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84

319.

Henri Beyle, dit STENDHAL

(1783-1842).

M

anuscrit

autographe, 6-12 mai 1827 ; 2 pages in-8.

3 000/3 500

N

otes

préparatoires

pour une nouvelle

édition de

R

ome

, N

aples

et

F

lorence

. [Au début de 1827, paraissait la « troisième » édition (en

fait la seconde), revue et augmentée, de

Rome, Naples et Florence

(Paris, Delaunay, 1826) ; Stendhal, qui fit tirer aussitôt des cartons pour

la corriger mais aussi pour masquer ou supprimer des termes pouvant sembler dangereux à la censure, songea bien vite à une nouvelle

édition corrigée, comme le montre cette précieuse note, peut-être inscrite sur le feuillet de garde du tome I de son propre exemplaire.]

« 

6 mai 1827.

J’ai la faiblesse d’avoir de l’humeur pendant deux heures parce que cet exemplaire est indignement maculé. Je noterai :

1° les corrections de sens et de stile à introduire dans le texte s’il y avait une 4

me

édition. – 2° Les mots qui doivent rester voilés par des

points et que je note pour ne pas les oublier.

O

pinions

.

Hier 5 mai, M. Duquetpar [Achille

D

uparquet

] me dit : Les femmes de ma connaissance s’arrachent the book. Mais pourquoi

n’en parle-t-on pas dans les journaux

.

Critique verte de Clara G [

M

érimée

].

M.

F

iore

me dit qu’il fait les délices du vénérable Inquisit.

Painsselme (?). M.

L

ebrun

Marie Stuart

est content du stile à plaisir (?) poli.

S

tile

critique générale

. Besane [Adolphe de

M

areste

] vient de me dire que la dame russe (Mme Bozev) d’hier soir lui a dit n’avoir pas

lu M. de S[tendh]al. Je viens de lire son ouvrage cela me fait l’effet de plaisanteries de coteries (cela doit être compris dans la société où

vit l’auteur). M.

D

elécluze

a dit la même chose. Donc augmenter encore la clarté des narrations, ajouter des mots pour augmenter le

pittoresque pour faciliter le travail de l’imagination qui se figure. Quant aux idées proprement dites, j’aime mieux paraître un peu obscur

à certaines gens que verbeux à d’autres. Ces livres-ci sont faits pour peu de gens, il faut de l’âme, l’amour du beau &c. 12 mai 1827 ».

En tête, annotation d’un ancien propriétaire : « Autographe de Stendhal (Henry Beyle). Eud. Villemin ».

[Ces notes ont été publiées par V. Del Litto dans

Stendhal Club

, n°105, 1984, p. 1-5.]

320.

André SUARÈS

(1868-1948). L.A.S. « S », N.D. des Routes 26 juillet [1930], à Henry

P

runières

 ; 2 pages in-4 à l’encre

rouge.

200/250

Il décline une demande [pour la

Revue Musicale

]. « Je suis plongé dans une œuvre qui ne me laisse aucun repos, et qui me poursuit

terriblement dans le temps même où je me désespère de n’y pas suffire » [

Marsiho

]. Si, « dans cette sorte d’insomnie », il parvient à

trouver un peu de « calme et de délivrance », il enverra quelques pages… « Pourquoi diable me laissez-vous dans l’oubli jusqu’à la dernière

minute ? Nul ne vit dans une telle ignorance du temps : je pourrais même dire une telle négation »… Il l’invite à aller voir chez

D

evambez

son

Voyage du Condottière

illustré par Louis

J

ou

. Il prie de ne plus lui envoyer de dépêche, car « chaque petit commis fixe, lui-même, ce

qui est dû, à sa trogne d’abord, et ensuite à l’État »...

321.

Eugène SUE

(1804-1857). 4 L.A.S., [1834-1841], à la comtesse Mercédès

M

erlin

 ; 10 pages in-8 ou in-12.

300/400

E

nsemble

de

lettres

à

la

femme

de

lettres

et

cantatrice

.

[Juin 1834 ?]

, envoyant un manuscrit pour son album : « veuillez considérer

ce faible tribut comme un gage de mon admiration pour l’artiste rempli de passion et de poësie, pour l’écrivain si plein de charme

et de naïveté et pour la femme du monde si bienveillante et si gracieuse »… –

[Début 1836 ?]

