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… / …
vous dites ou même seulement un peu de ce que vous croyez, je pourrais m’en fâcher, mais comme je ne suis pas cela et que je suis
très sûr de moi-même, tranquillement je ris »… Il donne des instructions minutieuses pour l’emballage et l’expédition de la caisse de
portraits déposée chez Gréard, et promet de parler de lui-même un autre jour… « Je suis content. Ma position est très superbe au
Figaro
,
pécuniairement
. Je vais faire le
Salon
au
Gaulois
, pendant toute l’exposition de mai […]. Mes éditions vont très bien. Excepté la nostalgie
du pays qui me teint de noir le cœur, j’irais à merveille »… [Lemerre prépare alors une nouvelle édition de
L’Ensorcelée
et d’
Une vieille
maîtresse
; Dentu va publier
Les Diaboliques
, et Palmé reprendre
Un prêtre marié
.]
Correspondance générale
, t. VII, p. 110.
196.
Jules BARBEY D’AUREVILLY
. L.A.S., Jeudi matin, à une dame ; 1 page in-8.
200/250
« Impossible d’aller dîner aujourd’hui. J’ai une grippe affreuse, et la fièvre depuis dimanche. Ce sera donc pour jeudi prochain. J’espère,
ce jour là, être sur ma base, comme au
Salon
». Il espère que les
A
struc
seront également présents : « Ils m’ont écrit (enfin !) et disent
qu’ils reviennent, mais… Il n’y a qu’à mes sentiments pour Vous qu’il n’y a pas de
mais
»…
197.
Jules BARBEY D’AUREVILLY
. L.A.S., mercredi, à Charles
B
uet
; 1 page in-8 à sa devise
Never more
, à l’encre rouge.
200/250
Il confirme qu’il dînera bien demain chez Buet : « Je n’aime pas le Madère, mais je vous aime, et en deux bouteilles, – vous et votre
femme »…
198.
Maurice BARRÈS
(1862-1923). 6 L.A.S.,
Paris
ou Neuilly 1914 et s.d. ; 11 pages in-8, la plupart à en-tête
Chambre des
Députés
.
250/300
Ensemble relatif au
S
ecours
national
, organisme caritatif fondé le 4 août 1914.
18 août 1914
, à un Vendéen, remerciant pour un don
de 10 francs…
30 août 1914
, à un sénateur-maire. Il vient de causer de la distribution des sommes avec le président Paul
A
ppell
, qui va
rédiger une note pour les maires. « Mais il ne s’agit pour notre mairie, dans ce moment, que de faire face à trente neuf sollicitations, me
dit-on. Encore sur ces 39 avez-vous dû en rayer. Alors si vous jugez que ces cas sont pressants ne nous embarrassons pas de formalités ;
notre accord est parfait »…
26 septembre 1914
, à M.
G
lachant
: instructions relatives aux enquêtes qui seront faites par des mairies, les
sommes d’argent reçues ou à distribuer…
3 octobre 1914
, pour faire accréditer Julien Lemonier…
3 octobre 1914
, au président Paul
A
ppell
,
demande de précision sur l’argent à l’œuvre… – « Il est indispensable que nous causions le plus tôt possible »…
199.
Maurice BARRÈS
.
L.AS., Samedi [1925], à Henry de
M
ontherlant
; 1 page in-4 à en-tête
Chambre des Députés
.
100/120
« Dites à
G
rasset
de laisser tranquille mon vote cela ne regarde pas la publicité, et vous avez bien raison de réserver ces questions-là
de vous à moi. J’ai voulu donner une voix
à vous
et
à mon ami
D
uhourcau
,
mais ces interventions d’éditeur sont insupportables. Je
parle à la Chambre. Quel jour ! »…
200.
Charles BAUDELAIRE
(1821-1867). L.A.S. « Ch. Baudelaire », 22 mars [1837], à
sa mère
, Mme Jacques
A
upick
; 1 page
¾ in-8 (légèrement froissée), adresse (le bas vierge du feuillet d’adresse manque).
2 500/3 000
R
are
lettre
de
jeunesse
à
sa mère
.
« Maman, Je suis 5
e
en Anglais et 17
e
en Thême Grec. Ces deux places me font perdre les deux prix. On sort demain à 8 heures et
François viendra après-demain. Je crains que Papa [le général
A
upick
] ne soit encore un peu plus malade à cause du temps, et de cette
neige. Si ce temps continue il n’y aura pas de voyage de Versailles. Pendant le congé de Pâques je ferai tous les matins avant le déjeuner
un peu d’histoire ; cette composition sur laquelle j’espérais ne comptera pas pour les prix. Veux-tu avoir la complaisance de mettre dans
ma chambre un pot à eau et une cuvette, avec un peu de savon, si tu en as ; pour qu’en me levant de bonne heure je te ne réveille pas
en descendant dans le cabinet. Quand même le temps serait beau, ce voyage de Versailles serait bien fatiguant pour Papa qui se portera à
peine bien si par hazard en revenant il retombait malade. Si nous voulons le faire, il faudra le reculer jusqu’aux derniers jours de congé
pour être bien sûr, qu’il ait assez de forces »…
Correspondance
(Pléiade), t. I, p. 38.
201.
Charles BAUDELAIRE
. L.A.S. « Ch. Baudelaire », Honfleur 14 mai 1859, à Félix NADAR ; 4 pages in-8 très remplies
d’une écriture serrée à l’encre brune (trace d’onglet).
10 000/12 000
S
uperbe
et
longue
lettre
en
cinq
parties
,
à
son
ami
le
photographe
N
adar
,
sur
la
peinture
et
G
oya
,
et
sur
ses œuvres
en
cours
.
Il lui demande tout d’abord, de façon pressante, un mandat de 20 francs : « J’ai eu l’étourderie de laisser partir ma mère pour un petit
voyage sans lui demander d’argent ». Il est « absolument sans le sol », et il a besoin d’aller au Havre : « ne te figure pas au moins que ce
soit dans un but de Débauche ». Il donne son adresse à Honfleur.
Dans un café, il a pu lire le journal de Nadar [
Le Journal pour rire
], « de sorte que j’ai le plaisir de voir défiler sous mes yeux les folies,
les injustices, les caresses aux imbéciles, et enfin toutes les bizarreries qui composent la nature exceptionnelle de Nadar. Dernièrement,
il t’est arrivé, en te moquant des gens qui ont eu ou qui ont la passion des chats, de confondre
P
oe
avec
H
offmann
. Sache qu’il n’y a pas
de
chat
dans
P
oe
, excepté un qu’on éborgne et qu’on pend » ; Baudelaire reproche également à Nadar d’avoir eu la fantaisie « à propos
d’un poète belge ou polonais [
K
arski
] de me jeter un mot désagréable à la figure. Il m’est pénible de passer pour le Prince des Charognes.