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les collections aristophil
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EINSTEIN Albert
(1879-1955).
L.A.S. « A. Einstein », Princeton 4
mars 1948, à Édouard GUILLAUME
à Neuchâtel ; 2 pages in-4 très
remplies, enveloppe ; en allemand.
8 000 / 10 000 €
Longue discussion scientifique, avec équa-
tions, Guillaume introduisant des données
qui sur le plan de la physique ne peuvent
exister dans la Théorie de la Relativité.
Einstein évoque aussi ses travaux sur la
théorie des champs unifiés
.
[Charles-Édouard GUILLAUME (1861-1938),
physicien suisse, prix Nobel de physique
1920, avait été en relations dès 1920 avec
Einstein, qui réaffirme ici, vingt-sept ans après
sa lettre du 27 janvier 1921 (voir ci-dessus),
et avec un certain humour, son désaccord
avec les théories de Guillaume, notamment
sur la transformation de Lorentz.]
« Unterdessen sind wir alte Knochen
geworden und schicken uns an, ins Gras
zu beissen (nach umständlichen Vorbe-
reitungen). Nun merkte ich, als ich beim
Durchfliegen eines Haufens von Briefen auf
Ihren stiess, dass es sich um eine irgendwie
vertraute Melodie handelte. Dass Sie nach
so langer Zeit noch einmal darauf zurück
kommen, zeigt mir, dass Sie immer noch
glauben, dass etwas daran ist. Dies macht
mich neugierig, und ich versuchte Ihren
Ideengang zu begreifen. Es ist mir aber nicht
gelungen.
Sie setzen in (3) eine mit Lichtgeschwin-
digkeit sich fortpflanzende ebene Welle an
und betrachten sie bezogen auf zwei durch
eine Lorentz-Transformation verknüpfte
Systeme. Es bestehen dan die Gleichungen
(4) und (5), welche Aberration und Dopple-
reffekt ausdrücken. Nun folgen die Formeln
(6), die dem Text nach mit Messungen an
einem Spektroskop zu thun haben sollen.
Ich verstehe weder diese Andeutung, noch
kann ich begreifen, was die Grössen Δ
α
und
Δt bedeuten sollen, die doch offenbar mit
der Welle (3) zu thun haben müssen. Es sieht
zunächst so aus, als ob Sie den Vorgang
betrachten würden, soweit er sich in der
X-Axe abspielt. Das einzige, was ich dabei
denken kann, ist die Bewegungsgeschwin-
digkeit einer Phase (z.B. Wellenberg) längs
der X-Axe »…
Ils sont devenus tous deux de vieux os, et se
préparent à mordre l’herbe, après des exer-
cices laborieux. En tombant sur la lettre de
Guillaume, Einstein y a reconnu une mélodie
familière. Que Guillaume y revienne après si
longtemps montre qu’il y croit encore. Par
curiosité, Einstein a essayé de comprendre
ses idées, mais n’y a pas réussi.
Dans (3), Guillaume définit une onde plane
se déplaçant à la vitesse de la lumière et la
considère par rapport à deux systèmes liés
par une transformation de Lorentz. Ensuite,
il y a les équations (4) et (5), qui expriment
l’aberration et l’effet Doppler. Suivent les
formules (6) qui, selon le texte, sont censées
être liées à des mesures sur un spectroscope.
Einstein ne comprend pas cette indication,
et ne peut pas non plus comprendre ce que
les grandeurs Δ
α
et Δt sont censées signifier,
ce qui a évidemment à voir avec l’onde (3).
Au début, il semble que Guillaume regarde
le processus dans la mesure où il se déroule
sur l’axe X. La seule chose à laquelle Einstein
puisse penser est la vitesse de déplacement
d’une onde (par ex. la crête des vagues) le
long de l’axe X.
Einstein développe alors des équations, et
tente de raisonner Guillaume :
« Ich glaube daher, dass kein Leser verstehen
kann, was Sie da meinen. Was dasteht bezieht
sich auf die Bewegung eines Punktes gege-
bener Phase in Richtung der Wellennormale
– und zwar auf die x-Komponente (Projektion)
dieser Bewegung »… [
Croquis
en marge]
Aucun lecteur ne peut comprendre ce que
Guillaume veut dire. Ce qui est montré
concerne le mouvement d’un point d’une
phase donnée dans la direction de l’onde
normale – à savoir la composante x (projec-
tion) de ce mouvement.