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… / …

Littérature

à connaître – le monde par lui change de visage ; non parce que je l’aime, mais parce qu’il est lui. […] Et en lui seul je trouve pour chaque

mouvement de moi une réponse parfaite – il me reste à moi à chaque pas. Pourtant depuis six semaines qu’il est parti pour l’Algérie

je n’ai pas eu de peine – je n’ai désiré ni sa présence, ni même une lettre, tant il est vivant en moi. Jamais près de lui je ne me suis

souvenue que j’étais une femme »… Elle pense qu’à son retour, ils se marieront : « Nous n’en avons jamais parlé... mais ceci est plus que

tout mariage. Et puis ce n’est pas l’important – l’important est qu’il soit […]. Je ne veux pas qu’il soit mien – il n’est à personne – il est

lui. Oui, nos expériences sont différentes – et ce qu’il y a de mieux c’est que chacun croit que sa manière d’aimer est la seule bonne »…

213.

Simone de BEAUVOIR

(1908-1986).

P

hotographie

originale avec dédicace a.s. au dos, [1981] ; 8,7 x 8,7 cm. 100/120

Cliché d’amateur en couleurs, la représentant coiffée d’un turban, assise dans un fauteuil. Au dos, dédicace au poète et défenseur des

droits de l’Homme allemand Wolfgang

W

indhausen

« en toute sympathie »…

O

n

joint

la copie carbone d’un article dactylographié,

À propos de la femme américaine

(9 p. in-4).

*

214.

Samuel BECKETT

(1906-1989). L.A.S. « Sam », Berlin 27 septembre 1964, à « cher Jean » ; 1 page in-8 (encadrée avec

photographie).

700/800

A

vant

la

première de

F

ilm

, film expérimental écrit par Beckett et co-réalisé avec Alan Schneider. Il remercie Jean pour sa lettre et son

dessin. « Ici tout va bien. J’aurai obtenu à peu près ce que je voulais. Voilà à quoi sert la modestie. Première 5 octobre. Le lendemain je

file sur Tunis sans passer par Paris. Retour Paris vers la mi-novembre. À moins qu’il n’en soit décidé autrement là

dove si puote

Ciò che si vuole

.

Retrouvé le merveilleux poème de

G

oethe

Prométhée

contre les Dieux endormis »...

215.

Pierre-Jean de BÉRANGER

(1780-1857). L.A.S., 29 juin 1828, à Prosper

M

érimée

, à l’École des Beaux-arts

; 2 pages et

demie in-8, adresse (qqs défauts).

150/200

La

Jaquerie

a beaucoup gagné à la seconde lecture : c’est « l’ouvrage qui doit donner la plus haute idée de votre talent. J’ai entendu

un peu crier contre

La Famille Carvajal

. On la trouve peu morale. Moi, qui ne suis point scrupuleux en littérature, je ne lui reproche

que de porter l’empreinte, à mon avis, de la crainte que le sujet a inspirée à l’auteur lui-même. Il me semble qu’il y avait là place pour

des combinaisons plus fortes. […] En général vos ouvrages prouvent que vous avez étudié ou deviné la nature avec une rare sagacité, et

que votre esprit a une profondeur que l’extrême simplicité de votre style peut cacher souvent aux lecteurs inattentifs ou superficiels »…

216.

Pierre-Jean de BÉRANGER

. 3 L.A.S., [1830-1838], à Félicité de

L

amennais

 ; 7 pages et demie in-4 ou in-8, une adresse.

300/400

5 février [1830]

. Sympathie pour le garde-malade, et plaintes sur la nécessité de déménager…

Passy 20 juillet 1834

.

B

elle

lettre

sur

P

aroles

d

un

croyant

 : « Vous voilà donc désigné à la vindicte de toute la chrétienté. Je n’ai pas lu souvent d’encycliques ; mais celle

qui vous frappe a été l’objet de toute mon attention, moins pour ce qu’elle renferme que pour l’effet qu’elle peut produire. […] On

annonce une réponse de vous : dois-je y croire ? J’en sens la nécessité pourtant ; mais je vous connais des scrupules qui me semblent

devoir embarrasser votre esprit, si ferme et si haut placé qu’il soit. Malheureusement votre situation n’est pas de celles où un homme

du monde, ou un impie, comme on dit dans l’Église catholique, puisse se placer pour juger de ce qu’il y a de mieux à faire »… Il fait part

de pressions de la part de croyants pour engager Lamennais à examiner sa situation vis-à-vis de Rome, mais Lamennais a trop fait pour

le Saint-Siège pour vouloir « recourir aux libertés de l’Église gallicane, surtout en les prenant à leur antique base ; pour vouloir arguer

des falsifications matériellement prouvées dans l’histoire des conciles ou des interpolations si reconnaissables faites dans les Pères de

l’Église, et particulièrement dans S

t

Cyprien. Je conçois que vous aimerez mieux […] vous confier à votre inspiration, à votre génie, pour

tenir tête aux capucins du Sacré Collège qui ont écrit et transcrit l’encyclique »…

1

er

août [1838]

. Il demande s’il est vrai que la police a

fait une descente chez Lamennais. Lui-même est fort heureux : « Vous ne vous figurez pas combien de témoignages d’amitié j’ai reçus

depuis 3 mois. M. de

C

hateaubriand

, qui va quitter sa maison de la rue d’Enfer, ne voulait-il pas m’aider à rester dans la retraite à

laquelle j’ai été obligé de renoncer, toute modeste qu’elle été. J’ai été bien touché de cette marque d’intérêt de sa part »…

217.

Pierre-Jean de BÉRANGER

. 14 L.A.S., 1814-1853 ; 28 pages formats divers, 11 adresses (quelques défauts, déchirure

enlevant la signature à une lettre).

300/400

Au comte d’A

ure

(demande de poste dans son administration pour un brave garçon, endetté à cause du

Journal de la France chrétienne

) ;

à Jacques

B

abinet

(invitation à ce « cher et illustre savant ») ; à Emily

C

larke

(éloge de ses

Chants d’une étrangère

, évoquant Mme

Blanchecotte, Lamartine, etc., 1853) ; au maréchal

C

lauzel

(recommandant un capitaine qui vient de participer aux victoires du maréchal

en Afrique, 1833) ; à Judith

D

oublet

(à propos de poursuites judiciaires engagées contre lui pour des motifs politiques, et d’un dîner où

il a chanté des gaillardises, 1822) ; à Marc-Antoine

J

ullien

de Paris (regrets de ne pouvoir assister au dîner de la

Revue encyclopédique

) ; à

Pierre-Antoine

L

ebrun

(recommandant des livres pour des prix de l’Académie, [1846]) ; au Dr

L

onguet

(longue réponse à un admirateur

qui supporte la cécité, grâce à ses chansons, 1847) ; à François

Q

uenescourt

(« Je deviens méditatif ; la gaîté que je montrais naguère

commence à perdre de sa vivacité ») ; à son collègue

R

eveillère

(avis d’un banquet militaire auquel assisteront des membres du Caveau,

1814) ; à Auguste de

R

oosmalen

(sur son éloignement pour les sociétés littéraires, 1836) ; à Mme Eugène

S

cribe

(regrets de ne pouvoir

assister au

Fils de Cromwell

, [1842]) ; à Romain

V

alladier

(conseils à cet « enfant » amoureux d’une mère de famille nombreuse, 1847) ;

à M. de

V

illars

, greffier à la maison des jeunes détenus (espoir de grâce royale pour deux protégés, 1832)…