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«M
ÉMOIRES
CONCERNANT
LA
CHARGE D
’
INTRODUCTEUR DES
AMBASSADEURS
»
4. VERNEUIL
(Eusèbe-Félix Chaspoux de). Manuscrit intitulé «
Mémoires concernant la charge
d’introducteur des ambassadeurs
», XVIII
e
siècle. 9 tomes reliés en 7 volumes petit in-folio, environ
1950 pp. manuscrites, veau brun marbré glacé, dos lisses cloisonnés et ornés avec meubles d’armes
au centre des caissons, pièces de titres rouges («
Mémoires du m
is
de Verneuil sur les fon. de la charge
d’in
tr.
des amb
rs
»), triple let doré encadrant les plats avec armoiries au centre, coupes letées, roulette
intérieure dorée, tranches dorées, dos et un plat légèrement passés, coiffes et coins un peu usagés,
deux volumes avec taches au dos et mouillures aux premiers et derniers feuillets (
reliure de l’époque
).
8 000 / 10 000
L’
EXEMPLAIRE DE
L
’
AUTEUR
.
D
EUXIÈME
MARQUIS
DE
V
ERNEUIL
, Eusèbe-Félix de Chaspoux (1720-1791) succéda à son père (mort en 1747)
dans la charge de secrétaire de la chambre et du cabinet et dans celle d’introducteur des ambassadeurs et
princes étrangers, y ajoutant en 1756 celle de grand-échanson.
«
L
A
PLURALITÉ DES
EXEMPLES
ENTRAÎNE
TOUJOURS
LA DÉCISION DE
LA QUESTION
». Considérant comme insuf sants
les mémoires de Sainctot et de Breteuil, il explique dans son avant-propos avoir adopté la forme d’un
journal, la plus utile selon lui pour ses successeurs, car «
en fait de cérémonial, la pluralité des exemples entraîne
toujours la décision de la question
» : «
Je dois l’idée du travail dont ces mémoires sont le fruit, à l’expérience que j’ai
faite de l’embarras où mon père s’est trouvé plusieurs fois dans l’exercice de la charge d’introducteur des ambassadeurs
par le peu d’ecclaircissements qu’il a tirés des mémoires de ses prédécesseurs... La peine qui résulte de cet inconvénient
pour l’introducteur des ambassadeurs, ne devroit être comptée pour rien si l’incertitude dans laquelle elle le jette
ne l’obligeoit nécessairement d’importuner le roy de l’examen de plusieurs questions dont la décision n’est jamais
indifférente, et dont le fonds ne présente que des objets aussi futiles que fastidieux...
»
D
ANS
CE
FOISONNANT
JOURNAL
, le marquis de Verneuil décrit les cérémonies et les entrées (avec liste des
présents), les ordres et itinéraires des délégations, les dispositions, vêtements et actions des personnes en
question, pour les visites rendues par les ambassadeurs et princes étrangers au roi, au dauphin, aux princes
du sang, etc., sans oublier les repas, fêtes, bals, jeux, spectacles et chasses. Il rapporte les paroles prononcées
par le roi, les ministres, les grands, décrit en de rapides tableaux des scènes parfois intimes, comme le duc
de Bourgogne nourrisson sur les genoux de sa nourrice.
I
L
ÉVOQUE
DONC
LES
GRANDS
MOMENTS
DE
LA
VIE
DE
C
OUR
SOUS
L
OUIS
XV
: le mariage du dauphin avec
Marie-Josèphe de Saxe (9 février 1747), les funérailles deMadame Henriette, lle de Louis XV (10 février 1752),
un voyage auprès du roi aux Pays-Bas (1747), etc.
P
RENNENT
VIE
DE
HAUTS
PERSONNAGES
COMME
MADAME
DE
P
OMPADOUR
OU
LE
MARÉCHAL
DE
S
AXE
: il décrit en
effet un souper chez la marquise en 1753 (p. 27 du volume de cette année). Le marquis de Verneuil livre de
nombreuses anecdotes, par exemple sur les galanteries de l’ambassadeur de Hollande, les visites incognito
sous pseudonyme de divers princes étrangers, la permission de faire jouer les eaux de Versailles et de Marly
(1748, p. 89), l’agression du ministre des Pays-Bas Larrey ou l’arrestation de Mandrin.
Si le marquis de Verneuil entre dans le plus grand détail pour décrire l’exercice de sa charge durant les
premiers semestres, il traite en revanche succinctement les seconds : pour les années 1747 et 1748, il utilise
d’autres sources, notamment les mémoires de Nollin de La Tournelle, secrétaire ordinaire du roi à la
conduite des ambassadeurs. Pour les années 1749 à 1755, il s’attache essentiellement à décrire les événements
majeurs auquel il dut assister personnellement, comme les fêtes pour la naissance du duc de Bourgogne,
ou la maladie du dauphin. Il se montre d’ailleurs critique envers ses collègues, notamment La Tournelle ou
le comte Durfort de Cheverny, qui fut introducteur des ambassadeurs pour le second semestre à partir de
1751, et dont il souligne par exemple malignement qu’il oublia de prévenir les ambassadeurs de la naissance
du duc de Berry, futur Louis XVI.
Il agrémente parfois ses relations et recensions de remarques sur des points de cérémonial et de préséance,
par exemple l’attribution des loges à l’Opéra, la question des diplomates protestants, ou l’impossibilité
d’annoncer une heure de visite en raison des embarras des rues de Paris.