46
O
n
joint
une autre L.A.S., Paris 27 août 1813, à l’architecte François-Joseph
B
élanger
(3/4 page in-8, adresse), le félicitant pour sa
coupole [de la Halle au Blé, plus tard Bourse de commerce] : il n’a « rien vu de plus beau, et pourtant rien de plus simple. On ne sait
pourquoi, elle paraît magnifique car elle ne montre que du fer, du cuivre, et du verre. Mais tout cela compose un ensemble admirable ».
Il l’invite à déjeuner [allusion à leurs amours avec Sophie Arnould] « avec le vieillard que vous fésiez cocu il y a 40 ans »…
148.
Jacques LAURENT
(1919-2000).
M
anuscrit
en partie autographe,
Plat du jour
, [juillet 1949]
; 3 pages in-4 dactyl.
corrigées et 3 pages in-fol. autogr., nombreuses corrections et additions.
200/250
S
ur
la nouvelle génération de
l
’
après
-
guerre
,
que Laurent appelle
«
la
jeunesse cino
-
jazz
»
. Article publié dans
La Table Ronde
(août-
septembre 1949). Le début, dactylographié avec corrections autographes, il porte le titre primitif : «
Une nouvelle culture
». Laurent parle
de la rébellion inhérente à l’adolescence, à la jeunesse, mais s’étonne de l’indulgence de celle d’aujourd’hui : « Elle n’a vraiment pas
de haine pour la génération qui la précède. Elle ne se révolte pas contre elle ; elle s’en amuse », avec un goût pour le « 1900 ». Il tente
d’expliquer cette absence d’hostilité, et souligne l’ambigüité des goûts littéraires des jeunes, leur amour du cinéma, leur passion du
Jazz…La nouvelle génération, adepte de la « culture cino-jazz », est tout aussi passionnée par les modes anciennes, qu’elle remet à son
goût, que de création et de progrès… « La jeunesse cino-jazz n’a pas de morale à sa disposition. […] La jeunesse ne rend aux adultes que
ce qu’ils lui ont prêté. Et l’on ne rend pas la fausse monnaie. Dans son amoralité elle forme une nouvelle morale de liberté et d’égalité
sexuelles, morale sommaire. Mais on doit lui pardonner d’être sommaire si l’on veut bien se rappeler qu’elle n’a pas eu comme celle du
Bœuf sur le toit à chercher ses vertiges dans les stupéfiants ou les sortilèges, mais à les chasser »…
O
n
joint
les épreuves corrigées (8 p. in-8), avec corrections autogr. au crayon ; Laurent biffe le titre et inscrit le nouveau :
Plat du jour
.
149.
Paul LÉAUTAUD
(1872-1956). 3 L.A.S.,
Paris
1917-1918 et 1937, [à Léon
D
effoux
]
; 1 page in-8 chaque à en-tête et
vignette du
Mercure de France
.
250/300
1
er
mai 1917
. Félicitations sur sa nouvelle dans
La Caravane
: « C’est conté sans longueurs et comme par quelqu’un qui vous dit une
petite histoire en passant, ce qui est peut-être la meilleure façon de conter. Mais je crois bien que la morale du conte m’a encore plus
amusé. Elle m’a fait songer que bien de nos chers maîtres ne sont peut-être pas devenus écrivains autrement que votre Amédée »... Il
a été aussi intéressé par son étude sur
M
aupassant
: « Je n’ai jamais beaucoup aimé la littérature de Maupassant [...]. J’ai horreur de ce
genre d’homme. Et malgré tout cela,
l’homme
m’intéresse grandement »...
18 janvier 1918
. Il est très privé, comme fumeur : « Puisque
vous êtes dans un métier de soldats, vous est-il possible d’avoir du tabac de troupe ? Je vous demande cela à tout hasard, ne sachant à
quel saint me vouer. […] S’il n’y a pas moyen, je me résignerai. Il est bien entendu que je parle d’acheter, et que je vous rembourserai
le prix des paquets »...
