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éclaireront tot ou tard l’esprit de vos juges, telles sont celles d’être accusé d’une grande conjuration sans qu’on vous oppose aucun

conjuré […] Comment se persuader qu’un officier du roy d’Angleterre eut pu donner à un gouverneur de St Domingue un françois

qui lui eut présenté un projet utile à son pays […] Tot ou tard votre innocence et vos malheurs feront impression ». Il l’incite à prendre

patience et à s’occuper en apprenant une langue étrangère. « Le travail est un don du ciel, il banit l’inquietude, fixe nos idées […] Amusés

vous a reformer votre écriture. Cultivés le dessin. J’ai vu autrefois une carte joliment dessinée. Les petits talents servent plus pour la

fortune que les grandes vertus […] Faites un roman militaire […] rendés nous les images de ces lieux qui semblent destinés au bonheur

et au repos, où il n’y a point d’hyver […] où la nature a mis sur les arbres tout ce qui était necessaire à la vie humaine »… Etc.

298.

Bernardin de SAINT-PIERRE

. L.A.S., Paris 25 floréal VIII (15 mai 1800), [à M.

R

obin

père, directeur de la poudrerie

d’Essonne] ; 2 pages petit in-4.

1 000/1 200

Il le remercie de l’aider dans la vente de sa maison au citoyen de Morecourt, dont il a fixé le prix à 18.000 livres avec « tous les meubles,

vin, poules, et bois a bruler »... Il va s’informer à la chambre des hypothèques de Corbeil « s’il y avoit des inscriptions prises sur mes

biens par les créanciers de la succession Didot »... Et on le met en garde contre la transaction...

« Tout cela me donne à penser. Mon cerveau ne peut digérer ces idées suivant la doctrine de

C

abanis

. Oh mon ami, que nos

philosophes sont absurdes et inconsequens ! s’il etoit possible qu’un pareil méchanisme existât encore faudroit il y reconnoitre une

intelligence supreme ? celui qui change nos aliments, dans nos estomacs, en sang, en chairs en nerfs en os, tout grossier qu’il paroit

surpasse la penetration des anatomistes les plus habiles, mais encore sont ils forcés d’avouer, qu’il n’y a qu’une puissance divine qui

aye pu ordonner une machine qui sent, qui se meut, qui veut, qui pense, et qui se répare elle même. L’atheisme j’en suis convaincu est

la punition de l’athée. La fable nous parle des anciens geans qui voulurent escalader le ciel et furent écrasés par ses foudres, punition

terrible pour une entreprise imbecile. Les titans de nos jours sont punis differement, ils veulent renverser avec leur raison la raison

universelle et ils sont condamnés a deraisonner toute leur vie »...

299.

SAINT-POL-ROUX

(1861-1940). L.A.S., 5 septembre 1891, à Alfred

V

allette

 ; 3 pages in-8.

150/200

Vallette recevra le mois suivant une ou deux cotisations pour le

Mercure.

« Ne voulant point abuser, je n’envoie cette fois ni vers ni

prose. Si toutefois vous manque de la copie pour parfaire le numéro, vous me trouverez à votre disposition totale. Vous manquiez, ainsi

que votre Dame à la représentation Asnières. Curieux à observer le public asinal ! Les fortes têtes de là-bas se roulaient devant

L’Intruse

et

La Main coupée 

; le

Margaritas ante porcos

dans toute sa splendeur ! »…

300.

SAINT-POL-ROUX

. L.A.S., Manoir de Coecilian 17 juin 1937, à son amie Hélène ; 2 pages in-4.

200/250

Il n’a pu lui écrire plus tôt, étant occupé en Bretagne par l’Assemblée générale de l’Académie de Bretagne, « et voilà que je prépare la

session des Certificats d’étude que je présiderai samedi au chef-lieu du canton ». Son silence n’en est donc pas un « car vous habitez mon

esprit »… Il espère que l’opération de la « chère Maman de Jean » s’est bien passée ; il a préféré ne pas partager la nouvelle avec sa fille,

« ma Divine adorée », trop émotive. « Je ne sais si nous irons à l’Exposition. Tout cela dépendra de nos finances qui ne progressent point

à travers ces événements politiques si peu favorables à une hausse d’actions si compromises déjà. Que Dieu nous fasse bénéficier d’un

bon lot national ! Cette Exposition évidemment sera exceptionnelle, – mais encore faut-il qu’elle soit à point »…

301.

SAINT-POL ROUX

. L.A.S., Manoir de Cœcilian, Camaret 24 décembre, [à Camille

B

izot

] ; 2 pages in-4.

200/250

Il a reçu son « gracieux message accompagné d’une vilaine figure [probablement sa photographie] et d’une exquise femme nue : je signe

celle-là, regrettant de ne pouvoir signer celle-ci ». Il a dû attendre une grande enveloppe « pour ne pas couper en deux l’exquise Dame

aux Chiens. Vos aimables paroles me touchèrent vivement. [...] Il est doux que, par le monde, de chères fleurs se tendent vers nous. La

plus fraîche est en l’Ile d’Yeu. Mes bons vœux de Noël dont je tends vers vous, les vôtres et votre Ile, la Sainte Etoile »...

302.

Charles-Augustin SAINTE-BEUVE

(1804-1869). L.A.S., 27 janvier [1863 ?, à Jeanne de

T

ourbey

] ; 1 page in-8.

120/150

« On a beau être jolie d’une manière plus rare dans la maladie, il n’est rien de tel que d’être bien portante »… Il est heureux de savoir

qu’elle se porte mieux : « Vous avez cette chose essentielle, un médecin habile et ami ; écoutez-le,

obéissez lui en tout

, prévenez-le à

temps dans vos moindres pressentiments, et ne laissez ni hiver, ni automne, ni canicule vous atteindre. Faites notre soleil et notre beau

temps. Enfin soignez-vous pour vos amis »…

Correspondance générale, lettres retrouvées

, t. II, p. 121.

303.

George SAND

(1804-1876). L.A.S. « G », [Nohant 2 juillet 1835], à Jules

B

oucoiran

à Paris ; 3 pages in-8, adresse (petite

déchir. par bris de cachet).

700/800

A

près

la

rupture

définitive

avec

M

usset

et

au

début

de

ses

amours

avec

M

ichel

de

B

ourges

.

« Mon cher enfant, je ne vous ai pas écrit parce que je voulais vous dire mes projets. Mais le fait est que toujours à la veille de partir

je n’ai pas encore fixé le but de mon voyage. Je me laisse aller à paresser, à dormir, à me reposer de mes fatigues. J’ai eu quelques jours

de fièvre. Maintenant je travaille pour

B

uloz

. Mais dans très peu de jours je partirai pour la Suisse ou pour la Bretagne. Ne dites rien de

ce dernier caprice à personne. On m’accable de lettres et je serais enchantée qu’on ne sût où me prendre. N’en dites même rien à Buloz.

Laissez-lui croire que je vais à Genève. Dites-lui bien positivement par manière de conversation, si vous avez occasion de causer avec lui,

que je ne laisserai point insérer

Mauprat

dans la Revue ni aucune des nouvelles qui sont désormais en dehors de mon traité – à moins