, la remerciant de son livre [

Souvenirs et

mémoires de Mme la comtesse Merlin

], « et de la grâce parfaite avec laquelle vous me l’avez envoyé, et surtout de la devise

fide mihi

que

j’avais croyez le, depuis longtemps devinée, il est des caractères si nobles et si généreux, qu’ils inspirent dès l’abord la plus inexprimable

confiance […] Aussitôt que je pourrai sortir, j’irai vous rappeler certaine promesse

Biblique

à laquelle je tiens beaucoup »... –

[Avril

1839 ?]

, pour faire inviter une dame au concert : « vous m’excuserez n’est-ce pas, vous dont le caractère est si noble et si généreux,

vous comprendrez la crainte que l’on a de froisser, de blesser, quelqu’un à qui on a dû des années d’un grand bonheur dans ces bien

rares entretiens intimes, que j’ai eus avec vous ». Il maudit les « mille obstacles qui m’empêchent d’aller chercher plus souvent près

de vous cette impression bienfaisante et généreuse qui console et élève l’âme, et que je retrouve toujours dans vos livres ou dans votre

conversation »… – [Juillet 1841], il est occupé « à la Comédie Française aux répétitions d’un nouveau drame de moi [

La Prétendante

] qu’on

va bientôt représenter […]Si je ne savais pas combien le monde vous occupe et vous réclame, combien vos beaux travaux littéraires vous

prennent de temps, heureusement pour nous, je vous enverrais quelques nouveaux livres,

éclos

pendant votre absence, mais je vous les

garde pour distraire plus tard quelques-uns de vos loisirs. Vous savez combien j’ai foi dans l’autorité de votre jugement, parce que c’est

l’esprit le plus fin et le plus charmant dans le cœur le plus noble et le plus élevé »…

O

n

joint

une L.A.S. au graveur Jacques

P

ascal

, Paris 29 mars 1851, le félicitant de sa « gravure de Cervantès d’après Velasquez » (1 p.

in-8, adr.).

322.

Eugène SUE

. 7 L.A.S., [1838-1844 et s.d., à la comtesse Mercédès

M

erlin

]

; 13 pages in-8 ou in-12.

400/500

E

nsemble de

lettres à

la

femme de

lettres

et

cantatrice

.

Châtenay 29 mai [1838]

. De retour en Sologne, il la remercie d’avoir consenti

à présenter sa sœur à Lady

G

ranville

, ambassadrice. « Ma sœur m’a fait espérer que vous voudriez bien me faire la grâce de me recevoir

un matin. Elle a même ajouté quelques mots d’une espérance à laquelle je n’ose croire encore »…

[Août-septembre 1838 ?]

. Il réclame son

indulgence, « et pour mon indiscrétion, et pour un pauvre livre que je vous envoie […], en vous rappellant que je n’ai pas les

Loisirs d’une

femme du monde

, vous m’avez jusqu’ici, madame, habitué à une faveur à laquelle j’attache trop de prix, pour ne pas risquer de paroitre

importun, en vous fesant cette demande »…

[Janvier 1839 ?].

Expression de « fière gratitude pour les choses flatteuses que vous avez bien

voulu dire à ma sœur à propos de moi »…

[Novembre 1840 ?]

. Mme de

G

irardin

est « accablée par une nouvelle et violente attaque contre

M

r

de G. qui peut malheureusement peut-être amener un nouveau duel, – au milieu de ce chagrin, elle a été bien profondément touchée

de la démarche de M

r

de

C

ustine

, votre bien aimable et bien précieux interprète – mais ses appréhensions sont telles, et l’attaque si

véhémente, qu’elle est presque sans forces sous de nouveaux et si cuisans chagrins »…

[Février 1844]

. Remerciements pour les beaux et

bons livres, et pour l’élixir qui a sauvé la mère du pauvre

P

leyel

. « J’ai regretté

pour moi

, mais non pour vous, que vous n’ayez pu assister

à cette interminable pièce, pour laquelle j’aurais eu à vous demander un million d’indulgences »…

[1844]

. Il présente « une demande bien

étrange, bien indiscrète, peut-être même bien

ridicule

 » : un ami intime a besoin pour sa vieille mère très affaiblie, du « très vieux vin

de Malaga, mais surtout

pas du tout mélangé

 », et il n’en trouve pas ; Sue espère qu’elle lui accordera « 

une

bouteille, une seule » de ce

précieux vin…

[1844]

. « J’ai tout de suite fait porter le

divin Elixir

qui j’en suis certain, la sauvera, si elle peut être sauvée »…