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que l’État prélève sur leurs propriétés : « Ils désireraient par conséquent vendre les collections, les palais, les chasses peut-être les bijoux

mais il n’y a pas d’acheteur et le mieux qu’ils puissent faire est de les conserver et de se ruiner lentement ». Quant au problème de la

prohibition, il reste intact : « Ils n’en sortiront pas. Il y a de moins en moins de réception. Les objets de luxe sont invendables et les

hôtels font faillite. Les esprits intellectuels sont tournés vers Moscou d’où ils attendent craintivement le salut (il y a tant d’intellectuels

dont les pères sont capitalistes). La compagnie Paramount était en faillite. Les journaux Hearst en difficulté »… Sachs donne quelques

conférences pour augmenter ses revenus, sur Proust, Cocteau, Picasso, Talleyrand, l’affaire Dreyfus, etc : « Quel mélange ! Je ne sais

plus trop quels sont mes projets. Je ne pense pas revenir en France sauf obligation et je pense soit à la Russie, à la Chine ou au Japon ».

Il a déjeuné avec Paul

C

laudel

, « qui réfugié dans la poésie voit d’un œil serein les mirages sur le monde »… Il trouve que le portrait de

M

anet

par Fantin ressemble à

L

andru

: « j’ai connu quelqu’un qui a approché Landru et qui me dit qu’il n’a pas tué »… Il termine par

un « parallélisme » entre Abraham,

M

aritain

et

A

llendy

et leurs femmes : malgré les différences, « vous avez vous six, créé autour de

vous une atmosphère de la même densité, de la même valeur, au point que vos trois maisons se ressemblent étrangement et jusque dans

le détail […], et les objets différents mais les mêmes dans une certaine essence spirituelle, par quoi on reconnaît une parenté de l’esprit

et du cœur, quelques que soient les lignes que chacun trace sur la Terre »…

291.

Maurice SACHS

. L.A.S. « Maurice », et

manuscrit

autographe ; 1 page in-8 et 1 page in-4.

200/300

« As-tu pris ton abonnement de lecture ? As-tu commencé

Le Rouge et le Noir 

? Il faudra également lire les maximes de La Rochefoucauld

en marquant d’un trait de crayon celles qui te plaisent le plus, et les lire non pas en ouvrant le livre au hazard, mais d’un bout à

l’autre »… – Court « chapitre dernier », portant en exergue un extrait de

Dominique

de Fromentin. C’est une scène d’adieux, avec ratures

et corrections : « J’irai m’enterrer quelque part. Sans doute trouverai-je la route qui va vers Dieu. Elle peut naître de moi. Chaque homme

a la sienne propre qui le mène au but universel et qu’il devrait savoir lire en son cœur. – Ne vous chagrinez pas ; je ne serai pas un jour

sans penser à vous et j’aurai un compagnon : Enfant »…

O

n

joint

2 l.a.s. du jeune James

G

ulley

à lui adressées, Londres 6 septembre 1927 (en anglais) et 31 juillet.

292.

Antoine de SAINT-EXUPÉRY

(1900-1944).

M

anuscrit

autographe ; 1 page in-4.

400/500

Brouillon de 20 lignes en grande partie raturé, difficile à déchiffrer : « Voici trois jours nous continuions dans notre avant-dernier

virage. Vers sept heures du matin je rejoins Arlette qui m’attend […] Je la retrouve qui contemple dehors, mains dans les poches, un

spectacle imprévu »…

O

n

joint

une belle L.A.S. de

C

onsuelo

de

S

aint

-E

xupéry

, New York, à André Maurois, avec dessin du Petit Prince en tête (2 p.

in-4), évoquant sa maison du Lake George ; elle vient d’apprendre qu’on lui a trouvé un appartement à Paris : « je paye le loyer. Mais il

est à ma disposition dit l’homme d’affaire de G. Gallimard seulement le 1

er

août date à laquelle on déclarera mon Tonnio disparu pour

toujours »… Plus une L.A.S. de Nelly de

V

ogüé

à Jacques Suffel relative à une nouvelle édition de

Citadelle

(1968), avec un billet a.s.

(pour un rendez-vous de Saint-Exupéry, 1938) et 2 cartes de vœux.

293.

Antoine de SAINT-EXUPÉRY

.

T

apuscrit

signé

,

Souvenir de Mauritanie

, [1934] ; 16 pages in-4 (quelques marques de

blanc (tipex ?) probablement pour clichage).

600/800

Tapuscrit (double carbone) du texte publié dans

Marianne

, le 11 avril 1934, sous le titre

Souvenirs de Mauritanie

, puis en partie

intégré, éclaté et avec des remaniements, dans le chapitre VI de

Terre des Hommes

, « Dans le désert ». Ce tapuscrit présente quelques

infimes corrections, et un petit fragment collé ; la pagination des feuillets 11 à 16 est de la main de Saint-Exupéry, avec sa signature

autographe à la fin.

« Il existe, sur la côte de Mauritanie, aux confins du Rio de Oro insoumis, une portion de sable que l’on nomme, comme une ville,

Port-Étienne »… II « Il est onze heures du soir. Lucas revient du poste de T.S.F. et m’annonce pour minuit l’avion de Dakar »… III « À

Juby, aujourd’hui, Atar et son frère Mouyane m’ont invité, et je bois le thé dans leur tente »… [IV] « Les empires s’enfoncent dans le

sable. Une civilisation efface l’autre »… [Voir

Œuvres complètes

, Pléiade, t. I, p. 326-330 et 216, 219 et 224).

294.

Antoine de SAINT-EXUPÉRY

. 10

coupures

de

journaux

, 1936-1938 (qqs déchirures).

200/300

L’Intransigeant

 : 30, 31 janvier, 1

er

, 2, 3 et 4 février 1936.

E

nsemble

complet

du récit

Le Vol brisé, Prison de sable

, 6 feuilletons illustrés

de photographies racontant l’accident de décembre 1935 dans le désert de Libye : I

Un avertissement du destin

 ; II

Soudain, un formidable

craquement

 ; III

La soif

 ; IV

Le délire

 ; V

Le supplice du troisième jour

 ; VI

Résurrection

. [Le tout remanié formera le chapitre VII de

Terre

des Hommes

, « Au centre du désert ».]

Paris-Soir

 : [2 octobre 1938]

La Paix ou la Guerre ?

 : [introduction],

Homme de guerre, qui es-tu ?

 ; [3 octobre]

Dans la nuit les voix

ennemies

Paris-Soir

[8-15 novembre 1938] :

Aventures et Escales

 : –

Depuis l’origine du monde personne n’avait marché là

 ; –

Trois équipages dans

la nuit chantaient

… (articles illustrés de photos).

295.

Alexis Saint-Léger Léger, dit SAINT-JOHN PERSE

(1887-1975). L.A.S. « S

t

L. Leger », 9 novembre 1926, à une amie ;

4 pages in-8, en-tête

Affaires Étrangères, Cabinet du Ministre

.

400/500

« Je sais, pour un être de votre nature morale, ce que signifie la douleur que vous portez au cœur. Vous m’aviez parlé de votre frère. [...]

La vie sait nous frapper au meilleur de nous-mêmes. Mais contre sa cruauté il y a le refuge du cœur lui-même, et vous n’y êtes point

seule. Je connais votre force morale : vous saurez l’accroître encore en pensant qu’elle est utile à celui auprès de qui vous vous tenez »...