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103

T

rès

belle

lettre

à

son

homme

de

loi

et

propagandiste

,

en

vue

du

procès

des

éditeurs

français

de

son

livre

D

octrine

céleste

,

pour

outrage

à

la morale

publique

et

religieuse

.

[La condamnation par la Cour des Assises du Rhône interviendra le 28 décembre ;

La Voix

d’un proscrit, mémoire historique et judiciaire

, dont Gruau de la Barre fut l’un des principaux rédacteurs, rend compte de l’affaire dans

son numéro du 20 janvier 1840.]

Il lui souhaite la paix de Dieu et l’invite à se faire communiquer par leur ami Dullurger la lettre où sont tous ses ordres. « Dis donc

à tout le monde d’être prêt pour empêcher à Lyon la guerre civile. Que nos amis se forment en garde nationale et qu’ils servent pour

maintenir la paix de la ville

à tout pris

, n’importe qui y commendera. Mes amis se joindront aux républicains ou à Louis-Philippe lui-

même, pourvu que la paix de la ville soit maintenue pentant que la révolution éclatera ; car il est certain maintenant que personne

n’empêchera le malheureux fait de la famille d’Orléans, c’est elle qui doit porter les conséquences des péchés de ses pères, comme je

les ai portés moi-même. Le tort de mon infortuné père, et celui de toute la famille de Charles 10, frappera tour à tour les membres de

la famille régnant actuellement, car Louis-Philippe ne m’écoutera point. Mais Dieu est juste, voilà pourquoi il n’empêchera point les

conséquences des actions antérieures : aussi l’assassin du Duc de Berri et celui du dernier Condé, le Duc de Bourbon, n’échapperont

point au jugement du Très Haut. Le temps, où tous les crimes des misérables seront dévoilés est proche, et tout la France les aura en

horreur, alors la vengeance du peuple sera à son comble. Mais que les bons habitans de Lyon n’y prennent point de part ; autrement

ils partageront le sort malheureux de

Paris

et de

Rome

que nos amis donc se concertent en se réunissant pour maintenir la paix et

l’ordre

à Lyon

. Pour le reste, ils ne s’en occupperont

point

. Seulement et dans le cas où les membres de la famille de Louis-Philippe s’y

réfugieraient j’ordonne à mes amis de les protéger afin que qui que ce soit ne touche à leur vie,

même pas à celle de leur chef

. Quant

à toi mon brave Sulli, ne crains rien, car tout ira bien. Mais lorsque tu n’auras plus rien affaire après le procès, à Lyon, pars le plutôt

possible pour me rejoindre car je ne peux pas tout

écrire

 »... Il lui a envoyé par la Hollande ses derniers ordres, et il joint ici le conseil

de leur ami Xavier [Laprade]. « Voici ma réponse sur la calomnie infâme du cabinet prussien. Tous les ambassadeurs de l’Europe en ont

reçu, et tu en feras usage à Lyon selon le besoin, même devant le tribunal, et si mes implacables ennemis n’y répondent pas quel honnêt

homme voudrait encore douter de leur infamie ? »... Enfin, après le procès, si quelques bons Français souhaitent l’accompagner, « soit

pour me voir ou pour dissiper le dernier doute sur mon identité, dis-leur que je recevrai avec un plaisir extrême tout honnêt français

pour le convaincre que l’orphelin du Temple mérite l’amour et l’attachement de toute la France ». Il embrasse son « fidèle des fidèles »…

O

n

joint

une autre L.A.S. « Charles Louis. Duc de Normandie » à sa femme (Londres 3 janvier 1837, en allemand), et 2 lettres en

allemand à lui adressées par sa femme (1835 ?), et par sa fille aînée Marie-Amélie (Dresde 28 novembre 1836).

399. [

Louis d’O

rléans

, duc de NEMOURS

(1814-1896) deuxième fils de Louis-Philippe, général, il s’illustra en Algérie].

6 L.A.S. adressées au duc de

N

emours

par son frère François prince de

J

oinville

, sa sœur

C

lémentine

, et sa maîtresse

Mademoiselle

A

lbertine

(Albertine Albrier-Coquillard, 1810 ?-1846, danseuse à l’Opéra), février-mars 1840 ; 15 pages

in-4 ou in-8, 2 adresses.

