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Superbe reliure décorée de l’époque, exécutée dans un atelier parisien.

Le grand médaillon central à motif de mauresques sur fond plein or qui orne les plats de la reliure se

retrouve sur quelques exemplaires conservés dans les bibliothèques publiques, notamment la Bible de

Guillaume Merlin (Paris, 1563, FRBNF 43809935) ou les

Ordonnances royaux

de 1556 du fonds Smith-

Lesouëf de la BnF et qui ont été reliés à Paris dans un atelier travaillant pour le roi. (Ces reliures nous

ont été aimablement signalées par Mme Le Bars, conservateur général à la Réserve de la Bibliothèque

nationale de France.) De même, l’encadrement et les fers dorés dans les angles sont identiques à ceux

recouvrant le

Poliphile

de 1554 relié à l’époque aux armes de Guillaume d’Orange (catalogue Pierre Berès

IV,

Le Cabinet des livres

, 2006, nº 17).

Provenance : de la famille auvergnate

Chardon des Roys

, avec signature dans la partie supérieure du second

encadrement de titre et ex-libris manuscrit en tête du feuillet de garde. Il a été écrit en deux temps : au

“Chardon” original, inscrit à la fin du XVI

e

siècle, on a ajouté plus tard “des Roys”, ainsi que la mention

“ex-libris”. La mention la plus ancienne renvoie sans doute à Benoît de Chardon (1539-1618). Le fils de

ce dernier, Jean de Chardon, épousa le 26 février 1615 Marie de Chalencon-Rochebaron qui apporta en

dot la terre et la métairie des Roys (dans le Forez), qui lui avait été léguée par son premier mari.

La famille devint ainsi Chardon des Roys. L’ajout à l’ex-libris date peut-être du temps de Jean ou de son

fils Benoît-François de Chardon des Roys, trésorier général de France au bureau des finances de Riom,

mort en 1685.

Un de ses descendants, Claude de Chardon des Roys (1744-1830), eut une fille, Pierrette Jeanne

Zenaïde (1781-1822) qui épousa Gilbert de Bonnefoy (1773-1809) : de cette dernière union naquit

Alfred de Bonnefoy (1800-1853), né à Riom et décédé dans son château de Chirat à Voussac.

Le petit-fils, Jean de Saint-Genys (1860-1944), épousa Jeanne de Montgolfier (1864-1947) :

ils décédèrent l’un et l’autre à Voussac – d’où l’ex-libris armorié gravé qui figure également dans

l’exemplaire portant les armes des Saint-Genys et des Montgolfier avec la devise “Sic itur ad astra”

et la mention en pied de la “

Bibliothèque de Chirat en Bourbonnois

”.

Ainsi, l’exemplaire a-t-il appartenu à la même famille pendant quatre siècles. Coiffes, coins et mors restaurés.

Reliure, coloris et provenance font de cet exemplaire l’un des plus désirables qui soient de

la

Description de l’Afrique

.

Rahir,

Bibliothèque de l’amateur

, p. 506.- Atkinson,

La Littérature géographique française de la Renaissance

, 1927, n°108 et 109 : “Renferme

les

Lettres

de Corsal, et

L’Ethiopie

de Fr. Alvarez.”- Baudrier IV, pp. 385-387.- Brun,

Le Livre illustré de la Renaissance

, p. 237 : description

du tome premier seulement. .- Michel Schlup,

Explorateurs, voyageurs et savants

, Neuchâtel, 2001, p. 15 : “De ses voyages à Tombouctou,

au Tchad et en Égypte, Léon l’Africain (v. 1483-apr. 1554), un Arabe de Grenade, laisse, au début du XVIe siècle, une

Description de l’Afrique

(écrite en 1526, publiée en 1550) qui sera longtemps la source principale de nos connaissances sur l’Afrique du Nord.”

60 000 / 80 000 €