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ACADÉMIE FRANÇAISE

décédé en 1777], le grand chicanier dont vous avés eté si mecontent

vient de mourir », sans avoir joui longtemps de la quote-part de

l’indemnité accordée à sa famille, et que la femme de Charles Natoire,

déjà vieux, se trouverait sans pain si celui-ci mourrait : Chastellux

plaide pour une reversion de pension… Seconde raison, «

mouton

qui

a le caractère d’un loup ne cesse pas ses poursuites contre la famille

des Natoires. Leurs pensions sont saisies ; vous m’aviés promis d’y

mettre ordre »… Troisième raison, « moins sérieuse » : le « Salon des

tableaux » qui expose « aux yeux de la nation les chefs d’œuvre de

nos artistes » se ferme le 1

er

octobre : il faudrait le prolonger jusqu’au

10, car « tous les militaires en sont privés »…

On joint

une L.A.S., Newport 21 septembre 1780, envoyant une lettre

qu’il désire qu’on fasse partir pour l’Europe (1 p. in-4).

CHASTELLUX François-Jean de 

: voir n° 624.

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CHARPENTIER François

(1620-1702) littérateur et érudit,

un des quatre membres fondateurs de l’Académie des

Inscriptions [AF 1650, 18

e

f].

L.A.S. « Charpentier », 17 juillet [1683], à un confrère [Pierre-

Daniel HUET ?] ; 5 pages in-4.

800 / 1 000 €

Au sujet de son livre

De l’excellence de la langue françoise

.

Comme il le craignait, la campagne et la solitude ont donné des pen-

sées chagrines à son correspondant qui revient sur leur différend :

« La diversité de nos opinions touchant le passage de Moyse est plus

ancienne que la seconde edition du livre ou vous estes designé ».

Charpentier l’avait consulté, et « vous me fistes connoistre en ce temps

la que, vous ne trouviez point mauvais tout ce que javois dit, car je me

serois bien donné de garde de l’imprimer pour peu que vous m’eussiez

tesmoigné que vous eussiez esté mescontent. [...] Ce que jay dit est

soustenu par l’autorité d’Aristote et de Denys d’Halicarnasse »… Il se

défend vivement, citation grecque à l’appui. « Donnez-vous bien de

garde de croire Monsieur que j’aye voulu preferer la langue françoise

a la latine. Et je lay dit tant de fois que si vous l’avez creu autrement

vous ne m’avez pas leu avec toute lattention que vous dites. […] vous

avez des yeux pour voir bien des choses que les autres ne verront

pas. Il n’y a pas dix hommes en France capables de juger de mon

travail, et vous estes un de ces dix, a qui jayme mieux plaire qu’a un

million dautres : ne reduisez donc point ce tribunal exquis a neuf.

Tenez y tousjours vostre rang comme vous l’y devez tenir et par vostre

merite et par l’amitié que vous m’avez promise »… En post-scriptum,

Il signale la mort d’Eudes de MÉZERAY.

Très rare

(selon Raoul Bonnet, il n’y aurait qu’une dizaine de lettres

connues de Charpentier).

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CHASTELLUX François-Jean de

(1734-1788) officier, il

participa à la guerre d’indépendance d’Amérique, littérateur

et économiste [AF 1775, 2

e

 f].

L.A.S. « Le ch. de Chastellux », Perpignan 15 octobre 1783,

à « mon confrere et doyen de chevalerie » [le comte

d’ANGIVILLER] ; 3 pages et demie in-4.

400 / 500 €

En faveur de la famille du peintre Natoire

[Charles-Joseph NATOIRE

(1700-177)].

« Mon confrere et mon doyen de chevalerie se souvient-il du tambour

nocturne et de l’homme

aux trois raisons

? Eh bien ! Je suis précise-

ment ce personage ridicule. J’ai donc, mon cher comte, trois raisons

pour vous ecrire. La premiere c’est que l’aîné des Natoires [Charles-

François-Xavier, frère de l’ancien directeur de l’Académie de Rome,

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