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61

Littérature

246.

Paul MORAND

. L.A.S., Le Touquet 7 août 1936, à un ami ; 1 page et demie petit in-4 à en-tête du

Savoy Hotel London

.

300/350

À

propos

de

l

’I

rlande

et

de

l

écriture

de

B

ug

O’S

hea

.

Il revient d’Irlande : « Le paysan irlandais est plus heureux que jadis ; il n’a jamais été aussi prospère car la

rent

du

landlord

ne l’écrase

plus. Mais le petit commerçant des villes qui vivait de l’armée anglaise et des

house-parties

du grand seigneur local est dans le marasme,

sauf l’été où les touristes américains affluent. Toute l’Amérique est en Angleterre ; on ne vient pas en France, pays latin qu’on assimile à

l’Espagne au point de vue politique intérieure. Il y a ici des Anglaises au Touquet qui sont venues en tremblant, qui pour rien au monde

ne se risqueraient jusqu’à Paris et qui gardent un œil sur l’avion pour fuir à temps. Ce sont les seules visiteuses. J’écris l’histoire, la

courte histoire d’un gangster irlandais de Chicago retiré des affaires et jouant au squire à Dublin. Pour en revenir à l’Irlande, si, depuis

deux siècles, les Anglais n’avaient pas été aveuglés par leur haine papiste, s’ils avaient laissé leurs prêtres à ces petits paysans qui y

tiennent tant et s’ils avaient voté une loi d’expropriation des grands propriétaires fonciers, ils auraient facilement gardé l’Irlande. Mais

c’est fini »…

247.

Arthur MUGNIER

(1853-1944) abbé, confesseur des gens de lettres. L.A.S., Paris 16 février 1902, [à

R

achilde

] ; 6 pages

in-8 à l’encre violette.

150/200

S

ur

D

ans

le

P

uits ou

la vie

inférieure

de

R

achilde

.

« Je remonte enfin du

Puits

où votre bonté m’a fait descendre, et je suis ému et ravi

de tout ce que j’y ai vu et entendu. Car c’est le

Puits

qui

parle

, et on y admire la vérité au singulier et au pluriel. Vous la présentez toute

nue et habillée à la fois, et c’est le miracle de votre style. Comme vous aimez les humbles et les petits ! Comme vous êtes résignée ! Cette

vision de près est toute une confession. Vous avez plongé dans toutes les détresses féminines ; vous n’êtes dupe d’aucune apparence et

d’aucune réalité, et vous restez rassurée, calme, très bonne quand même. Derrière ces chiens, ces lapins, ces rats, que de problèmes se

lèvent, qui intéressent la ménagerie humaine et que la pitié seule résoudra ! […] On s’enrichit, à vous lire. Et vous

donnez

à

manger

à

l’esprit. […] Oui, notre

H

uÿsmans

vous eût suivie, dans cette nouvelle œuvre qui est bien dans son esprit »…

248.

Vincent MUSELLI

(1879-1956).

M

anuscrit

autographe signé,

Fait-Divers

 ; 12 pages et demie in-fol.

150/200

C

onte

.

« Depuis dix-huit ans qu’ils étaient marchands de clous aux Failles, Monsieur et Madame Cornut allaient en chemin de fer

le jeudi de chaque semaine au grand marché d’Issy-les-Braults. […] Monsieur et Madame Cornut demeuraient insensibles aux charmes

de la nature comme aux merveilles des travaux humains : ni les jardins ni les prés, ni les récoltes ni les fruits n’attiraient leur curiosité

qui n’allait point davantage aux viaducs les plus audacieux ou aux tunnels les plus sombres. […] Mais ce pourquoi depuis dix-huit ans

Monsieur et Madame Cornut réservaient leur admiration était la belle cathédrale de Moulaines »…

249.

Alfred de MUSSET

(1810-1857). L.A.S. « Alf

d

de M

t

 » à une dame ; 3/4 page in-8.

600/800

« Ai-je besoin de vous dire sur un froid bout de papier tout ce que vous savez que je pense ? Je vous remercie et j’accepte de grand

cœur. Faites-moi savoir seulement où je dois vous trouver, et comment – J’avais promis aux petites Sheppard d’aller avec elles, je vais

me dépromettre aujourd’hui. J’en serai quitte pour leur faire une visite »...

250.

Gérard de NERVAL

(1808-1855). L.A.S., [septembre 1837 ?], à Henry

M

illot

 ; 1 page in-12.

500/700

« J’avais mis jeudi j’ai remis mercredi. J’avais raison puis j’ai eu tort. Je ne prévoyais pas que l’absurde duo en question ne serait pas

fini aujourd’hui. Mes collaborateurs sont sur moi comme des tigres. À jeudi donc »… [Millot était, semble-t-il, clerc de notaire ; les

collaborateurs de Nerval pour l’opéra

Piquillo

sont alors Alexandre Dumas et le compositeur Hippolyte Monpou.]

251.

Gérard de NERVAL

. L.A.S., mardi [vers 1844-1847 ?], à Louis

B

atissier

(médecin et archéologue) ; 1 page in-12, adresse.

400/500

« Il m’arrive un contretemps affreux et inattendu comme tous les contretemps. Je ne puis pas vous accompagner demain au bal. Je

voudrais bien que vous eussiez le temps de prévenir quelqu’un à ma place. À demain toujours ; je vous verrai partir – avec regret – sauf

le cas de 1

ère

représentation »…

252.

André de NICOLAÏ

(1910-1936) poète ; il fut secrétaire de Fernand Gregh.

E

nsemble

de

documents

.

300/400

*

P

oème

autographe signé,

Aube

, signé « André Nicolaï », sonnet soigneusement calligraphié à l’encre violette et dédié à M. Druesnes.

*

Les Fêtes douloureuses

. Quatre visages de Jack Michael Reg (Maurice d’Hartoy, 1933), in-4 tiré à 476 ex., un des quinze sur Japon

nacré (n° III spécialement impr. pour Mme de Nicolaï), broché à toutes marges.

*

C

orrespondance

adressée à sa mère : 28 lettres, la plupart L.A.S., 1936-1957 : Pierre Aldebert, Mme Aurel (2), Jacques Brûlé, Lucie

D

elarue

-M

ardrus

(4, plus un poème a.s. à la mémoire de Nicolaï dit à l’enterrement), Armand Godoy (3), Fernand Gregh (et 2 de sa

fille Geneviève), Pierre Lagarde (5, plus un tapuscrit d’hommage au disparu), Wilfred Lucas, Pierre Mornand, François-Joseph de Payer,

Pierre Petit de Julleville, Jean Rameau, Maurice Rostand (2), Jean Suberville, etc. Plus 4 cartes de visite autogr. de Fr. Debat, Simone

Maurois, Fr. Pietri, Mme Ed. Rothschild, et un mémoire pour les travaux au tombeau.

O

n

joint

la dactylographie d’un procès-verbal d’autopsie (mort par coup de feu tiré à bout portant), et un dossier de 20 lettres et

documents familiaux, la plupart concernant son père, le lieutenant Hugues-Charles Nicolaï, qui fut notamment chef de bureau aux

chemins de fer d’Égypte.