Previous Page  66 / 204 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 66 / 204 Next Page
Page Background

64

261.

Jean PAULHAN

(1884-1968). 13 L.A.S. et 1 L.S., [1936]-1959 et s.d., à des amis ; 17 pages in-8 ou in-12, quelques en-

têtes

NRF

, une enveloppe.

300/350

Le 18 [1936].

« La mort d’Albert

T

hibaudet

fait que c’est vous qui le remplaceriez – si vous acceptiez la proposition que je vous faisais

il y a un mois »…

Mercredi

, sur les lois de l’esprit et de la pensée : « Il va sans dire que la critique de

K

ant

ne vaut que si l’on tient pour

accordé : 1. Que l’esprit a ses lois particulières et relatives. [– ce qui implique :] 2. Que, certaines lois de pensée/pensées étant données,

l’esprit est incapable de penser/former la pensée/loi contraire comme vraie »…

Vendredi

. Attendant la visite d’un ami à Chatenay : « Je

crois que notre journée de lundi sera tout à fait passionnante, d’où nous sortirons amis ou ennemis »…

Jeudi 27.

Envoi de deux articles

sur Alain pour traduction…

Samedi

,

à son cher Jean : « on me permet déjà de glisser à pas lents sur mon parquet, de travailler une heure

par jour à mes

Fleurs

(je me suis remis à des choses sérieuses), de regarder par la fenêtre les gardiens du square. C’est fort délicieux »…

Jeudi

 : « C’est grâce à vous que nous connaissons une Venise – que je ne croyais pas si émouvante ; et les palais rongés, et cet étrange

espace humain (où tous les bruits ont leur sens) fait très bien passer, fait même qu’on admire la grande rhétorique de Saint-Marc »…

20

janvier 1959

, à Gérard

B

auër

, le félicitant pour son Grand prix littéraire de la Ville de Paris. Invitations, reports de visites, envoi de

textes, etc. Plus la copie d’un fragment d’

Aurélia

de Gérard de Nerval.

262.

Charles PÉGUY

(1873-1914). L.A.S. « Pierre », Coulommiers mercredi [5 septembre 1900], à

sa

femme

 ; 3 pages in-8

(petits trous de ver).

1 000/1 200

« Ayant regardé trop longtemps les paysages que traversaient mes chemins de fer, je me suis donné une inflammation diagonale de la

face qui sera passée demain matin [...] Je te prie de te porter bien, sans aucun souci de tout le reste. Nous causerons un peu dimanche,

à condition que tu ailles beaucoup mieux. Aie courage. N’aie aucun souci. Je ne me suis jamais senti aussi maître de ma vie. Je ne me

suis jamais senti aussi maître de nos enfants »...

263.

Charles PÉGUY

. L.A.S., 19 juillet 1914, à

son

fils

Marcel

P

éguy

 ; 1 page petit in-4, enveloppe.

500/600

« Ta copie de français était beaucoup moins mauvaise qu’on ne te l’a cotée. elle valait 13 ou 14 au lieu de 5. tu es tombé sur un

professeur de russe en Sorbonne qui n’avait plus aucune idée de ce que c’est qu’une copie de bachot. rien de scandaleux dans ton

orthographe, on a eu tort de t’engueuler ».

264. [

Silvio PELLICO

(1789-1854)].

Théobald, comte WALSH

(1792-1881) littérateur.

M

anuscrit

autographe,

Ma captivité

,

1832-1833 ; 231 pages in-fol., reliure demi-basane rouge.

800/1 000

M

anuscrit

complet d

une

traduction

inédite de

L

e mie

prigione

de

P

ellico

(1832), que l’on connaît en France sous le titre adopté lors

des premières traductions françaises :

Mes prisons

 ; pas moins de trois traductions parurent en France en 1833, dont celle d’Antoine de

Latour. C’est probablement ce qui explique que la traduction du comte Walsh soit restée inédite.

Théobald Walsh est l’auteur d’un

Voyage en Suisse, en Lombardie et au Piémont

(1834), et d’un curieux livre sur

George Sand

(1837). Commencé à Nice en décembre 1832 et achevé « à la montagne » en juin 1833, ce manuscrit présente de nombreuses ratures et

corrections. Walsh a noté à la fin de sa traduction : « jamais travail ne m’a plus fortement attaché et ne m’a été plus utile »… Selon une

note en marge de la page liminaire, ce manuscrit fut donné à Étienne Hémery le 12 avril 1880.

Le texte comporte un avant-propos et 47 chapitres. Citons-en le début : « Ai-je écrit ces mémoires poussé par un vain désir de parler

de moi ? Je souhaite qu’il n’en soit pas ainsi, et il me semble, autant qu’on puisse être juge de soi-même, que j’ai obéi à des motifs

meilleurs : – J’ai eu pour but de contribuer à relever le courage de quelques malheureux en retraçant et les maux que j’ai soufferts et les

consolations qui, (je l’ai éprouvé) toutes à notre portée même dans la plus extrême infortune, – d’attester qu’au milieu de mes tourments

prolongés, je n’ai pourtant point trouvé l’espèce humaine aussi inique, aussi indigne d’indulgence, aussi dépourvue d’âmes généreuses

et élevées. – J’ai voulu inviter les cœurs nobles à aimer les hommes, à n’en haïr aucun »…

265.

Louis PERCEAU

(1883-1942) homme politique, écrivain et bibliographe.

M

anuscrit

autographe,

Ma vie secrète

.

Ouvrage traduit de l’anglais. Vol. I

, [vers 1923] ; 399 pages in-fol.

1 000/1 500

T

raduction

de

M

y

S

ecret

L

ife

, roman érotique située à l’époque victorienne dont l’attribution à Henry Spencer Ashbee par G.

Legman fut mise en doute par Jean-Jacques Pauvert, lors de sa publication d’une traduction intégrale (1994-1996).

Ma vie secrète : mon

enfance et mon adolescence amoureuses, traduit pour la première fois de l’anglais sur l’un des 10 exemplaires de l’édition originale et unique

,

par Perceau, parut en 1923 dans la Collection de l’Académie des Dames (2 vol.). Sous forme de mémoires,

Ma vie secrète

raconte avec

allégresse les découvertes et aventures d’un gentilhomme anglais prénommé Walter. On relève de nombreuses ratures et corrections, et

d’importants passages biffés et supprimés, notamment dans l’introduction et les préfaces, ainsi que dans le début de l’ouvrage.

266.

Roger PEYREFITTE

(1907-2000). 4 L.A.S. (« R » ou « P »), 1940-1943, à Henry de

M

ontherlant

 ; 3 pages in-4 et 11 pages

et demie in-8.

500/700

C

orrespondance

allusive

et

souvent

codée

sur

leurs

aventures

pédérastiques

.

17 décembre 1940

. Il reprend un peu de liberté sur l’heure de son arrivée à Nice et lui rend aussi la sienne, car il se peut qu’au

dernier moment il décide de prendre un train de nuit. Mais il ne sait pas encore quand il décidera de partir, s’il fera étape pour dormir

sur le chemin, etc.

11 mars 1941

. Longue lettre de 10 pages à propos de leurs histoires avec de jeunes garçons, et ses derniers exploits

pédérastiques, en termes codés. Il l’avertit de la décision qu’il a prise « à laquelle je ne doute pas que vous vous rangiez sans regret »,