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70

276.

Raymond QUENEAU

(1903-1976).

M

anuscrit

autographe signé ; demi-page in-4.

300/350

P

résentation

de

M

arcel

D

uhamel

, en six lignes : « Je ne sais pas ce que c’est que la Série Noire, mais je connais un certain Marcel

D

uhamel

, écrivain polymorphe aux multiples pseudonymes, auteur de mille romans et créateur d’une nouvelle langue, intermédiaire

entre le franslang et l’amerargot. Ce qui n’est pas rien ».

277.

Louis RACINE

(1692-1763) poète, fils de Jean Racine. L.A.S., 27 mai 1754, à M.

H

eerkens

, docteur en médecine à

Groningue en Hollande ; 3 pages in-4, adresse avec cachet de cire rouge aux armes (déchirure par bris).

1 000/1 200

B

elle

lettre

sur

V

oltaire

.

« Vous avez grand tort, Monsieur, de me reprocher ma

paresse à écrire. Sitôt que j’eus reçu les oignons de fleurs,

que votre ami me remit dans le mois de Janvier, je vous

écrivis le lendemain, et je vous mandois […] que j’avois voulu

remettre à cet ami, le prix de ces oignons, et qu’il n’avoit pas

voulu le recevoir »… Il félicite Heerkens de travailler tantôt

comme médecin, tantôt comme poète : « Apollon étoit aussi

le dieu de la medecine. Je lirai avec plaisir vos

Questiones

medicas.

J’ai lu votre dernière Epître, mais je vous avouerai

sincerement que j’ai bien de la peine à l’entendre. Si vous n’y

prenez garde, vous prendrez le style de Perse ». Il regrette le

départ de La Haye de M.

L

a

F

ontaine

, petit-fils du fabuliste,

et secrétaire de l’ambassadeur : « Un mouvement de jalousie

en a été, dit-on, la cause, en cela bien différent de son illustre

grand-père, qui ne connut jamais cette maladie. […] L’ouvrage

de

V

oltaire

sur le Roi de Prusse, n’est point encore connu

icy. Suivant ce que vous me marquez, il ne manquera pas

d’être imprimé. Un Poete est bien hardi d’attaquer des

Rois. Je ne sais si le Dieu

Mercurialium custos virorum

sera

assez puissant pour sauver Voltaire de la colere d’un pareil

monarque »… Racine évoque ensuite la « triste et fatale

querelle du Parlement », alors remplacé par une Chambre

royale : « Son absence fait donc languir et cause un tort très

considérable à bien des particuliers et à tout l’État, mais on

n’y paroit pas songer ». Il mène « une vie fort solitaire » et

ignore « ce qui se passe dans la Republique des Lettres »…

278.

Charles-Ferdinand RAMUZ

(1878-1947). P.A., [1920 ?] ; carte de visite (petite mouill.).

100/120

Carte de visite

Les Cahiers Vaudois

, à Lausanne. Ramuz a raturé une ligne sous le titre, et ajouté : « de la part de M. Igor Strawinsky ».

[Il s’agit probablement de l’envoi d’

Histoire du soldat

de Ramuz, dont Strawinsky composa la musique, et qui fut publiée par les

Cahiers

vaudois

en 1920.]

279.

Henri de RÉGNIER

(1864-1936).

M

anuscrit

autographe signé,

La Comtesse de Noailles

, [1933] ; 5 pages in-4 (en

partie découpées pour impression, marques d’imprimeur).

250/300

B

el

hommage

à

A

nna

de

N

oailles

, « une Reine du Verbe », morte le 30 avril, paru à la une du

Figaro

du 5 mai 1933 sous le titre « La

Voix qui s’est tue » (coupure jointe). Régnier parle de la jeune Anna de Brancovan, sensible à la nature, appelée par la Muse à créer « un

chant nouveau d’une irrésistible allégresse lyrique », qui d’année en année « s’élevait plus ample, plus grave, plus pathétique […] Ces

chants, lumineux et ardent poème de la vie en ses orgueils et ses joies étaient aussi le poème de ses désespérances, de ses détresses et

de ses deuils. Les vivants et les morts y mêlaient leurs voix auxquelles une voix inspirée prêtait ses accents. Puis l’instant vint où la

voix merveilleuse se fit plus intime et plus intérieure »… Il évoque son goût de vivre en dehors de la Tour d’Ivoire, dans son temps,

pleinement Française de cœur et d’esprit. « Qu’elle ne soit plus, cette merveilleuse vivante, la rend plus tendrement, plus intimement

présente à notre admiration émerveillée ! […] Il me semble encore entendre sa parole éloquente en ses véhémences généreuses, en

ses enthousiasmes spontanés, en ses délicieuses injustices, en ses loyaux partis pris qui avaient toujours pour raison la défense ou

l’exaltation de la Poésie et de la Beauté »…

280.

Marie de RÉGNIER, dite

G

érard

d

’H

ouville

(1875-1963). 4

manuscrits

autographes signés, [1933] ; 23 pages in-fol

avec quelques ratures et corrections.

200/250

C

hroniques

pour

L

e

F

igaro

.

Cris d’hirondelles

, hommage à l’augure ailé du printemps (coupure jointe, 15 mai 1933).

Chronique des

théâtres de Paris

(2).

À propos d’organdi

, à l’occasion de l’exposition

Le Décor de la vie sous la III

e

République

au Musée des Arts décoratifs

(avril 1933).