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69

Littérature

206.

Charles BAUDELAIRE

. L.A.S. « C. B. », [Paris] 15 août 1863, au peintre Arthur

S

tevens

 ; 1 page in-8.

2 000/2 500

S

ur

son

prochain

départ

en

B

elgique

, pour un projet de conférences, et une éventuelle collaboration au journal

L’Indépendance belge

que dirige Léon

B

érardi

.

« Mon cher Stevens,

Je pars. J’eusse été heureux de vous voir aujourd’hui, et vous devinez pourquoi. Mon entretien avec M.

B

érardi

sera gêné et bizarre.

Partirai-je demain matin, ou ne partirai-je qu’après-demain, après les obsèques de

D

elacroix

 ? Je n’en sais rien. Ce qu’il y a de bien

décidé, c’est mon désir d’avoir une explication avec M. Bérardi.

Si, pendant ce temps, vous avez une réponse du côté de votre ami, gardez-la pour moi, à moins que je ne vous écrive de Bruxelles »...

Correspondance

(Pléiade), t. II, p. 312.

207.

Charles BAUDELAIRE

. L.A.S. « Charles », [Bruxelles] Jeudi soir 11 mai [1865], à sa mère Mme

A

upick

 ; 4 pages in-8.

4 000/5 000

S

ur

son

séjour

à

B

ruxelles

.

Il remercie sa mère pour l’envoi des 200 francs, « à ajouter aux nombreuses sommes que j’ai reçues de toi depuis

vingt trois ans

. Je sens

combien je te fatigue, et combien tu dois être impatiente de me voir appliquer les beaux plans, dont je parle sans cesse. – Mais je crains

fort que tu ne comprennes pas bien mes plans ». Il explique alors comment il compte organiser ses déplacements entre Paris, Honfleur et

Bruxelles... « Ces

deux cents francs

, sur lesquels j’ai été obligé de dépenser immédiatement soixante francs (car je manquais de certaines

choses indispensables) m’ont attiré tout de suite une aventure désagréable. La femelle maudite qui tient cet hôtel, et qui est à moitié

folle, mais qui a beaucoup de mémoire, a su (par la concierge probablement) que le facteur de la poste était monté dans ma chambre.

Aussitôt qu’elle m’a vu, elle s’est précipitée sur moi ». Voulant garder l’argent reçu, Baudelaire lui a affirmé « impudemment » qu’il allait

recevoir une nouvelle somme. S’il doit se sauver vers Paris, il le fera, « mais il m’est horriblement déplaisant de passer pour un farceur

ou un filou. [...] Je t’en supplie, ne pleure pas, ne te mets pas martel en tête. Que je sois devenu plus indolent, plus endormi, dans un

pays de brutes, où tout le monde dort, quoi de bien surprenant ? Que je me réveille de temps en temps et que je veuille me délivrer de

ce peuple immonde, quoi d’étonnant ? – Je suis sûr que mon nom n’a rien perdu de sa valeur à Paris. C’est l’important »...

Correspondance

(Pléiade), t. II, p. 497.

Reproduction page 65

208.

Charles BAUDELAIRE

. L.A.S. « C.B. », [Bruxelles] Lundi 17 [juillet 1865], à Narcisse

A

ncelle

 ; 2 pages in-8 avec en-tête

imprimé de

Prosper Crabbe

collé en tête de la 1

ère

page (quelques légères corrosions d’encre, petit manque au coin sup. du

2

e

f. sans perte de texte).

2 000/2 500

A

ffaires

financières

.

Il vient de s’entretenir avec l’agent de change Prosper

C

rabbe

, dont il colle les coordonnées en haut de la lettre : « Je lui ai expliqué

la chose

. – Un double (duplicata) qu’il recevra de vous, et qu’il aura à collationner. – Plus 2000 fr, qu’il livrera en échange du traité,

enregistré jadis à Paris. Adressez donc en toute sûreté les 2000 fr et le traité à Crabbe. C’est M. Crabbe qui vient d’acheter les tableaux

de

M

alassis

. –

V

ite

 !

V

ite

 ! Vous savez que votre Caroly est mort

. Nous sommes le 17 ; vous recevrez cette lettre le

18

, à 10 h. Vous n’aurez

que, tout juste,

le temps de répondre et d’envoyer l’argent

. Il va sans dire que c’est Crabbe, et non pas moi, qui vous renverra le traité ». Il

prie de joindre les lettres de

P

oulet

-M

alassis

au traité. « Et maintenant je vais chauffer l’affaire

L

emer

 »…

Correspondance

, Bibl. de la Pléiade, t. II, p. 518.

209.

Charles BAUDELAIRE

. L.A.S. « Charles », [Bruxelles] 3 septembre 1865, à sa mère ; 2 pages et demie in-8, timbre sec

de l’

Hôtel du Grand Miroir à Bruxelles

.

2 500/3 000

B

elle

lettre

de

B

ruxelles

à

sa mère

.

Il s’ennuie beaucoup : « je pense combien je suis heureux près de toi, […] je rumine souvent comment je pourrai réparer tout ce que

j’ai à réparer, [...] je suis épouvanté de la grosseur de la tâche »… Il espère « aller prochainement à Paris avec une certaine quantité de

manuscrits, pour en tirer de l’argent, et diminuer d’autant ma dette ici ; car je ne peux pas consentir à manger d’avance les 4000 fr.

espérés, sur lesquels, d’ailleurs, il y a tant déjà à prélever ». De Paris, il ira embrasser sa mère à Honfleur. Il présente son affection à

sa belle-sœur, mais enrage de colère contre son conseil judiciaire Narcisse

A

ncelle

 : « On a découvert que Mad. Ancelle avait une âme

sensible. Vraiment ! j’en douterai toujours. [...] M. Ancelle me conseille de revenir sans payer

en laissant mes manuscrits et mes livres

 !!!

Ah ça ! Il est fou, archifou ! Je t’aime, je t’aime beaucoup ; je suis plein de tristesse ; j’ai besoin de beaucoup de force. Demande pour

moi cette force à Dieu »... L’éditeur

L

emer

lui a écrit : « Il devait conclure avec M. Garnier le 12, avant le départ de ce dernier. Depuis

lors, pas de nouvelles. Affaire manquée ? [...] Les gens qui ne sont pas exilés ne savent pas ce que sont les nerfs de ceux qui sont cloués

à l’étranger, sans communications et sans nouvelles. Je viens d’écrire à

S

ainte

-B

euve

, pour lui demander s’il a été consulté »...

Correspondance

(Pléiade), t. II, p. 525.

Reproduction page 65

210.

Charles BAUDELAIRE

. L.A.S. (signée dans le texte, à la 3

e

personne), [Bruxelles 1865], à Auguste

V

acquerie

; ¾ page

in-8 sur papier bleu (légère fente réparée).

1 200/1 500

« Prière à M. A. Vacquerie de passer chez M. Julien

L

emer

, boulevard des Italiens, près du café de Bade, et de lui dire ou de lui faire

dire que Ch. Baudelaire (Rue de la Montagne 28)

IMPLORE

une lettre de lui ». Cette lettre semble

inédite

.