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71

… / …

Littérature

281.

Ernest RENAN

(1823-1892). L.A.S., Paris 5 janvier 1867, à Ferdinand

B

uisson

 ; 3 pages in-8.

200/250

« Une étude sur

C

astalion

[le théologien protestant Sébastien

C

astellion

] est un très beau sujet de thèse, et je ne doute pas que

vous n’y répandiez beaucoup d’intérêt. Ce n’est pas précisément comme hébraïsant que Castalion est éminent. C’est comme helléniste,

comme critique, comme protestant libéral. Il savait l’hébreu, et même très bien. Quelques-unes de ses observations […] sont très justes

et montrent que parfois il dépassait les rabbins. […] il vit la vraie nature du Cantique des Cantiques et son caractère purement profane.

Ses travaux sur le Nouveau Testament sont, du reste, à plusieurs égards supérieurs à ses travaux sur l’Ancien. On sent un esprit vif, qui

soulevait des questions et des solutions que son siècle entrevoyait à peine. Mais en ce qui concerne la philologie hébraïque on ne peut

pas dire qu’il lui ait fait faire de progrès. Son but principal, vous le savez, est de faire une version cicéronienne, idée assez fausse. […]

L’humaniste chez lui a fait tort au philologue »…

O

n

joint

une L.A.S. à M. Michelant, et une photographie ancienne.

282.

Jules RENARD

(1864-1910). L.A.S., 10 avril 1900, à Jules

H

uret

 ; 1 page in-8 à son adresse

44, Rue du Rocher

.200/250

« Vous exagérez gentiment. On m’a offert une voix,

pas une de plus.

Il est vrai que je l’ai refusée ; étais-je tant généreux ? je crois que

si j’avais posé nettement ma candidature, j’aurais été blackboulé. Mais, grâce à vous, me voilà l’homme du désintéressement » [allusion

à l’article du

Journal

de la veille dans lequel Huret imaginait Renard Président de la Société des Gens de lettres]. Puis Renard évoque

l’adaptation théâtrale de

Poil de Carotte

 : « L’avez-vous vu ? Ne le trouvez-vous pas trop sucré à la scène ? »....

283.

Jules RENARD

. L.A.S.,

Paris

31 mai 1909, [à Lucien

D

escaves

] ; 1 page in-8 à son adresse.

200/250

« Marinette va bien. Restera encore au lit une dizaine de jours. Elle fait une petite jaunisse, c.à.d. une série de maux de cœur, car le

lait même ne passe pas sans difficulté. Mais il n’y a rien de grave. Quant à ma mère elle va peu à peu vers sa fin. J’ai vu

M

irbeau

auquel

j’étais tout fier d’annoncer votre fortune. Les plus riches ne sont pas insensibles à 1000 F de rentes »…

284.

Pierre REVERDY

(1889-1960). L.A.S. « P.R. », 27 août 1954, [à Pierre-Louis

F

louquet

]

 ; 2 pages in-4.

300/400

[À propos de la 2

e

Biennale internationale de Poésie de Knokke-le-Zoute, qu’organisait Flouquet ; la lettre sera publiée dans

Le Journal

des poètes

d’octobre 1954.]

.

Il regrette de devoir décliner son invitation : « Mais rien ne m’empêche de me joindre à vous en pensée et de tout cœur. J’aurais bien

aimé, pourtant, vous exprimer de vive voix toute l’estime et la grande sympathie que m’inspire votre long et magnifique effort dans cette

œuvre au service de la poésie, que vous avez la joie de voir aujourd’hui aboutir dans son plein épanouissement. Cette grande assemblée

de poètes venus de tous les points du monde à votre appel et qui vous donnent le spectacle exaltant d’une fraternisation que vous avez

été le premier à concevoir, vouloir, et enfin réaliser »… Il ajoute en post-scriptum : « J’ai bien reçu votre sirène et je vous en remercie.

