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27

Le roy qui étoit à Trianon en eut la première nouvelle par un Suisse des douse qui y estoit accouru. Sa Majesté monta

dans le carosse de monseigneur le prince de Conty qui se trouva tout près, et arriva à Versailles.

L

A

SURPRISE

DE

S

A

M

AJESTÉ

EN

RECEVANT

CETTE

NOUVELLE

EXCITA

EN

LUY

DES

MOUVEMENS

DONT

LA

VIVACITÉ

ET

LE

MESLANGE

LUY

CAUSÈRENT UNE

COMMOTION DONT

IL

FUT

PREST DE

SE

TROUVER MAL

.

I

L

COURUT

UN

DANGER

PLUS

GRAND

DANS

LES

BRAS

DE

MONSEIGNEUR

LE

DAUPHIN

QUI

,

DANS

LA

VIOLENCE

DES

TRANSPORTS DE

JOYE

,

EMBRASSOIT

LE ROY DE

FAÇON À

LUY

FAIRE

PERDRE

LA RESPIRATION

.

Je fus informé à Paris de cet événement par le gentilhomme que monsieur le duc de Gesvres avoit envoyé à la ville et

qui repassa chés moy ensuite. Je montai en voiture aussitôt et me rendis à Versailles. J’allay descendre chés monsieur de

Puysieulx

[Louis-Philogène Brûlart, marquis de Puysieulx, secrétaire d’État des Affaires étrangères]

, il étoit

couché. Monsieur de Saint-Contest, que je trouvay dans son cabinet, s’estoit chargé de l’expédition des couriers qui furent

dépeschés dans les différentes Cours de l’Europe. Je montay à l’apartement du roy qui revenoit du Te Deum qu’on avoit

chanté dans la chapelle. Je demanday au roy s’il avoit donné ses ordres par rapport aux ambassadeurs et, rappelant à Sa

Majesté celuy qu’elle avoit donné à mon père en 1746 lors de la première couche de feue madame la dauphine d’aller en

cas de naissance d’un prince en faire part à tous les ambassadeurs, je receus de Sa Majesté celuy de mander à monsieur

de Sainctot les ordres de Sa Majesté en conséquence. Je luy écrivis sur le champ pour qu’il allât de la part du roy chez les

ambassadeurs et qu’il mandât à monsieur de La Tournelle d’aller chez les envoyés et d’en informer les autres ministres par

billets suivant l’usage. Je marquois à monsieur de Sainctot l’heure du lever du roy a n que ces messieurs pussent estre à

Versailles assés tost pour s’y trouver. La plus grande partie y vint. Monsieur de Sainctot n’étant point encore arrivé, je les

conduisit au lever du roy. Le nonce t un compliment au nom des ministres étrangers...

» (volume V, pp. 316-321).

«

L

E MESME

JOUR QUE

LE ROY AVOIT

FIXÉ POUR

LA PREMIÈRE DES

FÊTES QUI

SE DONNOIENT À

L

OCCASION DE

LA NAISSANCE

DE MONSEIGNEUR

LE

DUC

DE

B

OURGOGNE

,

IL

Y

EUT

ILLUMINATIONS

EN

FACE

DE

LA

GRANDE

GALLERIE

ET

APPARTEMENT

.

Monsieur de La Tournelle y conduisit tous les étrangers qui avoient été présentés au roy. Il leur avoit donné rendés-vous

à la Salle des ambassadeurs a n qu’arrivant tous ensemble à l’apartement il pût leur en faciliter l’entrée et répondre

aux huissiers de ceux qui l’accompagnoient. Les ambassadeurs s’y rendirent peu après et se dispersèrent en sorte que

le roy, étant entré dans la gallerie et m’ayant demandé où estoient les ambassadeurs, je ne pus rassembler que celuy

de l’empereur et celuy de Malthe auxquels Sa Majesté t l’honneur de parler pendant quelques moments ainsy que la

reyne, madame la dauphine et Mesdames sur le passage desquelles j’avois fait rester ces deux ambassadeurs.

L

E

ROY

SE MIT

À

LA

TABLE

DU

LANSQUENET

AU MILLIEU

DE

LA

GALLERIE

,

LA

REYNE

À

CELLE

DU

CAVAGNOLLE

,

QUELQUES

MINISTRES

ÉTRANGERS

FIRENT

UNE

PARTIE

AVEC

LE MARQUIS

DE

P

UYSIEULX

, j’en avois commencé une avec la duchesse

d’Éguillon et la marquise Brignolé. Voyant passer l’ambassadeur de Venise qui n’étoit point occupé, je luy proposay

de le prendre avec moy, ce qu’il accepta volontiers. Cecy n’est point m’apesantir sur des détails de bagatelle, mais c’est

pour faire voir que dans ces sortes d’assemblées les ministres étrangers et les étrangers mesme doivent y prendre part

comme les François...

» (septembre 1751, pp. 344-346).

«Madame Adélayde évanouie dans les bras du roy et du dauphin... »

«

M

ADAME MOURUT

LE

10

À UNE HEURE

ET DEMIE APRÈS MIDY

...

La chambre du roy étoit remplie par les princes du sang,

les grands of ciers, les dames d’honneur et d’atours de la reyne, de madame la dauphine et de mesdames. Mes entrées

m’y rent admettre et me mirent à portée lorsqu’on entra dans le cabinet d’estre témoin du spectacle interressant

qu’offroit Madame Adélayde évanouie dans les bras du roy et du dauphin dont les secours joints à ceux de Mesdames

ses sœurs la rapellèrent à la vie. Le roy plongé dans la plus mortelle af iction au milieu d’une famille désolée dont la

douleur ajoutoit encore à la sienne, ne pouvoit en suspendre le cours pour donner les tristes ordres nécessaires après ce

funeste événement. Madame la dauphine se chargea de tout et sortit du cabinet pour donner au duc de Fleury, à M. de

Saint-Florentin, à M. le Premier, et au comte de Noailles, les ordres les plus pressés...

» (février 1752, pp. 50 et 52-53).

T

ITRES CALLIGRAPHIÉS

,

CERTAINS

TRÈS ORNEMENTÉS

.

J

OINT

:

– Un dossier de 3 pièces épinglées concernant l’affaire de l’ambassadeur des Pays-Bas agressé, dont

UNE

LETTRE

SIGNÉE DU

SECRÉTAIRE D

’É

TAT AUX

A

FFAIRES

ÉTRANGÈRES

LE MARQUIS DE

P

UISIEUX AU MARQUIS DE

V

ERNEUIL

et un brouillon de la réponse de Verneuil.

– Un itinéraire de carrosse emprunté par le marquis de Verneuil et un ambassadeur en 1755.

E

XEMPLAIRE

RELIÉ AUX ARMES DE

L

AUTEUR

(OHR, pl. n° 2200, fer de moyen format ; meubles d’armes dorés sur

les dos, fers non répertoriés par OHR).

Voir aussi la reproduction en page 10