la

direction de l’Odéon, une lettre à M. Herold,

dont il paraît que cela dépend.

– Visite de M

elle

Carle Léone actrice, 120, r.

S

t

Lazare – m’a dit

la Tisbé

.

– Visite de M

elle

Nelly, l’amie de Jules Favre.

– m’a dit le 1

er

acte de

Marie Tudor

.

– touché chez Hachette les derniers 1000

F

échus le 15 juin aux termes de notre traité.

– barbe et cheveux ——— 90

c

– Nous avons eu à diner M. et M

me

Paul

Meurice, Charles Blanc, Ernest Blum, M. et

M

me

Louis Blanc.

– Après le dîner beaucoup de monde. »

Juin

.

16

, note sur sa fille Adèle folle : « Ma

pauvre enfant, que j’ai vue avant-hier, me

paraît décidément un peu mieux. Elle a été

presque tendre, et m’a témoigné un vrai désir

de me voir souvent »…

17

, visite de Sarah

BERNHARDT, « venue me remercier de ce

que je fais pour la troupe de l’Odéon » ; dîner

avec Georges et Jeanne : « Après le dîner

je leur ai conté le conte de

la bébête qui

remet un bouton au gilet de papapa

 ».

19

 :

« Nous avons eu à dîner Gambetta, Spuller,

Vacquerie, Meurice, E. Lockroy ». 21, à Saint-

Mandé avec Juliette Drouet, « elle voir sa

fille morte, moi voir ma fille, hélas, plus que

morte. – Profond deuil ».

23

 : « M

me

Judith

Mendès. Nous avons parlé de son père

qui est malade et travaille pour vivre. Je lui

[ai] offert de prendre Théophile GAUTIER

avec moi, chez moi à Hauteville house, et

d’être son hôte, son garde-malade et son

frère, jusqu’à la fin de lui ou de moi »…

24

.

Visite à Louise Colet malade ; soirée aux

Français, avec

Les Femmes savantes

« dont

l’idée-mère est une erreur de Molière », et

Le Mariage forcé

, « œuvre très fantasque

avec un fond de vrai éternel J’ai écrit à Jules

Simon pour Théophile Gautier. […] Mme

Judith Mendès avait vu Jules Simon et en

était fort blessée. Il paraît que Jules Simon ne

sait pas ce que c’est que Théophile Gautier ».

25

. « M

me

Rastoul est venue. Son mari a été

transféré avec Rochefort à l’île d’Oléron. Ils

sont là tous deux dans une casemate avec

cinquante autres prisonniers, en promiscuité,

c’est épouvantable. Que faire ? Je vais tâcher

de mettre en mouvement cette gauche, si

difficile à remuer ».

26

, il a réussi à obtenir

des secours pour Théophile Gautier ; projet

de reprise du

Roi s’amuse

.

30

 : « J’ai mis en

ordre le manuscrit de

l’Année Terrible

pour

l’emporter ».

Juillet

.

1

er

. Mot de Jeanne au sujet d’une

tête de mort.

3

, conversation avec Peyrat,

Brisson et Naquet « pour l’amélioration de la

situation des détenus politiques ».

5

, travail

au milieu des petits-enfants qui jouent.

7

 :

« Encore deux fusillés hier matin, Baudouin et

Rouillac » ; visite d’un horticulteur apportant

un géranium baptisé

le Victor Hugo

qui « se

vend par milliers,

parce que ou quoique

Victor Hugo

 ».

10

, dîner avec Théophile

Gautier et sa fille Judith Mendès ; Mismer,

de retour de Turquie, pousse Hugo à y

aller : « J’y serais bien accueilli, à ce qu’il

paraît. En Égypte, le Khédive lui a dit :

Si M.

Victor Hugo vient ici, il sera reçu comme

un souverain

. – Edmond Adam est allé voir

ROCHEFORT à l’île d’Oléron. Rochefort est

affreusement mal, couché et enfermé dans

une casemate, lui cinquantième, rongé de

vermines, buvant au bidon, mangeant à

la gamelle »…

11

 : « Aujourd’hui beaucoup

de visites d’Américains et d’Anglais. Une

américaine, venue de New-York pour me

voir, M

me

Fanny Aikin-Hartright m’a baisé la

main et m’a dit : –

C’est vous qui êtes le roi de

France

. – Du reste, recrudescence d’insultes

dans les journaux royalistès, catholiques

et bonapartistes. Cela se fait équilibre »…

12

, MOUNET-SULLY « est venu me répéter

Hernani ».

14

 : « Il y a aujourd’hui deux ans

j’ai planté dans mon jardin le chêne des

États-Unis d’Europe. Tu y étais, Charles ! –

J’ai commencé aujourd’hui, à la grande joie

de Georges et de Jeanne, mes spectateurs,

le dessin à la plume du cadre destiné au

grand dessin de moi que j’ai donné à Paul

Meurice ».

17

, FLAMENG fait son portrait

« pour les illustrations de

l’Année Terrible

 ».

18

, comptes avec HETZEL.

19

, récit d’un

rêve.

20

 : « Il y a juste un an aujourd’hui à

Vianden, Jeanne a marché pour la première

fois, elle m’a fait ce cadeau pour ma fête ».

25

, différends avec Hetzel sur les comptes ;

« tour du lac du Bois de Boulogne que je

voyais pour la première fois ».

30

. « Cette

nuit, vers deux heures du matin, trois forts

frappements à mon chevet. […] M

me

Judith

Mendès est venue me voir avec Grimace.

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