8 juillet 1937
, au sujet de Jean
B
onnerot
(l’éditeur de la correspondance de Sainte-Beuve) : « Mademoiselle Marie
D
ormoy
, bibliothécaire
à Sainte-Geneviève (Bibliothèque Jacques Doucet également) donnera chez elle [...] une petite réception en son honneur, à propos de
son Prix de la Critique »... Il a relu son article sur la destruction des lettres d’Adèle
H
ugo
. « Une fois de plus je vous le dis avec grand
plaisir : grand intérêt toujours de vos articles de ce genre, apprenant toujours quelque chose, toujours merveilleusement faits »...
150.
Paul LÉAUTAUD
. L.A.S., 23 avril 1951, à Jean
D
enoël
; 1 page in-8.
200/250
S
ur
la mort d
’A
ndré
G
ide
.
« Je suis toujours le même et de même. Le nouveau est peu piquant dans ma vie et je n’y tiens pas. […] La
mort de
G
ide
et les affaires de sa succession de tous ses papiers ont amené bien des allées et venues pour les papiers déposés par lui à la
Bibliothèque Doucet. Il paraît bien y avoir quelque désordre pour trier l’inédit et le déjà publié. Question de temps »...
O
n
joint
une L.A.S. de Pierre LOUŸS (1 p. in-8 à son adresse, encre violette). « Voici une mauvaise revue, et de mauvais vers dédiés
à vous ; en souvenir de La Lance
! Pardonnez-moi. Et surtout ne vous fiez plus à
R
égnier
pour savoir ce que je pense de vous »…
151.
André LEBEY
(1877-1938).
M
anuscrit
autographe signé,
Pierre Louÿs
, [1922] ; 5 pages in-4.
100/120
H
ommage à
P
ierre
L
ouÿs
, paru en première page du journal
L’Éclair
, le 21 janvier 1922. Lebey rend un émouvant hommage à son ami
Pierre Louÿs, déjà terriblement diminué [il mourra en juin 1925]. Il évoque son amitié, dont la dédicace de
la Femme et le Pantin
est le
témoignage. Il cite un poème inédit
Gibier divin
, et se rappelle les différentes habitations de Louÿs, notamment la rue Grétry, où il a pu
rencontrer toute la jeune littérature, entendre Debussy jouer à l’harmonium
La Damoiselle élue
, retrouver Paul Valéry, Jean de Tinan,
Heredia, Pierre Quillard, Ferdinand Hérold, Claude Farrère, etc. Il loue la culture et le talent de son ami : « Croire passionnément à l’art
d’écrire pour soi-même c’est une vertu » ; et il déplore son état actuel : « Cette lucidité constante, qui savait évaluer, juger et créer en
dehors de toute combinaison et de tout intérêt, Pierre Louÿs y sacrifia tout. Je ne l’ai jamais entendue aussi nette que dans sa parole. Je
ne l’ai jamais vue vivre aussi limpide et calme que dans le regard clair et bleu, aujourd’hui voilé, de mon ami. »
152.
LITTÉRATURE
. 8 L.A.S. et 2 manuscrits autographes signés.
200/250
Maxime
A
lexandre
(Saint-Étienne de Tinée 1943, à un psychiatre [Dr Ferdière ?], réponse à la question « qu’est-ce que la folie ? »),
Paul
C
olinet
(
Poëme dangereux
, 1946, à l’encre verte), Élie
F
aure
(4, 1935-1937, à un camarade, faisant allusion à
L’Huma
), Georges
R
ibemont
-D
essaignes
(belle lettre à Aragon, et poème
Un mort sur le bord de la route
), André
R
olland de
R
enéville
(1956, à un ministre,
sur son voyage en Roumanie, fendue), Henri de
R
égnier
(à Albert Fuster).
153.
LITTÉRATURE
. 14 lettres, la plupart L.A.S. à l’éditeur Robert
C
arlier
.
200/250
Raymond
A
bellio
, Albert
B
éguin
, Marcel
L
allemand
(4, plus un télégramme), Jean
L
ambert
(à propos de la correspondance Gide-
Bussy), Francis
P
onge
, Guy Poulon, Jean
R
oudaut
(liste de ses articles), Gilbert
R
ouger
(sur Rétif de la Bretonne), Jean
Q
ueval
(2),
Jean Savant. On joint qqs photocopies (lettres de Céline à Gallimard).