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311

308.

George SAND

. L.A.S., Nohant 2 mai [18]52, [à l’acteur Henri

L

afontaine

] ; 4 pages in-8 très remplies d’une petite

écriture à l’encre bleue (petites fentes réparées au papier gommé).

1 000/1 200

B

elle

et

longue

lettre

sur

sa

pièce

tirée

du

roman

M

auprat

et

sur

le

théâtre

de

N

ohant

.

« Mon cher enfant, il est vrai qu’un

Mauprat

m’a été demandé à la Porte St Martin et que j’ai promis, mais tout cela sans traités et

sans écrits

directs

. […] j’ai promis le rôle de

Mauprat

à

B

ignon

qui est mon ami, et qui seul, dans la composition de la troupe avant votre

projet d’engagement, pouvait jouer ce personnage. Mais que cela ne vous décourage pas de jouer dans la pièce, car je ne fais pas qu’un

rôle, vous le savez, dans une pièce, et quand elle sera faite vous choisirez le meilleur en dehors de celui-là. Même en la faisant je songerai

à vous particulièrement pour faire valoir votre talent auquel j’ai confiance, vous le savez, et que je tiens de tout mon coeur à mettre

sur la ligne qui lui convient ». Elle évoque sa pièce

Maître Favilla

pour les Variétés, puis le directeur de la Porte Saint-Martin Marc

Fournier, qui est un personnage « glissant dans les mains ; il m’a fait déjà un beau tour de son métier. N’importe, puisque la destinée

des artistes est d’être floué moralement ou pécuniairement par ceux qui exploitent, il faut bien en prendre son parti, et aller de l’avant ».

Elle conseille à Lafontaine de ne pas attendre

Mauprat

pour débuter à ce théâtre. « Je ne pourrai travailler à

Mauprat

qu’au mois de

juin. Je fais un roman qui finira dans le courant de mai. Il est probable qu’en juillet la pièce sera prête. Il faudrait tâcher de nous voir

à ce moment-là si vous étiez libre pour une quinzaine de jours, nous essaierions sur notre

théâtre-tabatière

de Nohant, sinon de jouer

toute la pièce, si nous manquons de personnages, du moins certaines parties où on vous donnerait la réplique en jouant tant bien que

mal avec vous. Mais ceci n’est qu’un plaisir que nous prendrions en famille, et qui m’est utile à moi pour la confection de la pièce, car

croyez bien que je n’ai pas besoin de vous voir essayer pour savoir que vous jouez admirablement bien n’importe quel type. Seulement

ce sera un très grand plaisir pour nous de vous avoir quelque temps dans notre atelier

rustico-dramatique

, et en vous amusant, même

à des improvisations avec mes enfans, vous pourriez me donner l’idée pour vous de quelque type neuf au théâtre, et faisant valoir des

qualités que vous n’avez pas eu l’occasion de mettre en lumière »… Quant à Bignon : « Pour rien au monde je ne lui retirerais le rôle que

je l’ai prié d’accepter, il ne faudrait même pas lui en montrer du regret car il serait capable de croire que vous parliez d’après mon désir,

et il m’offrirait de vous le laisser, avec empressement. Mais je jouerais là un rôle désobligeant envers lui, et je serais désolée d’avoir un

tort vis-à-vis de cet excellent artiste et de cet excellent ami »...

Correspondance

, t. XI, p. 91.

309.

George SAND

. L.A.S., 5 décembre 1855, [à Jean-Baptiste

C

lésinger

] ; ¾ page in-8.

300/400

À

son

gendre

le

sculpteur

C

lésinger

qu

elle

congédie

. « Je ne sais rien des affaires dont vous voulez me parler. J’y suis absolument

étrangère. Mais je ne veux pas vous voir. Le lien qui existait entre nous est brisé, et c’est vous qui l’avez voulu ».

Correspondance

, t. XIII, p. 443.