Elle est bien ensorcelante, mais vraiment je suis trop vieux ».

285.

Jehan RICTUS

(1867-1933).

R

ecueil de manuscrits

,

lettres

,

épreuves

corrigées

,

dessins

et documents

,

le tout monté sur

onglets et relié en un volume petit in-4 demi-maroquin rouge à coins (

Ch. Septier

).

1 200/1 500

B

el

ensemble

de manuscrits

,

correspondances

,

épreuves

,

dessins

et

documents

.

* Portrait original de Rictus par

S

teinlen

, à l’encre de Chine, avec cachet de l’atelier (23,3 x 18 cm) : beau portrait de Rictus en buste.

* Photographie du poète en compagnie d’Ivan Lamberty, sa femme et son fils, avec légende autographe au dos (Bruxelles juin 1919,

9 x 9 cm).

* Manuscrit autographe d’un

Projet de Vie Romancée

, avec titres possibles (

Vie et mort d’un chêne

,

Un chêne gaulois

ou

Un Druide

) et

résumé des six chapitres (3 p. in-8).

*

D

essin

original à la plume avec légende autographe, représentant deux squelettes conversant : « Mais si, mais si, je me rappelle

d’autant mieux que vous vous fîtes sauter la cervelle pour moi, que ce soir-là je ne pus inaugurer ma robe neuve et mon joli chapeau ! »

(22,4 x 17,4 cm).

* Diplôme de distribution des prix avec Mention honorable à l’élève Randon Gabriel (1878, fentes).

*

C

orrespondance

. 9 L.A.S., 1917-1922, à son ami

T

homaron

; 36 pages in-8 ou petit in-4.

Saint-Raphaël 24 juillet 1917

, le priant

de récupérer un lorgnon chez un opticien parisien : « J’en ai absolument besoin. La lumière est si violente ici que j’en ai les yeux tous

sanglants. Et puis il y a la poussière et le mistral ».

31 juillet

. Sur

H

uysmans

 : « Certes. C’est un écrivain de tout premier ordre. Mais moi

il me fout le cafard. Il débine tout. […] Il faut avoir le courage, quand on est un Écrivain, de supporter son époque, de la pénétrer et de se

coltiner avec. […] Tout en admirant comme vous Napoléon I

er

je ne crois pas qu’il ferait mieux que Joffre et Pétain dans les circonstances

actuelles, devant la tranchée et le barbelé. Ce sont ses principes qu’on applique des deux côtés de l’immense

front

– à savoir notamment

les formidables concentrations d’artilleries ». Les conditions scientifiques et matérielles de la guerre ont changé : « On ne gagne plus

les

batailles avec les jambes de soldats

 » … Quant à

Y

on

-L

ug

,

« c’est un type adorable. Hélas ! Trop éponge. Mais la bonté est foncière en

lui »…

Paris 1

er

avril 1918

, sur « le bombardement de Paris par canon à longue portée […]  Jusqu’à présent d’après les on-dit, il n’y a guère

que la rive gauche qui trinque ». Un obus serait tombé la veille rue Favart. « Tout le monde s’en va ou cherche à s’en aller. […] Il n’y a

pas de honte à être angoissé par les effets d’un canon diabolique ». Par précaution, il a descendu à la cave ses livres, manuscrits, notes,

plans, œuvres ou ébauches, etc.

Avon 29 août 1918

. « Afin de gagner un peu d’argent je viens de donner ici, au Théâtre Municipal de

Fontainebleau jeudi dernier une soirée avec la danseuse Napier

K

ouska

. Succès formidable ! Triomphe ! Rappels sur rappels »… Mais la

danseuse a quitté la ville sans reverser un sou, il s’apprête à appeler son impresario…

Paris 25 mars 1922

. « Je n’ai besoin pour terminer

mon album qui sera un succès d’argent (40.000 francs de souscriptions certaines en Belgique déjà !) que de quelques milliers de francs