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Littérature

après avoir reçu une lettre pleine de tendresse et de reconnaissance d’un jeune amant, qu’il avait promis de céder à Montherlant :

« Permettez-moi, mon cher, de reprendre ma parole à ce sujet […] Puisque la flamme brûle, si gentille et si jeune, je serais un goujat de

ne pas la respecter. Pauvre enfant ! […] se plaignant en termes si touchants de nos cinq mois de séparation »…

Toulouse 12-V-1943

. Il

renonce pour l’instant à son voyage, qu’il repousse de trois semaines. Il raconte en termes codés ses dernières aventures pédérastiques…

12-VI-1943

. « Sur vous le salut et la bénédiction ! » Longue lettre enthousiaste et à mots cachés dans laquelle il raconte les aventures

du « Major » (lui-même) à Marseille, qui lui a expliqué «comment, après avoir agi jusqu’ici au petit bonheur “Au petit bonheur !” quel

joli titre de roman », il avait fini par « savoir où, quand et comment il fallait se trouver […] évidemment, sur le passage des tapis de

prière, car il ne s’agit que de cela. Il n’y a, à Marseille, que ça. Mais que de richesse ! Nettement, il donne la palme aux petits somaliots,

par comparaison aux petits parigots. […] De telles libertés supposent, non pas seulement des fidèles, mais des pécheurs endurcis. Il se

contente de fidèles, en louant Allah »… Etc.

267.

Roger PEYREFITTE

. L.A.S., 3 octobre 1947, [à Émile

H

enriot

] ; 2 pages in-8 à son adresse

15, avenue Hoche

. 100/150

Remerciements pour son « magnifique article » sur

Mademoiselle de Murville

dans

Le Monde

. « Si votre silence sur mon premier livre

m’avait contristé, je n’ai que plus de plaisir aujourd’hui à recevoir cette couronne de vos mains. Elle me vient d’un romancier et d’un

critique, auxquels je voue une longue admiration : c’est pourquoi je n’en pouvais souhaiter de plus précieuse. L’allusion à ce cher Henri

de

R

égnier

m’a touché jusqu’au fond du cœur. Personne sans doute n’était destiné à l’apprécier mieux que moi. Il m’a semblé voir,

grâce à vous, se pencher sur mon livre ce visage que connut mon enfance et qui incarnera toujours à mes yeux tout l’honneur et toute la

dignité des lettres ». Il répond alors à quelques critiques : « Vous reprochez d’abord à mon héroïne de

céder bien facilement à la fantaisie

destructrice de son frère

. Mais n’est-ce pas qu’elle sait tout de suite que ce serait peine perdue de s’y opposer et qu’il y a autour d’elle des

intrigues et des calculs de toute sorte ? Elle tombe de trop haut pour songer à se défendre. Vous la trouvez ensuite aussi

facile

devant le

crime et devant l’amour et aussi qu’elle reste fidèle à son caractère. L’un et l’autre la laissent froide ; elle ne les a désirés l’un et l’autre

que l’espace d’un éclair. Elle n’est ni criminelle ni amoureuse, et c’est en cela qu’elle m’a plu », aimant mieux « l’amour qui se refuse

que l’amour qui se fait »…

O

n

joint

une autre L.A.S. à un ami (7 mai 1954).

268.

André PIEYRE DE MANDIARGUES

(1909-1991). L.A.S., Stockholm 14 juin 1962 ; 1 page in-4 sur papier pelure

(coupure de presse jointe).

120/150

Il rentre de voyage en Scandinavie avant de partir pour l’Europe centrale jusqu’à la mi-juillet. « Il me faut donc, en m’excusant,

répondre par la négative à votre aimable proposition de collaboration aux N. L. Je vous avouerais, d’ailleurs, que j’écris lentement et peu

aisément, et qu’un texte de quinze pages représente pour moi un assez long travail. À mon retour, plusieurs besognes urgentes vont se

présenter, et même si la question de date ne se posait pas il me serait difficile de vous satisfaire »…