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Il s’agit d’un récit nostalgique et légèrement ironique où figurent trois personnages qui avaient servi de modèles à l’auteur du
Songe
(1922) et des
Olympiques
(1954) : l’athlète Peyroni ; Douce, l’amante discrète qui se révèle vulgaire ; Dominique, championne du 110
mètres haies (épreuve réservée aux hommes). Montherlant a réuni cet ensemble sous une chemise d’abord intitulée
Pueritia
: le titre
L’Insomnieuse
fut modifié au feutre rouge avec cette note d’une écriture maladroite : « Tout ceci a été entièrement revu au 27-12-71 »...
Figurent dans ce dossier un plan daté du 14 avril 1971 ; des notes sur l’athlétisme féminin français ; des brouillons corrigés, annotés
et barrés, conservés sous une chemise étiquetée «
L’Insomnieuse
brouillons Avril 71 » ; un
manuscrit de
travail abondamment
raturé
et
corrigé
, présentant quelques béquets, émaillé d’indications chronologiques et de notes à lui-même (« Je parle de Dominique à Douce.
Passage non écrit »), ou à sa dactylographe ; quelques feuillets dactylographiées ; des pages arrachées à sa préface à l’album
Paysage des
Olympiques (1940), et un numéro du bulletin
Stade français
(avril 1938).
244.
Paul MORAND
(1888-1976). L.A.S., 15 décembre 1925, à Michel
B
réal
à Bangkok ; 1 page in-4 à son adresse, enveloppe.
300/350
« La neige c’est beau, ce matin, et la Tour Eiffel où le vent d’ouest l’a plaquée comme du papier découpé, et sans relief ». Son passage
à Marseille a été trop court pour qu’il voie le père de Bréal. Il a également été en Normandie : « Aucun cobra, des couleuvres, des
vaches avec du lait dedans et de l’air frais dans les poumons quand on a couru. […] Paris c’est assez curieux. Plein de politiciens, de
fascistes et de gens qui se mettent la ceinture. Le moment est sérieux. J’ai un congé de santé. Philippe [
B
erthelot
] en pleine forme :
des ambassadeurs autour de la table et des chats dessus. Le roman de
G
iraudoux
a b[eaucou]p de succès et fait gros bruit. […]. Je vous
envoie Jacques
P
orel
: il est charmant. Occupez-vous de lui. Il réalise ce que tout le monde à Paris désire par ces temps noirs : vivre aux
Tropiques et voir Java et Angkor »…
245.
Paul MORAND
. L.A.S.,
San Francisco
4 mars 1927, à un « cher ami » [Bernard
G
rasset
?] ; 2 pages et demie in-8, en-tête
Fairmont Hotel
.
300/350
L
ettre
à
son
éditeur
pendant
son
voyage
de
noces
en
A
mérique
.
Inquiet sur la situation à Paris, il demande de lui envoyer à New York des nouvelles : « Est-ce une petite ou une grande crise ? »…
Il a vendu son récit de voyage
Rien que la Terre
à un ami [Bernard
F
aÿ
?
] qui fait des traductions à New York : « pas cher, mais bien
cependant, puisque je ne pensais pas le placer du tout »... Il a reçu un mot de l’éditeur Ferenczi qui lui demande de corriger les épreuves
de
L’Europe galante
: « J’en conclus que vous lui avez vendu. Je n’en savais rien quoique quand vous avez vendu à Flammarion
Lewis
& Irène
dans des circonstances analogues, vous m’ayez promis de ne plus recommencer. J’ai des choses à changer à
L’Europe galante
,
justement, et c’est très désagréable. Tâchez de retarder cela. […] Je viens d’arriver à San Francisco. Je vous quitte pour aller chercher
C
laudel
au bateau. Il arrive ce matin du Japon »…