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25

81.

Remy de GOURMONT

(1858-1915).

M

anuscrit

autographe signé,

Épilogues

, [1900] ; 6 pages et quart petit in-4, et 10

pages et demie in-8, avec quelques ratures et corrections.

400/500

Deux chroniques pour le

Mercure de France

.

[Mai 1900], en 3 parties :

La Porte Binet

(sur l’architecture qui triomphe à l’Exposition universelle et notamment sur la Porte

B

inet

au

« style marmite écaillée, style casserole, style scaphandrier »...) ;

La Boite du Ciel

(sur les tarifs prohibitifs et les délais dans la distribution

du courrier par la Poste) ; et

Un nouveau Don Quichotte

(sur la victoire « contre rien » remportée par le colonel

D

ouglas

dans la guerre

des Boers).

[Septembre 1900], en 4 parties :

Sur quelques penseurs anarchistes, socialistes ou piétistes

(sur Jean

J

aurès

qui « a toujours l’air de rouler

entre ses doigts un chapelet de coco » et sur les sottises émises par les penseurs socialistes, notamment à propos d’un paradis naturel

possible...),

Les deux régicides

(à propos des assassins du chah d’Iran et du roi d’Italie),

Le Sultan de Sokoto

(à Sokoto comme en Chine, on

refuse la présence des missionnaires...),

La propriété littéraire

(réflexions sur les droits d’auteur et sur la valeur commerciale des œuvres

littéraires, citant les exemples de Stendhal, Balzac et Goethe)....

82.

Alexandre-Balthazar-Laurent GRIMOD DE LA REYNIÈRE

(1758-1838) gastronome et littérateur. L.A.S., Paris

16 janvier 1785, à sa cousine [Angélique

M

itoire

] ; 3 pages in-4 remplies d’une petite écriture serrée.

400/500

J

olie

lettre

à

sa

cousine

dont

il

est

amoureux

.

« Rien au monde ne peut me lasser venant de la part de l’amitié ; et si je suis sensible au delà de tout ce que je puis dire à votre

lettre, je n’en suis nullement piqué. […] Mon mal pour être par vous désespéré n’est pas encore devenu incurable. Il s’agit seulement

d’employer les grands remèdes, ceux que vous avez mis en usage jusqu’à ce jour n’ont pas produit assez d’effets… […] Armez vous

d’indulgence plutot que de sévérité ! Ayez compassion de votre ami, et soutenez le par la douceur. Au lieu par exemple de ces regards

sévères et de ce silence mélancolique, qui l’affligent sans le corriger, mettez en usage […] ces petits moyens dont les femmes savent tirer

un si merveilleux parti. Ces légères faveurs qui ne tirent point à conséquence, et qui opèrent de grands prodiges sur les ames hélas

trop innocentes des pauvres célibataires. […] Vous ne rendez pas justice à mon attachement pour vous. […] N’attribuer qu’au délire de

l’imagination l’ardeur enflammée d’un cœur ivre d’A…mitié ; refuser de croire à la sincérité d’un sentiment, […] enfin imaginer que je

tiens plus à mes extravagances qu’à ma chère cousine, vous poussez un peu trop loin la méchanceté, et surtout la mauvaise foi. […] je

renonce dès ce moment au colportage qui vous afflige. Vous allez me voir arriver à Monceau […] sans balles ni males, sans marchandises

ni boîtes. Ce n’est plus le marchand mercier-coutelier, libraire-bijoutier que vous hébergerez si bien à l’avenir, ce sera tout bonnement

un cousin bien simple »…

83.

Maurice de GUÉRIN

(1810-1839). L.A.S. « M. Guérin du Cayla », au Cayla 6 août 1837, à la baronne de

M

aistre

, au

château des Cocques par La Charité (Nièvre) ; 3 pages et demie in-4 à son chiffre couronné, adresse (petit bris de cachet et

qqs légères fentes aux plis réparés).

700/800

B

elle

et

longue

lettre

.

Il profite d’un moment de calme pour prendre la plume : « Tout

le monde est à la messe à

Andillac

, notre paroisse, à une demi lieue

d’ici. Moi seul, par le privilège de ma santé, je suis exempt de la

pieuse fatigue et je puis régner, du moins pendant quelques heures,

sur un empire muet. Voilà sans doute une royauté qui me va »..

Mais il consacre ce temps à la causerie, « sans autre bruit, il est vrai,

que le bruissement léger de la plume courant sur le papier »… Puis,

en réponse à l’oraison de sa correspondante, il fait l’éloge d’une

vache qui vient de mourir, « cette pauvre

blanche

digne vraiment

de l’âge d’or par les ruisseaux de lait qu’elle faisait couler. [...]

Comment ouvrir sa journée d’une façon plus douce et plus sage

qu’en répandant en soi ce breuvage dont la vue seule fait naître

des pensées de calme et de douceur ? Cite-t-on un homme qui ait

commis une action sanglante après avoir vidé une coupe de lait ? La

sensation du réveil si souvent triste et désolante, qui vous replace

au milieu des songes favorables et souhaités vis-à-vis de la réalité

qui blesse ou qui trompe, quel remède lui apporterez-vous plus

efficace que cette liqueur qui, par la qualité suave de sa couleur et

de son goût, paraît comme l’antidote naturel de l’amertume ? [...]

Buvez du lait avant même votre première pensée, et votre humeur

contractant la vertu de ce breuvage philosophique se montrera

conciliante et aimante toute la journée »...

Il évoque alors son récent voyage dans le sud-est de la France :

l’amphithéâtre de Nîmes, et la Maison carrée, « joli petit et frêle

bijou d’architecture grecque » ; il dénigre cette campagne chantée

par des « poètes menteurs », avec ses murailles de pierre grise et les

oliviers, « arbre charmant dans les pastorales mais si austère et si

… / …

Littérature