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315.
Jean-Paul SARTRE
.
M
anuscrit
autographe,
Idéologie et mystification
; 10 pages et demie in-4 sur papier quadrillé.
1 000/1 500
N
otes
philosophiques
.
Divers thèmes sont abordés : idéologie et mystification, « Initiation-baptême », « l’action et l’idée »... « Il y a
donc une sorte de
Société nouvelle
, une espèce de tension neutre, de réunion dans l’éparpillement qui est l’union de la mort sociale et
du quotidien. Et il y a l’élévation à un potentiel nouveau. Mais
que lui donne-t-on
? Tout.
La vie. Le sens
: il voit autrement. […] Bref il
est l’autre. […] L’autre est
objet sacré
. La vie sociale est
conscience malheureuse
. Problème : comment rendre effective une métamorphose.
Comment être pour moi-même l’Autre que je suis
en soi
.
Hegel et le déchirement
. Initiation : appartient
à un nouveau regard
.
Le soleil
:
comme regard. Vue et lumière : lié. La lumière c’est la vue de l’autre. Vivre et voir c’est participer à la vision de l’autre.
Initiation
: on
veut m’arracher à une vie naturelle qui est
mort
et que je suis dans la familiarité quotidienne. C’est-à-dire dans la monotonie quotidienne
de la conscience qui est
justement
ce dont je veux me débarrasser, puisque c’est le symbole même. […] L’idéologie comme cadre
pour
l’individu
»… Plus loin, Sartre évoque
M
arx
, les sociétés de production, la sociologie capitaliste et la sociologie du prolétariat… « Ainsi
la sociologie […] établit des sens dans l’histoire contre le non-sens possible et elle fait passer à l’absolu des rapports synthétiques de
compréhension »… La dernière page a pour thème les relations humaines : « Il y a des essences totalitaires qui ne sont rien autre que le
rapport des libertés – exemple : le don. Mais ces essences sont limitées par les limites qu’imposent les libertés (à propos par exemple de
la possession des objets). Ainsi ne peut-on les découvrir que peu à peu et ne les réalise-t-on que longtemps après les avoir découvertes »…
316.
Michel Jean SEDAINE
(1719-1797) poète, auteur dramatique et librettiste.
M
anuscrit
autographe ; 5 pages et demie
in-fol. (bords un peu effrangés).
500/600
É
bauche
des
premières
scènes
d
’
une
fête
villageoise
mettant en scène Leandro et sa sœur Camille, membres d’une troupe de théâtre
ambulante. Alors qu’il répétait son rôle tragique, Leandro – « pour avoir trop bien représenté » – a été appréhendé et mis en prison par
des gardes ayant pris ses propos pour la réalité. « Je voudrois que Le Diable emportât le poète qui a fait mon rôle il y a ces deux vers
maudits :
Je l’attends dans ces lieux, j’en seray l’assassin / Oui je veux luy plonger un poignard dans le sein.
Pour ne point louper la scène
du poignard j’ay tiré mon couteau de chasse et j’ay gesticulé avec toute la bonne foy d’un homme qui n’est pas vu et tout l’enthousiasme
d’un excellent comédien. Les coquins n’ont point discerné l’art d’avec la nature et un cachot a été la récompense de mes talents »… La
deuxième scène fait intervenir l’auteur en question, La Ronflardière, auquel Leandro fait ses reproches mais que sa sœur défend… [Une
note d’une autre écriture en marge de la première page atteste l’authenticité de l’écriture de Sedaine et résume le fragment].
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