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les collections aristophil

celle que vous connaissez ici : offices, ballade

et lectures chez soi » ; il va faire « la vendange

avec les moines, dans leurs vignes »….

18

octobre

 : il rentre d’un voyage en Vendée

militaire avec le Père Besse et il attend des

épreuves que Stock ne lui envoie pas.

1

er

janvier

1900

 : « Je ne crois pas qu’une

année se soit encore annoncée aussi trouble

et barrée par des horizons plus noirs. Ce

gouvernement de chenapans n’est pas sans

nous inquiéter sérieusement, ici, avec ses

lois sur les congrégations qu’il prépare » ;

il raconte la dernière « exquisité » d’Arthur

MEYER qui exige une lettre du curé de

Sainte-Clotilde « pour lui affirmer l’orthodoxie

des

Pages Catholiques

et de la préface (!!) » ;

ce volume paraîtra aussi chez Oudin, « un

des grands éditeurs catholiques. C’est la

seule façon de le faire pénétrer, si possible,

dans ce monde-là que le nom de Stock,

trop mêlé aux affaires de Rennes, effraie »...

7 février

 : « LE CARDONNEL va entrer ici,

sous mes auspices, comme novice au

cloître » ; il assiste en mars à la cérémonie

de prise d’habit d’oblat de Huysmans.

14

mai

 : les troubles parviennent jusqu’à Ligugé :

« La franc-maçonnerie compliquée de

Dreyfusardisme a subitement éclaté […] Des

ouvriers d’usine et des femmes en cheveux,

en procession de 8 heures du matin à 8

heures du soir, […] portant un mannequin de

curé, hurlant la Carmagnole, gueulant mort

aux moines, coupons les curés en 4, à bas les

bourgeois, vive la Commune ! »… Il travaille

et doit chercher des débouchés car « Stock

est à peu près en ruines » ; il a conclu « une

affaire avec la Société d’éditions artistiques

du Palais de Hanovre pour le recueil d’une

partie de mes articles de

l’Écho

 ».

12 juillet

 :

il a eu la visite du « fol abbé » (MUGNIER) et

peste contre un manuscrit égaré que cherche

Stock (« c’est un tas de youpins parbleu ! ») ;

cérémonie magnifique pour la translation

des reliques de Saint Benoît, et dîner de gala

avec les novices des Dominicains : « Eux tout

blancs, les Bénédictins tout noirs, un vrai

piano ». Girard vient le voir en août et les jours

passent avec les Leclaire ; « le cloître continue

sa marche placide » et les « exhibitions

liturgiques » le rendent heureux. L’arrivée en

octobre d’une pensionnaire, une jolie jeune

femme, nièce des Leclaire, dont le mari est

parti à Haïti, ne lui déplait pas, mais il est

heureux de retrouver sa solitude.

25 octobre

 :

il attend la visite du père Broussolle ; la lutte

se poursuit entre le curé et le cloître, les

tiraillements avec le Père Mayol continuent :

« Est-ce drôle d’être un très pieux moine

et un brave homme comme le P. Mayol et

d’être ainsi doublé d’un emmerdeur à la

20

e

puissance. […] Je fais Lydwine [

Sainte

Lydwine de Schiedam

] comme un pensum

qui commence, Dieu merci, à toucher à sa

fin. Impossible de trouver un tremplin d’art.

C’est de la cendre pénible et de la filasse

d’anecdotes plus ou moins intéressantes ».

4 novembre 

: Le Cardonnel a pris « la coule

des novices […] très belle cérémonie, lavement

et baisement de ses pieds par tout le cloître.

[…] Nous attendons toujours les événements,

avec cette loi scélérate des associations » ;

si les moines s’en vont, comme il le craint,

il partira aussi : « car vivre à Ligugé, sans

offices, sans amis, ça non !! – je me fous

de la campagne, dans laquelle je ne mets

même pas les pieds – s’il n’y a pas autre

chose, zut », à moins qu’il ne reste avec

le père Besse et Le Cardonnel ; il termine

Lydwine

« qui m’a donné tant de mal pour

pondre un livre de Monsieur tout le monde

– mais il faut que je le reprenne encore, que

je le recopie, etc. Il y en a pour quelques

mois ».

9 novembre 

: l’abbé Broussolle est

venu surveiller l’impression de son livre sur

le Pérugin ; les offices de la Toussaint ont

été magnifiques.

29 décembre 

: Noël a été

le cadre d’un « miracle » : FORAIN, perdu de

vue depuis 20 ans, est venu passer Noël avec

lui, et a communié « après s’être fait récurer

par le P. Besse. […] Le Cardonnel, ahuri de

retrouver un tel Forain, en bâillait, et le voilà,

avec le P. Besse, rêvant de tous tes artistes

convertis !! – eh là ! quels gourmands ! »…

20 janvier

1901

 : il va lui faire envoyer « un

volume de

la Bièvre et Saint-Séverin

 » et

regrette qu’on ait fait sauter sa dédicace à

Girard ; les événements ne manquent pas de

l’inquiéter : il espère le « non-votage » de la

loi, mais n’y croit guère : « Au fond, ce que

cette affaire DREYFUS aura été sursaturée

de diabolisme ! il est juste d’ajouter que

la lâcheté, l’imbécillité des catholiques

méritent vraiment une leçon. Mais ils ne

la comprendront même pas ».

24 avril

 : il

a des soucis domestiques et doit faire le

tampon entre le P. Besse et Le Cardonnel,

qui sont au bord de la brouille ; Ligugé lui

semble moins plaisant et il regrette l’ancienne

génération des moines : « je crois bien que

j’aurai vu les derniers moines bénédictins,

vraiment dignes de ce nom ; le reste, c’est

.../...