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… / …

28 novembre 1876

, [à Georges

M

onval

, interprète du rôle d’Ulysse dans

Deïdamia

(Odéon, 18 novembre 1876) ?]. Il réclame un mot

à propos de Socrate : « il ne faut pas que les choses vieillissent trop ; car une comédie a beau se passer sous Periclès, elle porte à chaque

mot la date réelle du jour où elle a été écrite. […] Vous aimiez votre rôle, il vous aime aussi »…

24 avril 1882

, [à Georges

L

afenestre

],

remerciant pour Georges [

R

ochegrosse

, son fils adoptif] : « Le tableau est très bien placé »…

6 février 1886

, [à

L

econte

de

L

isle

], éloge

de ses trois volumes d’

Œuvres

chez Lemerre : « j’admire encore mieux maintenant ce qui a fait la si légitime fortune de vos vers. La

délicatesse et la profondeur de l’inspiration, et dans ce qu’elle a de plus haut et de plus noble, une probité qui n’a jamais été égalé, la

probité en vers de justice et envers l’idéal. Nul plus que vous n’a le cœur déchiré par la souffrance humaine »…

O

n

joint

une carte de

visite, la coupure de presse d’un de ses feuilletons du

National

, et son faire-part de décès.

192.

Théodore de BANVILLE

.

P

oème

autographe signé,

Consommation 

; 3 pages in-4 sur papier ligné détaché d’un cahier.

400/500

Manuscrit ayant servi pour l’impression de ce poème de 52 vers, recueilli dans

Dans la fournaise, dernières poésies

, posthume (1892).

« Quand Juin cruel nous brûle en ses autodafés,

Paris boit devant les cafés.

Lorsque le ciel, criblé de feux, mêle en ses voiles

Les bacs de gaz et les étoiles,

Tout le Paris charmant, amoureux, endetté,

Sous les chaudes brises d’été,

Devant les cafés d’or absorbe des breuvages

Abominablement sauvages »…

193.

Jules BARBEY D’AUREVILLY

(1808-1889).

L.A.S., [La Bastide d’Armagnac] Mardi de

Pâques [25 mars 18]56, à Charles

B

audelaire

 ;

4 pages in-8, fine reliure souple maroquin noir

avec titre doré sur plat sup., étui. 4 000/5 000

M

agnifique

lettre

à

B

audelaire

,

à

propos

des

H

istoires

extraordinaires

d

’E

dgar

P

oe

.

« Je rentre de toutes mes

rotations

à mon

quartier-

général

et j’y trouve votre lettre et votre livre […] Non,

certes ! votre première lettre ne m’avait pas blessé –

blessé, Grand Dieu ! et pourquoi ? Elle m’a été, au

contraire, très-agréable, très-renseignante, très ce que

vous m’êtes, vous dont j’aime l’esprit et en

qui je

crois

... Pour un dévot comme moi, la foi, c’est encore

plus que l’amitié ». Il ne lui a pas répondu « parce

que j’ai vécu comme une balle lancée, rebondissant

ici et là ».

Il le remercie du livre. « Nul article ne sortira de ma

plume avant le vôtre,

si on m’octroye la permission de

le faire

. Je viens d’écrire, de cette griffe indomptable

et féroce, à

Cohen

[Jules

C

ohen

, rédacteur en chef

du journal

Le Pays

] et j’ai rentré mes

igres

(quel

beau mot Normand pour

ongles

 !) et j’ai fait patte de

velours pour l’obtenir. Me l’accordera-t-il ? tout est

douteux avec un pareil homme qui a la

papillonne

de

son autorité et qui change de manière de gouverner

tous les matins ». Il va devoir désormais demander

à Cohen les livres dont il désire rendre compte.

Il a fait ainsi « un article sur les œuvres

soi-disant

posthumes

de

R

acine

et cet article est de la peine

perdue ; le

N

isard

ayant envoyé le sien, m’a passé

naturellement sur le corps, en sa qualité d’imbécille.

Dans le monde physique qu’on appelle Brute, les

forts enfoncent les faibles. Un pulmonique ne crève

pas le poitrail d’Hercule. Dans le Monde intellectuel

et social, c’est l’opposé, les faibles foulent aux pieds

les forts. Quelle dérision, mais c’est comme cela. Joli

petit monde ! »