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Puis il annonce la mort à la guerre du futuriste Umberto

B

occioni

, qui avait commencé par être peintre. « Plus tard Boccioni

abandonna l’esthétique plus verbale que plastique des états d’âmes pour une sculpture cette fois plus neuve et plus plastique dont il

avait trouvé la source dans les ouvrages de Rosso et dans l’atelier de Picasso »… Il était le seul des compagnons de première heure qui

ne se fût pas écarté du « pape Marinetti »…

Il conclut sur le futurisme italien : « C’est ainsi, que cessant d’être une école tapageuse, il peut devenir un mouvement important.

Marinetti qui a en Amérique la réputation d’être un homme politique remarquable ferait peut-être bien de laisser de côté dans la

conduite des affaires spirituelles de son école cette intransigeance encyclopédique qui devient plus démodée à mesure que les affaires de

l’Italie et de l’univers deviennent plus sérieuses. Il n’est pas sans talent. Il est peut-être temps pour lui d’asseoir sa réputation sur une

œuvre solide. À moins qu’il ne considère que ses “manifestes” sont l’œuvre importante de sa vie. Il y excelle, en effet. Et s’il lui plaît

qu’il manifeste tant qu’il voudra, adepte gentil de la sagesse cinématique d’Épicure ».

186.

Louis ARAGON

(1897-1982). 2 L.A.S., [1920-1932 ?, à Henry de

M

ontherlant

] ; 1 page in-8 et 1 page oblong in-12.

350/400

Septembre [1920].

Il aurait eu grand plaisir à le voir, mais il doit être à Paris pour le concours de l’externat. « Je pense d’ici un mois avoir

un peu de répit et compte en profiter pour vous faire signe. Mais écrivez-moi d’ici là pour me dire vos heures de liberté afin d’éviter

des rendez-vous impossibles et deux ou trois fois recommencés ». Il le remercie pour l’envoi de son livre. « Je n’avais pas lu la note de

L’Opinion

dont vous parlez ; à vrai dire je n’ai pas vu une ligne dans les journaux sur ce numéro de Septembre qui a l’air d’un recueil de

compositions françaises de l’école Saint-Pierre. Nous ne pouvons que nous réjouir d’une pareille indifférence. Le notulier de

L’Opinion

a

bien raison à mon égard : illisible, je cherche à l’être et j’y parviens – j’arriverai bien à décourager les bonnes et les mauvaises volontés »…

[Janvier 1932].

« La lecture de

Marianne

m’engage à vous rappeler votre promesse. Le moment me paraît venu de publier dans

Commune

un fragment de cette

Rose [de sable]

. […] Cela paraîtrait dans le n° de février pour peu que la copie me parvienne avant le 18

janvier »…

O

n

joint

le

brouillon

autographe de

la

réponse de

M

ontherlant

, 14 janvier 1932 (1 p. in-8 avec ratures et corrections), lui

annonçant qu’il a renoncé à publier

La Rose de sable

, « non seulement pour les raisons que vous connaissez, mais aussi pcq. une fois

lancé dans une œuvre à portée – qu’on le veuille ou non – politique, je serais lancé dans la politique, et je m’y consumerais, car je le

ferais avec passion. Or je crois avoir mieux à faire. Je suis déjà obligé de lutter – par instants douloureusement contre ma sensation de

donner des articles de polémique », évoquant alors ses propos sur les « abus de la colonisation »…

187.

Louis ARAGON

.

É

preuves

corrigées, avec titre et 6 lignes autographes,

Les Voies aériennes de Boris Pasternak

,

[1966] ; placard en bandeau in fol. (65 x 15 cm.).

1 000/1 200

Article paru dans

Les Lettres Françaises

, le 12 mai 1966, à l’occasion de la sortie chez Gallimard de quatre nouvelles de Boris

P

asternak

sous le titre

Les Voies Aériennes

.

Sur cette épreuve, qu’il a corrigée à l’encre turquoise, Aragon a ajouté le titre et rédigé lui-même le chapeau : « La collection

Littératures

soviétiques

que dirige Aragon chez Gallimard publie ces jours-ci, sous le titre de la première (

Les Voies aériennes

) quatre nouvelles de

Pasternak. Le texte ci-dessous est l’avant-propos écrit par notre directeur pour cet ouvrage ».

Citons la conclusion : « Cette unité de la prose et des vers n’est pas hasard, mais dessein profond du poète, et partout [...] il ne nous

parle que de sa profonde tragédie ».

188.

Marcel ARLAND

(1899-1986). 9 L.A.S., 1935-1967, à Henry de

M

ontherlant

; 15 pages in-4 ou in-8.

400/500

B

elle

correspondance

littéraire

.

11 nov. 1935

. À propos de

La Vigie

, qu’Arland a souhaité clore sur une note « d’obstination » et non d’espérance : « Les trois dernières

pages sont pour moi les plus amères, parce que, au moment où mon héros se croit délivré, tout recommence, pire qu’avant : orgueil,

faiblesse, déchirement. Si j’avais voulu terminer sur une impression de triomphe, j’aurais fait se tuer mes personnages. Mais je n’ai pas

voulu l’accorder au public, ni au livre (ni à moi-même). »…Il n’a pas encore achevé la lecture de

Service inutile

, « mais ce que j’en ai lu

est beau et de grande allure. Votre fidélité à vous-même […], l’image que vous m’offrez d’un homme

possédé

et qui le sait et qui le juge

et qui accomplit son destin, votre solitude, votre orgueil même, tout cela me touche au plus vif ».

23 novembre 1946.

Arland demande à Montherlant « un petit livre » pour la collection dont il s’occupe, « dans une nouvelle maison

d’édition en marge de

Quadrige

[…]. La collection s’appelle le “Salon Carré” »…

5.12.46.

Revenant sur ce projet, il indique que Malraux

et Jouhandeau, entre autres, lui ont confié des inédits…

25 novembre 1951

, au sujet de sa chronique sur La Ville dont le prince est un enfant.

17 janvier [1957].

« Je pense que ce qui a pu

vous toucher aussi dans

L’Eau et le Feu

, c’est une solitude assez violente. Vous n’ignorez certes pas ce sentiment ; chacun l’exprime

à sa manière, selon sa nature »…

17 décembre [1958]

. Il n’a pu voir la représentation de son

Don Juan

mais a pu le lire « et mesurer

l’aveuglement ou la sottise de la plupart des critiques que l’on en a faites. C’est une œuvre libre et belle, vivante, pleinement fondée et

nourrie, dont les éléments tragiques et les éléments de farce se rejoignent dans un accent vraiment singulier »…

11 février 1964.

« Quand nous avons repris la N.R.F., j’ai pensé, espéré, que vous en seriez l’un des collaborateurs essentiels, dont elle

ne pouvait se passer. J’ai mal compris votre éloignement, mais j’aurais dû le comprendre ». Lui-même s’est souvent trouvé en désaccord

avec le choix des textes publiés »…

1

er

avril 67.

Il achève une chronique sur les

Carnets

de Montherlant : « J’aurais voulu aborder un ou

deux points sur quoi je ne me sens pas d’accord avec vous. Mais la discussion m’eût mené trop loin, et dans un domaine où rien n’est

sûr »…

O

n

joint

4 brouillons de réponses de Montherlant, avec ratures et corrections, dont un daté du 30 juin 1944.