100
387.
MARIE-LOUISE
. L.A.S. « Louise », Parme 6 mars 1835, à son amie
Victoire de
C
renneville
; 1 page et demie in-8.
1 000/1 200
É
mouvante
lettre
sur
son
père
l
’E
mpereur
F
rançois
II, mort le 2 mars, mais
dont Marie-Louise ignorait la mort en écrivant cette lettre.
Elle remercie son amie de lui donner « des nouvelles plus fraiches de mon
Père. C’est dans les calamités et les malheurs que l’on reconnoit ses vraies amies
et vous me l’avez bien prouvé aujourd’hui, aussi mon cœur n’oubliera jamais ce
trait d’amitié [...] je ne sais plus espérer !!! que le Ciel nous conserve mon Père
on n’ose fixer sa pensée sur la possibilité du contraire. En attendant je meurs
d’angoisses et de chagrins dans l’eloignement ou je me trouve et je regrette
amèrement de ne pouvoir prendre la poste et aller partager vos inquiétudes à
Vienne »...
388.
MARIE-LOUISE
. L.A.S. « Louise », Schönbrunn 1
er
et 2 juillet 1836,
à
son
fils
G
uillaume
; 4 pages in‑8.
800/1 000
À
son
fils
G
uillaume
(Guillaume-Albert de
M
ontenuovo
, 1819-1895, qu’elle
eut avec le comte Neipperg). Elle est charmée que son fils apprécie son séjour
à Fontenallato, demande des nouvelles de sa fille Albertine et du petit Albert,
ironise sur le goût pour le farniente de certaines dames qui restent dans leur
salon du matin au soir... Elle s’inquiète des ravages causés par le choléra. Elle
a vu le baron
M
areschall
et le prince
M
etternich
qui ira en Italie l’année
prochaine pour fixer « tout ce qui concerne votre émancipation future car il veut
vous connaître avant de rien décider, raison de plus mon cher pour bien vous
perfectionner dans vos études, et pour faire sa conquête, et assurer par là votre
départ pour un régiment »... Elle poursuit sa lettre le lendemain après avoir
appris l’arrivée de Guillaume à Salo, et parle à nouveau du choléra qui continue
très fortement ses ravages, surtout dans les faubourgs…
389.
MARINE
.
M
anuscrit
,
Hivernages. Notes pratiques
, [vers 1900] ; 260 pages in-4, reliées en un volume demi-chagrin
rouge, plats de percaline rouge avec titre en lettres dorées sur le plat sup.
200/250
R
épertoire
commenté
des
lieux
d
’
hivernage
et
des
climats
que
peuvent
trouver
les
navigateurs
, soigneusement calligraphié, avec
index alphabétique. Ce manuscrit, classé alphabétiquement, des Açores aux îles du Cap-Vert, donne des entrées géographiques, mais
aussi thématiques : alizés, cyclones, ouragans, raz-de-marée, zone des vents généraux d’Ouest... L’auteur passe en revue la plupart des
côtes, mers, îles et golfes, ainsi que certains canaux, détroits et fleuves, en donnant des précisions sur le climat, les vents, les courants,
les escales et les périodes possibles pour l’hivernage, et parfois l’approvisionnement disponible dans les ports, les ateliers de réparation,
etc. Il donne des détails sur les dates des saisons sèches et humides, les moussons, les tirants d’eau des navires que les ports sont
susceptibles d’accueillir, les risques courus par les navires, etc. Voici l’exemple des îles Canaries : « En hiver d’octobre à avril, ces vents
sont interrompus par des coups de vents du S.O. au S.E. durant quelquefois 7 à 8 jours et mettant en perdition les voiliers mouillés
devant S
te
Croix de Ténériffe, parce que les vents battent en côte et que l’appareillage est impossible : le mouillage de Palmas à la Grande
Canarie est préférable à cause de la facilité du déradage. Pour des vapeurs, il n’y a aucun danger à S
te
Croix de Ténériffe, pourvu que
leurs machines soient en état de fonctionner. On a vu souvent des voiliers jetés à la côte dans cette baie et surtout en Décembre et
Janvier »… ; ou de Rio de Janeiro, qui est « un des meilleurs ports du monde à l’abri de tous les vents sans exception. [...] Le seul danger
que j’y connaisse, c’est la fièvre jaune [...] Un navire peut alors perdre tout son équipage »...
390.
Damien de MARTEL
(1607-1681) officier de marine, lieutenant général des armées navales du Ponant (1656). L.A.S., 12
avril 1677 ; 1 page et demie in-4.
100/150
G
uerre de
H
ollande
. « Voyant que quelque diligance qu’on puisse faire aux navires de M. d’A
lmeras
et le mien ils ne scauroient estre
prest qua la fin de ce mois je fais travailler nuit & jour aux cinq autres pour sembarquer leurs vivres […] qui seront prest a la fin de cette
semaine. Si M. le Comte de
V
ivonne
acepte la proposition que je viens de luy savoir faire de joindre les galleres que le Roy fait armer
presantement a ses cinq vaisseaux pour aller combattre les vaisseaux hollandois qui sont a la rade de Liorne dont la lettre du Roy me
donne avis et qui se confirme par ces dernieres nouvelles qu’on en a je manbarque sur un des di vaisseaux pour cette expedition »…
391.
Mathilde
B
onaparte
, dite la Princesse MATHILDE
(1820-1904) fille de Jérôme Bonaparte, cousine de Napoléon III ;
elle épousa (1840) le comte Anatole Demidoff (1813-1870), dont elle se sépara en 1847 ; son brillant salon recevait artistes
et écrivains. L.A.S. « Mathilde »,
S
t
Gratien
3 août, [à Alexandre
D
umas
fils] ; 4 pages in-8.
250/300
B
elle
lettre
. ... « vous êtes un homme qui avez lâché tant d’écluses que j’éprouve vis à vis de vous un sentiment de timidité [...] malgré
la tendresse de votre lettre que j’aurais prise pour argent comptant de la part de tout autre de mes amis j’hésite et je cherche le motif
qui a subitement donné à votre plume une expression si nouvelle dont je la croyais dénuée. Vous voulez être je crois un sceptique, un
Monsieur qui a tout connu, tout éprouvé, que tout a lassé et désillusionné – de là votre morale si absolue, si âpre, si impitoyable. On se
387