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Littérature

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JACOB Max (1876-1944).

L.A.S. « Max », [Madrid février 1926], à

Jean

COCTEAU

 ; 1 page oblong in-8

au dos d’une carte postale illustrée

(photographie de la

Résidencia de

Estudiantes

de Madrid).

300 / 400 €

[Invité à Madrid par José Bergamín

,

Max

Jacob

donne une conférence sur

La

Symbolique dans les Écritures

]

.

« On ne s’amuse que quand tu es là. Imagine

l’avenue du Bois de Boulogne dans un Sahara

sans soleil

et toutes ces gueules historiques !

[y compris H. de Régnier

biffé

] Demain

vendredi je fais un sermon théosophique

“extrêmement curieux et intéressant” près

d’un laboratoire dans une salle de 100 chaises

genre hôpital. Je t’écrirai des détails. Tu es

un Jean chéri. Max t’aime ».

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JACOB Max (1876-1944).

L.A.S. « Max », St Benoît sur Loire 23

septembre 1942, à des amis [MONNY

DE BOULLY et sa compagne Paulette

LANZMANN] ; 2 pages in-4.

400 / 500 €

Belle lettre sur la force de la prière

.

Il priera pour la santé de Paulette : « Les

prières sont très souvent exaucées : c’est

de la volonté extériorisée – dans un certain

sens on peut comprendre la prière comme

une magie. Dans un autre sens c’est une

confiance en Dieu qui le touche Lui-même

et amène son intervention directe. Les deux

sens sont vrais. La volonté humaine a une

force d’obus, facilement vérifiable dans

la vie courante : un obus est une volonté

humaine pourquoi une volonté ne serait-

elle pas un obus. Toute l’histoire n’est qu’un

effet de volontés humaines opposées l’une

à l’autre avec triomphe de la plus forte

volonté. […] Pourquoi douter que la volonté

ne soit transmissible à distance si c’est la

prière ! Encore faut-il qu’il n’y ait pas une

volonté opposée. Dans beaucoup de cas

Dieu s’oppose ! Dieu ne peut s’opposer à la

guérison de la bonne et excellente Paulette.

Donc prions pour elle avec confiance et

force ». Il a vu la veille Gaston Diehl, avec

lequel son correspondant a traité « des

affaires de livres », Roger Toulouse et

Marcel Gili en compagnie de leurs épouses...

« Les Leclerc reconnaissants veulent me

commander un tableau… Je n’aime pas

beaucoup travailler pour des gens du pays

et passer pour un exploiteur… oui oui »…

On joint

une carte postale a.s. (au dos d’une

vue du port de Douarnenez), Douarnenez

20 août 1927, à Lucien Henri

DUMAS

aux

Cahiers Libres

 : « Cher poète – merci de

m’avoir fait lire votre délicieux recueil. Ce

sont des diamants où se reflètent avec un

rythme souvent nouveau les impressions

fraîches d’une âme de poète moderne »…

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JOUHANDEAU Marcel (1888-

1979).

L.A.S. « Marcel », 15 octobre 1947,

à Jean COCTEAU ; 4 pages in-8 à

l’encre violette.

1 000 / 1 500 €

Belle lettre libre à Jean Cocteau, à propos

de

La Difficulté d’

être.

« Mon petit Jean, Pardonne-moi, je suis en

retard. La difficulté d’être partout à la fois,

au four, au moulin, s’ajoutant à la difficulté

d’être tout court, on a beau se lever tôt, on

se couche tard. Comment rencontrer un

vitrier sans penser à toi, mais celui que j’ai

vu Avenue Malakoff hier matin […], c’est toi

qui l’avais dessiné. L’envergure des ailes à

remuer de fond en comble l’inquisition et du

pantalon et des paupières. Assis, pourquoi

était-il assis sur un banc avec cette grande

main rose qui lui ballait entre les jambes.

Heurtebise en soi-même. Tu ne pourras

plus voir une épicerie sans songer à ton

Marcel, dont l’innocence en l’occurrence

est à encadrer de papier de dentelle et de

turlututu. Ces petits sont gentils. Je leur parle

de Berkeley, entre un pot à moutarde et une

corbeille de cornichons, sous les yeux d’une

grosse mère qui s’ouvrent sur moi, quand

je m’annonce de loin, comme deux portes

cochères. Devant maintes gens distinguées,

tu penses ? à la table de notre Florence

[GOULD] internationale, Jean PAULHAN a fait

l’éloge de ton livre. Seulement il l’a loué pour

une chose que je n’y ai pas vue. C’est ce qui

fait l’intérêt des ouvrages. Ils ne font pas les

mêmes cachotteries à tout le monde (des

ouvrages qui en valent la peine). Le tien fait

bander l’âme à chaque tournant des pages.

Entrebaisons-nous et à bientôt »…

On joint une autre L.A.S.

« M. », [1939, à Jean

COCTEAU] ; 1 page in-8 à l’encre violette.

« Au fond, c’est vrai tu as raison, ce livre de

Sachs [Maurice SACHS,

Au temps du Bœuf

sur le toit

], c’est peut-être un peu mieux que

les mémoires de Poiret ou de Cécile Sorel,

mais c’est du même ordre. La paille qui brûle

fait de hautes flammes un instant »…