400/500

C

urieux

ensemble

relatif

à

la

rupture

de

N

emours

avec

sa maîtresse

,

la

danseuse

M

ademoiselle

A

lbertine

,

dont

la

sœur

cadette

,

V

ictorine dite

« F

ifine

 »,

était

la maîtresse de

J

oinville

. Cette rupture intervient après l’annonce du futur mariage du duc de Nemours,

et les débats houleux autour du projet de dotation de revenu annuel et d’allocation pour les frais de mariage et d’établissement, projet

rejeté le 20 février, entraînant la démission du ministère Soult ; le 26 avril, Nemours épouse Victoire de Saxe-Cobourg (1822-1857).

Tuileries 18 février

.

C

lémentine

souffre pour son frère, à qui la Reine a écrit déjà : « Le sacrifice a été grand ; mais Dieu t’en récompensera

[…] Tu seras soutenu par l’idée que tu as agi suivant ton honneur et ton devoir ! »… Elle a subi « un violent galop du Père ». L’affaire de la

dotation va bien, et

G

uizot

pense qu’elle passera, mais on s’inquiète de l’amendement… Violente dispute du Père avec Hadji [Joinville]…

qui a cédé après « une scène vive avec le Père où il a beaucoup pleuré, il a consenti à ce qu’

elle

partît pour l’Angleterre avec sa sœur »…

18 [février] 1 h du matin

.

J

oinville

(« Fr. O. ») écrit à son frère : « j’ai été enveloppé dans ton malheur ; le sacrifice est consommé ; elles

sont parties mais je suis navré.

S

oult

a dit tout au Roi qui m’a fait une scène ; je n’ai pas tenu devant ses prières ; juge de ce que j’ai

eu à souffrir ; je suis brisé »… Au dos de la lettre, Nemours a noté : « Enchanté du parti pris par A. Nous nous sommes compris & il y

avait complette sympathie de sentimens & d’instincts. J’ai été bien touché du retour des lettres & je voudrais lui faire savoir combien je

l’apprécie. Je ne me méfie pas d’elle le moins du monde »… –

20 février

.

J

oinville

raconte longuement la « scène terrible » avec le Père,

puis avec ses deux parents : arguments politiques et moraux à la suite desquels il a couru chez les deux sœurs ; il a trouvé Fifille avec

le notaire ; « elle partait parce qu’elle savait bien que mes parents ne lui laisseraient pas de repos, ni à elle ni à moi. Ai-je souffert mon

Dieu et cette pauvre enfant […]. Le notaire a repris tes lettres »…

A

lbertine

(« A. » ou « Albertine »). –

14 [mars 1840 ?]

. Elle était si joyeuse quand Nemours venait à l’Opéra : « quand tu me regardais

ou que je le supposais je me couchais bien enchanté. Je crois que je voudrais encore être à ce temp l’a car j’aurais l’espérance que je n’ai

plus […] le bonheur est venu mais il a été bien court et je le regretterai toute ma vie »… –

25

. Elle remercie son « bon petit ami » de tout

le bien qu’il a dit à Paul à son sujet : « Tu peux conter sur sa discrétion. […] Dans ce moment il n’y a pas de cancans à l’opéra seulement

que Monsieur Guerard qui as dit chez Julie que le Duc d’A

umale

n’était plus avec la Florentine et qu’il avait pas mal depenser d’argent

pour elle »… –

S.d

. « Tu sais mon ami que voilà sept ou huit mois que je suis seul, je ne m’amuse pas du tout. J’avais espérer deux choses

la première que nous pourrions nous voir quelquefois […] après cela j’espérais que Paul me voyant seule reviendrait je me suis encore

trompée »…

400.

Victoire de

S

axe

-C

obourg

, duchesse de NEMOURS

(1822-1857) épouse (1840) de Louis d’Orléans duc de Nemours

(1814-1896), le deuxième fils de Louis-Philippe. L.A.S. « Victoire », Tuileries 7 décembre 1840, à

son mari

N

emours

 ; 4

pages in-8.

150/200

J

olie

lettre au

prince

reparti à

la

conquête de

l

’A

lgérie

.

Elle réclame des nouvelles de son pauvre pied et le plaint de son immobilité

forcée. « Le grand narguilé doit être charmant et je voudrais te voir fumer avec ces messieurs. Hier il y a eu soirée chez les célibataires

Histoire

… / …