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les collections aristophil

littérature

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sil vous plaist au deffaut de la priere quil vous

auroit faite & le remerciment quil vous en fera

vous sera tesmoin qui ne me me desavoue

point, et que je n’ay point pris son nom a

fausses enseignes. Mon filz se va rendre

au terme qui luy a esté donné par l’arrest

du parlement pour jouyr de la grace qu’il a

pleu au Roy luy faire. Vous estes Monsieur

le principal directeur des voluntez de vostre

compagnie. Je vous supplye treshumblement

qu’il se ressente de la protection d’un si digne

& si puissant magistrat comme vous estes. Si

je suys en quelque consideration, et que j’ay

bien de la faveur a esperer, j’y adjousteray

Monsieur, que par une obligation qui ne peut

estre plus grande vous mettrez jusqu’a son

dernier point la volonté que j’ay d’estre tant

que je vivray Vostre serviteur treshumble »…

Ancienne collection Albin SCHRAM (Londres

3 juillet 2007, n° 115).

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MONTESQUIEU CHARLES DE

SECONDAT, BARON DE (1689-1755).

L.A.S. « Montesquieu », Paris

mercredi matin [septembre ? 1734, à

Madame de

TENCIN

] ; 2 pages in-4.

10 000 / 15 000 €

Belle lettre au sujet de critiques de ses

Considérations sur les causes de la gran-

deur des Romains et de leur décadence

.

« Mille graces, Madame, sur tout du tittre

que vous voulés me donner que jadore et

que je cheriray toutte ma vie. L’animal qui a

fait les refflections nest pas digne de manger

de lavoine il est dans une ecurie à brouter

du foin, il me critique sur des choses que

je dis en faveur de la monarchie come si je

parlois contre la monarchie, cest un idiot

qui ne comprend rien et ne scait pas meme

les choses les plus conües, il croit que je

veux parler dit il du roy de Danemark où je

parle du roy de Prusse, et il a fait cette belle

decouverte sur ce que j’ay parlé du roy de

Danemark en un autre endroit ce qui fait voir

qu’il n’a aucune idée de lun ny de lautre. Il

pourroit bien estre que je partirois pour la

campagne. Dans ce cas j’attraperay Monsieur

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MALHERBE FRANÇOIS DE

(1555-1628).

L.A.S. « Malherbe », Paris 15 juillet

1626, à M. de

LA BERCHÈRE

,

conseiller du Roi en ses conseils et

Président en sa cour du Parlement de

Bourgogne ; 1 page in-fol., adresse au

verso avec cachets de cire rouge.

15 000 / 18 000 €

Lettre inédite relative à son fils Marc-An-

toine, condamné à mort après un duel, mais

pour lequel il a fait appel et vient d’obtenir

des lettres de grâce

.

[Marc-Antoine de Malherbe (1600-1627) fut

un redoutable bretteur, qui donna bien des

soucis à son père. En juin 1624, il tue en duel

un bourgeois d’Aix-en-Provence, Raymond

Audibert ; le 10 octobre, il est condamné par

la sénéchaussée d’Aix à avoir la tête tranchée,

mais a pu se réfugier à Caen. Malherbe

porte l’affaire en appel devant le Parlement

de Bourgogne, mais obtient en juin 1626 de

Louis XIII des lettres de grâce, qui seront

enregistrées le 13 février 1627, après indem-

nisation de la veuve d’Audibert. Hélas, le

13 juillet 1627, Marc-Antoine est tué dans

un duel près d’Aix-en-Provence contre le

baron de Bormes et Paul de Fortia de Piles ;

ses meurtriers sont condamnés à mort en

août par la sénéchaussée d’Aix, et Malherbe

n’aura de cesse d’obtenir l’exécution de leur

peine ; mais ayant appris en septembre 1628

qu’ils ont obtenu leurs lettres de rémission,

il meurt le 6 octobre.]

« Si Monsieur le duc de Bellegarde [Roger

de Saint-Lary, duc de BELLEGARDE, Grand

Écuyer de France] estoit icy, je seroys hors

de l’apprehension de vous estre importun.

Je vous escrirois pour moy, et sa recom-

mandation assistant mon impudence, la feroit

trouver sinon juste au moins plus suppor-

table. Il est depuys Jeudy dernier a la Court,

je luy escry par un courrier quil a envoyé icy

expres pour scavoir des nouvelles de Mad

e

sa femme. Mais il ne part que demain, & a

ce compte là il sera malaisé que j’aye les

lettres que je luy demande assez à temps

pour l’affaire dont il est question. L’affection

que vous avez aux bonnes causes suppleera

d’Argental avant de partir. Adieu, Madame.

Mille graces de vos nouvelles et perpetuelles

bontés et je vous prie de me croire avec le

respect et l’attachement permettés moy de

dire le plus tendre votre tres humble et tres

obeissant serviteur »…

Correspondance 1731-1746

(Œuvres

complètes, t. XIX, 2013, n° 410).